Les vacances de février approchent, et certains d’entre vous vont prendre le chemin des stations : pourquoi ne pas laisser tomber les skis quelques heures pour plonger à 2000 mètres d’altitude dans une eau à 3 degrés, et découvrir enfin la plongée sous glace ?
UN RÊVE DE NÉOPHYTES
Inutile d’être habitué aux grands froids et à la plongée extrême pour goûter au frisson de la plongée sous glace. Même si votre expérience de plongeur se résume aux eaux chaudes de la Mer Rouge ou des Maldives, même si vous n’avez jamais plongé en vêtement sec, vous pouvez plonger sous glace. « Etonnamment, explique Patrick Mevel de Piau-Plongée dans les Hautes-Pyrénées, seulement 50% de notre public est certifié. Émotionnellement, ce n’est pas anodin de faire un baptême de plongée. Le faire en plus sous la glace laisse vraiment un souvenir impérissable. ça donne d’ailleurs bien souvent envie aux participants de continuer sur un site plus “classique” et de rechercher une certification de plongeur. »
PAS BESOIN D’ÉQUIPEMENT
Toutes les structures qui proposent l’activité, et Piau ne fait pas exception, s’occupent de tout : petit matériel, cagoules et gants, mais aussi sous-combinaisons douillettes et vêtements secs. Inutile d’avoir plongé en étanche, vous restez de toute façon à quelques dizaines de centimètres sous la surface, guidé par le moniteur qui ne vous lâche pas d’un œil. C’est donc aussi l’occasion, pour ceux qui n’ont jamais essayé une étanche, de découvrir cette sensation quelque peu déroutante la première fois, sans avoir ici à gérer sa flottabilité. « La seule chose que nous conseillons, précise Patrick, est d’arriver avec une bonne paire de chaussettes épaisses de rechange ». Ceux qui ont un masque corrigé à leur vision ont également bien sûr tout intérêt à arriver avec.
SÉCURITÉ MAXIMUM
Et bien loin de l’idée de sport extrême, l’activité est en fait extrêmement sécurisée : la laquette ne dépasse pas cinq mètres de profondeur, il s’agit donc de plongées sans décompression. Et la présence d’un fil d’Ariane installé sur le parcours finira de rassurer les plus inquiets. Par ailleurs, à Piau comme ailleurs, plusieurs trous de sécurité, hormis celui qui sert à la mise à l’eau, permettent de refaire surface régulièrement si l’on est un peu angoissé par l’épaisseur de la couche de glace.
DES LAQUETTES SUR FOND DE ROCHE
En général, la plongée sous glace se pratique dans ce que l’on appelle des « laquettes », petits étangs très peu profonds, au fond rocheux recouvert d’une fine couche de limon pulvérulent. A Piau, la laquette est en fait une retenue d’eau naturelle utilisée par la station de ski locale pour fabriquer de la neige quand elle vient à manquer : dans ce cas, le niveau peut d’ailleurs considérablement baisser, et empêcher toute plongée l’espace de quelques jours.
LE SPECTACLE EST AU DESSUS DE VOUS
Contrairement à une explo classique, où l’on aurait plutôt l’habitude d’ouvrir l’œil en scrutant le fond et les côtés, c’est en haut que ça se passe. Il y a bien quelques truites, elles sont d’ailleurs curieuses et viennent souvent se coller aux plongeurs, mais le spectacle est ailleurs : dans les jeux de lumière, les transparences bleutées, les reflets verts, à travers la couche de glace qui vous sépare de la surface pour quelques dizaines de minutes. Les bulles emprisonnées qui glissent sous le plafond glacé, les reliefs sculptés par l’eau, donnent le sentiment de pénétrer dans un autre monde.
PLONGÉE EN PETIT COMITÉ
Pour des raisons évidentes de sécurité, la plongée sous glace se pratique en petit comité. Et si le club de Piau accueille des groupes jusqu’à 14 personnes, une seule palanquée à la fois explore la laquette, et les baptisés ont bien sûr droit à un moniteur particulier. Le site étant aménagé pour le confort des plongeurs, un local chauffé permet de se changer tranquillement, mais aussi d’attendre éventuellement son tour en prenant un thé.
POUR LE PLAISIR DE LA BALADE
De plus en plus de stations, que ce soit dans les Alpes, les Pyrénées, les Vosges ou le Jura, proposent aujourd’hui l’activité. Et essayer la plongée sous glace, c’est aussi une autre manière de découvrir la montagne, en profitant d’une balade insolite pour rejoindre le site : dans certaines stations, c’est en télésiège qu’il faudra se rendre sur place. Ailleurs, comme ici à Piau, vous aurez le choix : ce sera à ski, ou chaussé de raquettes, ou encore confortablement installé sur une motoneige.
L’ÉQUIPE DE PIAU PLONGÉE
Patrick Mevel est moniteur professionnel depuis 2004. Il exerce l’été sur le bassin d’Arcachon mais aussi en Thailande. Il a également exercé sous glace en Haute Savoie. Maël Rabeisen est moniteur professionnel depuis 2011. Il a exercé sur le bassin d’Arcachon et en Hautes Pyrénées. Pascale Amrani s’occupe de l’accueil des clients. Elle est PADI dive master. Toutes les plongées ont lieu sous la glace, de décembre à mars, mais le club propose également de passer des spécialités étanche et altitude.
LES ESSAIS DU SCUBSTER
Pour la petite histoire, c’est dans cette laquette que le Scubster, le petit sous-marin jaune qui s’est distingué l’an dernier aux Etats-Unis en remportant le prix de l’innovation lors de la grande course de sous-marins à propulsion humaine, réalisait ses premiers essais de propulseurs électriques, sous la glace. On imagine le submersible tiré par un scooter des neiges et guidé par un pisteur. Le but était de tester la résistance de l’engin aux conditions extrêmes, pour voir s’il serait capable de mener des missions d’exploration dans l’Arctique envisagées pour 2013.
Texte : Isabelle Croizeau
Photos : Piau Plongée
0 commentaire
C’est sûr, des gardes qui ferment les yeux, pour certain peut être á la solde des braconniers, des autorités qui bayonnenr les responsables de centre en leur faisant miroiter la supression de leur permis de travail !!! Oui c’est pas simple, je ne sais pas trop quoi faire, non plus, derrière mon écran á des milliers de kilomètres de Sipadan …
Que doit on faire ??? Que peut on faire ???
Si l’on ne fait rien, il n’y aura plus de raison de plongée làbas, donc plus de clients pour les centres, et du fait, plus de centre !!! Mais au delà de la pensée bassemennt économique, on aura laisser disparaitre des espèces, et mourrir encore un peu plus notre planète .