Après un peu plus de 9 heures de vol nous atterissons à l’aéroport international Ibrahim Nasir. Le temps de passer l’immigration et de récupérer vos bagages et le bonheur peut commencer. Les 2 guides Abyss sont là et vous font traverser la route afin d’embarquer sur un dhoni* qui vous conduira à bord de votre navire de croisière en moins de 5 minutes.
À L’ACCOSTAGE DU MANTA CRUISE
Il faut bien avouer qu’avec ses 33 mètres de long par 9 de large, le Manta Cruise est imposant. Je repère immédiatement que la “salle à manger” est située à l’extèrieur du bateau et est constituée par une seule et même table ce qui offre 2 avantages, une température plus douce et une convivialité immédiate. L’équipage est comme bien souvent aux Maldives constitué en grande partie par de jeunes Sri Lankais qui sourient en permanence. Le Manta peut accueillr jusqu’à 18 passagers dans 9 cabines, dont 2 suites (plus spacieuses, sur le pont supérieur avec lits doubles king size à baldaquin). Les autres cabines sont équipées de lits individuels (4 d’entre elles offrent la possibilité de rejoindre les 2 lits individuels pour en faire un lit double), toutes équipées d’une salle de bains et de toilettes privatives, eau chaude, climatisation individuelle.
WELCOME DRINKS ET VOTATION
Bien que nous ayons tous réservés une croisière centre, les guides font une véritable enquète afin de comprendre les motivations et les attentes de chacun. Type de plongées, animaux espèrés… tout y passe. Rassurez-vous, vos guides sont toujours des guides et ne se sont pas transformés en commissaire Moulin… C’est d’ailleurs un des points importants que Christophe Paul, moniteur de plongée et “accessoirement” Directeur de l’agence Abyss à Genève avait revendiqué avant notre départ : “nous ne calculons pas les trajets aux kilomètres près pour proposer les tarifs les plus bas. Mon équipe a carte blanche pour choisir les itinéraires et aller chercher les animaux là où ils sont.” Un peu de dérivantes par ci, de mantas par-là avec un soupcon de requin baleines et notre itinéraire est soumis à approbation puis voté par tous.
LA VIE À BORD
Réveil aux aurores pour profiter des premières lueurs du jour, puis départ à bord du diving-dhoni pour la 1ère plongée de la journée, après un rapide en-cas composé de thé, café et biscuits celophanés. De retour à bord, vous pourrez profiter d’un copieux petit-déjeuner. Ensuite bronzing, repos ou montage vidéo (clin d’oeil) pendant le temps de navigation. S’en suit le déjeuner puis la préparation pour une 2ème plongée. Cette dernière terminée et selon les spots, les guides nous indiquent si une plongée de nuit peut être intéressante ou si il est plus judicieux de plonger de jour.
POUR L’AMOUR DES MANTAS AVEC GUY STEVENS
Installé depuis 7 ans aux Maldives, le biologiste marin anglais Guy Stevens consacre sa vie à l’étude et à la sauvegarde des raies mantas. Un travail qu’il mène sous l’eau mais aussi à terre, en mettant toute son énergie à défendre les géantes. Le spécialiste est présent sur certaines croisières, plus spécialement dédiées aux mantas. Mais sur toutes les croisières Abyss, à travers le programme Abyss ID, vous pouvez apporter votre pierre à son travail en partageant vos observations et vos photos : « le meilleur moyen de nous aider, explique-t-il, est d’utiliser le formulaire qui se trouve sur le site du Mantatrust, »en cliquant ici.
