Article publié dans Les Nouvelles Calédoniennes
Les comités de gestion des aires marines protégées de Pouébo et Hienghène mènent ensemble une opération de repeuplement de leurs récifs en y introduisant des bénitiers rouleurs pêchés à Golone (Poum).
Le bénitier rouleur (Hippopus hippopus) présente la particularité d’être seulement posé sur le fond, contrairement à d’autres espèces qui sont solidement ancrées dans les récifs de corail. Ces bénitiers rouleurs sont donc très facilement victimes de surpêche pour la consommation des habitants du bord de mer.
Partant de ce diagnostic, le comité de gestion de l’aire marine protégée (AMP) de Yambé-Diahoué de Pouébo, composé des habitants des tribus, a entrepris l’année dernière d’entamer une action de repeuplement afin d’assurer la pérennité de l’espèce qui tendait à disparaître sur la zone concernée. « Une belle action », souligne Sébastien Faninoz, coordonnateur marin au WWF, qui assiste le comité de gestion dans son projet.
Concrètement, les personnes impliquées ont tout d’abord recherché des informations relatives à l’élevage des bénitiers rouleurs. La seconde phase a consisté en l’identification des habitats de ces bénitiers, conduisant ainsi au balisage des stations d’accueil des futurs arrivants. Puis, la première phase de repeuplement a eu lieu avec 100 bénitiers pêchés et bagués pour identification dans la ferme de Jean-Pierre Séraphin. Une opération se déroulant en quatre étapes : la pêche des bénitiers, leur baguage suivi du conditionnement pour le transport et, enfin, le dépôt sur les stations de l’AMP début septembre 2009, à raison de 4 à 5 bénitiers par mètre carré.
“On a atteint notre objectif de repeuplement …
… et on a créé du lien entre les comités.”
Les bénitiers choisis sont des géniteurs qui devraient ensuite permettre la reproduction de l’espèce sur la zone repeuplée et aux alentours. Un mois plus tard, il a été constaté qu’un seul bénitier était mort. Et neuf mois plus tard (le 3 mai dernier), la mortalité était d’environ 10 %, mais due à de la prédation naturelle avec le passage de tortues, qui parviennent à briser les bénitiers pour les manger.
L’adaptation des bénitiers à leur nouvel environnement a donc été un succès. L’action a ainsi été reproduite la semaine dernière avec 100 bénitiers supplémentaires et a fait tache d’huile un peu plus au sud chez le comité de gestion de l’AMP de Hienga, à Hienghène. Les deux comités se sont ainsi rendus à Poum pour effectuer ensemble la même opération. Ce sont cette fois-ci 200 bénitiers qui ont été choisis à Golone et placés dans les deux AMP de la côte Est : 100 à Pouébo et autant pour Hienghène. « Ça a super bien marché, s’exclame Sébastien Faninoz. Ce qui est très intéressant, c’est que c’est le comité de Pouébo qui a formé celui de Hienghène au baguage des bénitiers. » Et le coordinateur du WWF de saluer tout particulièrement « Robert Nunéwaïe, chef de clan membre du comité de Pouébo, qui a piloté les différents ateliers de travail et ainsi contribué à la formation des gens de Hienghène. Dans la bonne humeur, on a réussi à atteindre notre objectif de repeuplement et on a créé du lien entre les comités de gestion. Maintenant, on va poursuivre le suivi des géniteurs et on va essayer de réduire le taux de mortalité lié à la prédation naturelle. »
Xavier Heyraud
2 commentaires
Merci Thierry
merci de l’info et comme le dit Ozi , boycott de ces marques polluantes faire de l’info flyers au salon de la plongee Y a t’il un stand Greenpeace ou ecolo au salon ?