2300 MANTAS IDENTIFIÉES
« L’un des aspects les plus importants de mon travail, poursuit-il, consiste en effet à dresser un catalogue d’identification photographique, augmenté lors de chaque nouvelle rencontre. » Les mantas, comme de nombreuses espèces marines, sont en effet toutes reconnaissables à la disposition particulière de leurs taches noires, qui ne varie pas au cours de leur vie. De la même façon que les caudales des baleines, elles sont comme l’empreinte digitale de chaque animal. Et ce catalogue permet non seulement d’évaluer la population, mais aussi de mieux connaître la répartition entre mâles et femelles, la manière dont les animaux migrent tout au long de l’année, ou encore d’évaluer la longévité… « Depuis le début, précise Guy, j’ai ainsi pu identifier plus de 2300 individus, au cours de plus de 15000 observations. »
DANS LES YEUX DES MANTAS
Guy Stevens, on l’aura compris, a la passion des mantas. Et pour lui, même si elles font partie de la famille des poissons, au même titre que les requins, « il y a un véritable contact qui s’établit lorsque vous croisez le regard d’une manta ». Pour lui, elles sont plus proches dans leurs comportements, leurs attitudes, leur stratégie de reproduction, des grands mammifères marins comme les baleines à fanons. Peut-être parce que, exactement comme les grands cétacés, elles ont un gros cerveau par rapport à leur taille, le plus gros en tout cas de toute la famille des poissons. « lorsque je regarde dans l’œil d’un raie manta et que je me demande ce qu’elle pense que je suis, conclut-il, j’ai l’impression très nette qu’elle se pose la même question à mon sujet ! »
LE RÔLE PRIMORDIAL DES STATIONS DE NETTOYAGE
Les stations de nettoyage, comme celle de Lankan Reef que Guy Stevens fréquente assidûment, remplissent pour les mantas un double rôle très important. Elles sont bien sûr le lieu, comme leur nom l’indique, où les raies viennent se faire nettoyer de leurs parasites par des labres minuscules qui n’hésitent pas à entrer dans la bouche grande ouverte des géantes, à se faufiler dans leurs branchies pour se régaler des restes minuscules de leurs festins mais aussi des innombrables parasites. Les petits labres se chargent également de nettoyer tout le corps des mantas, qui peuvent passer plusieurs heures par jour à se faire ainsi dorloter. Mais les stations serviraient aussi en quelque sorte de lieu de rendez-vous, et rempliraient un rôle social important, notamment en ce qui concerne la reproduction : chaque année, des mâles en grand nombre s’y retrouvent à la recherche de femelles disponibles…C’est donc pour Guy Stevens un observatoire privilégié, qui lui permet de recenser parfois d’étonnantes concentrations de mantas.
ETUDIER LEUR CYCLE DE REPRODUCTION
Et c’est aussi grâce à ses plongées sur Lankan qu’il a pu mieux connaître les cycles de reproduction des femelles matures, during the country’s South West Monsoon (the Maldives has two monsoons/seasons each year) « Et les résultats, explique-t-il, ont été très instructifs, et ont montré que ces animaux ont un taux de fécondité beaucoup plus bas que ce que je l’avais d’abord supposé. » A priori en effet, une femelle mature, c’est à dire au moins âgée d’une quinzaine d’années, ne se reproduit en moyenne que tous les cinq ans ! Après une période de gestation de 13 mois, un seul petit voit le jour. On comprend mieux pourquoi les menaces qui pèsent sur les raies mantas peuvent avoir très rapidement des conséquences dramatiques sur une population. Et comme le rappelle le biologiste, « bien peu de zones où l’on trouve des mantas sont des espaces protégés. Et dans la mesure où elles évoluent aussi hors des eaux territoriales, des mesures de protection locales ne suffiront pas à les sauver. »
DES ITINÉRAIRES D’EXCEPTION
Abyss ne propose pas une mais des croisières Maldives, avec plusieurs itinéraires adaptés à la fois au budget mais aussi au temps dont disposent les plongeurs. Et bien sûr, les “extrêmes” sont les plus alléchantes. L’itinéraire Grand Sud, proposé de la mi-janvier à la mi-avril sur une dizaine de jours, c’est la magie des passes, les mantas océaniques, parfois les requins tigres, dans une zone qui présente aussi l’avantage de ne pas avoir été touchée par le blanchiement de la fin des années 90 : et bien peu de bateaux s’aventurant dans la région, on profite d’un isolement quasi-total. “C’est aussi, explique Christophe Paul le patron d’Abyss, l’occasion de découvrir et d’explorer avec les guides des sites rarement plongés.” Et même s’il n’y a pas forcément plus de vie récifale et de pélagiques que dans les croisières classiques, plonger seul sur des sites presque vierges change tout ! Pour ce type de croisière, on demande aux clients d’avoir un minimum d’une centaine de plongées. Il reste encore des places pour un départ le 20 janvier, avec, cerise sur le gateau, Guy Stevens à bord.
DEUX CROISIERES GRAND NORD PAR AN
Quant aux croisières Grand Nord, organisées au mois de novembre sur 15 jours, “c’est les Maldives il y a 30 ans”. Le sentiment d’isolement est encore plus fort que dans le Sud, les concentrations de mantas sur certains spots peuvent être exceptionnelles, et c’est le royaume incontesté des coraux mous. Là non plus, pas de bleaching sur les récifs coralliens, une vie foisonnante, et aux espèces récifales et pélagiques classiques vient s’ajouter une foule de “petites bêtes” qui peuvent ravir les fous de macro. Comme dans le Sud, les croisières sont soit montantes soit descendantes : le trajet dans l’autre sens se fait en avion (sur une ligne régulière) ; en n’ayant pas de boucle à faire, on peut être plus souple dans l’organisation et s’adapter plus facilement aux rencontres animalières. On navigue aux toutes premières heures du jour, la navigation de nuit étant interdite et hasardeuse au milieu de la multitude d’atolls.
Texte : Isabelle Croizeau
Photos : Phil Simha
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Impec Pascal !
Merci pour laurent !
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