Plus de 40 sites à découvrir
Les sites de plongée, regroupés dans une zone où le temps de navigation n’est jamais long, sont nombreux et variés. Tombants, secs, épaves mythiques se déclinent à toutes les profondeurs pour satisfaire et éblouir tout le panel des plongeurs, du niveau 1 en pâmoison au tekki presque blasé. Les premières roches recouvertes de parazoanthus se trouvent à 10 mètres. Les parois de gorgones vous attendent dès 20 mètres. Chaque site a sa particularité, certes, mais le dénominateur commun est la richesse de la faune et de la flore.
Du gros et du petit
Le ballet des girelles curieuses, la danse des castagnoles excitées et les bancs de saupes vous accompagneront sans cesse. Les murènes aux sourires carnassiers sont dans les failles, les poulpes aussi mais pas dans les mêmes ! Les barracudas frôlent la surface, les mérous sont placides et dubitatifs, les dorades royales et les dentis chassent avec ferveur sans trop s’occuper de vos bulles. Les amateurs de flabellines, de vers plats ou de crevettes périclimines n’ont qu’à bien ouvrir les yeux et à bien nettoyer leur masque.
Des secs partout
A l’extrémité Ouest de Porquerolles, le sec de la Passe, celui de la Murène et du Langoustier sont des jardins d’Eden entre 14 et 50 mètres. Après un décollage dans le bleu vous survolerez des parterres de gorgones et des rochers solitaires parés de tous les atours colorés de la Méditerranée. Sur ces sites un peu au large les pélagiques sont à table. A l’Est de l’île, le sec du Gendarme, petite roche posée sur un fond de sable, abrite crustacés et coquillages. Le site de la Piscine et celui du Cap des Mèdes permettent des explos tranquilles où, côte à côte, sont réunis le bestiaire des prairies de posidonie et celui des roches isolées.
Un paradis pour les mangeurs de tôles
Les mangeurs de tôles et les allumés des hublots auront le choix. Leur progéniture, déjà, pourra même faire un baptême sur l’épave du Cimentier, au pied de la tourelle de la Jaune Garde. Quant à eux, deux vapeurs, Le Michel C et le Ville de Grasse les attendent au large de la presqu’île de Giens. Dans la baie d’Hyères, le Ferrando et le Marcel font de même. Entre Porquerolles et Port-Cros, deux cargos, le Donator et le Grec sont les mythiques de la zone, universellement connus et reconnus d’utilité publique par tous les clubs de la région. Près de Port-Cros, la barge aux congres à 55 mètres de fond ne doit pas son nom aux girelles et dans la baie de Bormes, un avion Grumman F4F Wildcat, a été balancé par dessus bord d’un porte avion anglais pour cause d’avarie irréparable pendant la Seconde guerre mondiale.
Les mérous de la Gabinière bien sûr
Pour rester dans le mythique, mais cette fois sans acier, L’ilot de la Gabinière dans le sud de Port-Cros est le royaume de l’ Epinephelus marginatus ( mérou ). Attention, l’été le site joue souvent à guichet fermé. Port-Cros est un Parc National. Les plongées sont très réglementées pour le plus grand bien des générations futures. Tous les plongeurs individuels, tous les clubs de plongée doivent signer une charte pour pouvoir profiter de ce petit bout de paradis.
Autour de Port-Cros
Au centre de cet archipel provençal, l île de Port-Cros et son pourtour sont classés « Parc National » depuis 1963. Il est l’un des plus ancien Parc National de France et le premier parc marin européen. Gardien de ce temple subaquatique et fragile, ses actions s ‘étendent à l’île de Porquerolles par la gestion de 1000 ha d’espaces naturels du Conservatoire botanique national méditerranéen et la gestion en collaboration avec les communes d’Hyères et de la Croix-Valmer des espaces naturels acquis par le Conservatoire du Littoral de la presqu’île de Giens et du cap Lardier. Depuis 1999 le Parc National de Port-Cros est aussi en charge d’une mission de coordination pour la mise en place et le suivi du Sanctuaire International pour les Mammifères Marins dans laquelle sont impliqué l’Italie, la Principauté de Monaco et la France.
La piste de ski de Montremian
Autre lieu magique s’il en est, accessible à tous les niveaux, la pointe de Montrémian de l’îlot de Bagaud face au port de Port-Cros est non seulement un condensé de la richesse de la biodiversité de la Méditerranée mais est aussi un site étonnant. Une pointe rocheuse part de la surface et glisse lentement vers les 30 mètres. D’un coté, une prairie de posidonie vient caresser le bas des parois où les parazoanthus se disputent le terrain avec les éponges encroûtantes, où les chapons, nombreux, ouvrent des bouches énormes, où les nudibranches regardent passer tout le petit peuple des poissons de roche. De l’autre coté de cet éperon, une piste de ski ! En fait, une large bande de sable lumineux qui remonte vers la surface avec une déclivité qui dépasse allègrement les 45 %. Les experts appellent cela une « dune hydraulique » Si l’on prend la peine de parcourir la dune à quelques centimètres du sol, le nez dans le sable, ce qui ressemble de loin à un désert clair s’anime. On y découvre entre autres des poissons plats comme le curieux platophrys ( Bothus ) Une muck dive à la Provençale !
Des îles de légende
Une légende raconte que le roi Olbianus, monarque de l’antique cité d’Olbia ( L’heureuse ), avait quatre filles d’une très grande beauté et de surcroît excellentes nageuses. Un jour, comme à leur habitude, alors que leur baignade et le mistral les avaient emmenées au large, des bateaux pirates cinglant l’écume lumineuse apparurent. Le Roi, voyant qu’elles n’auraient pas le temps de rejoindre la rive, supplia les dieux de les aider : bienveillants mais somme toute farceurs, les dieux décidèrent de les figer pour l’éternité. Les trois princesses les plus éloignées du rivage se transformèrent en 3 îles paradisiaques, le Levant, Port-Cros et Porquerolles. La quatrième, ayant presque posé le pied sur la grève, devint la presqu’île de Giens. J’aime à imaginer, pour compléter cette légende, que les merveilleux diadèmes ceignant le front des belles princesses, en tombant dans les abysses, se transmutèrent par cette même alchimie divine en de merveilleux paysage sous marins.
« Secrets des Iles d’Or »
Les photographes de Déclic Bleu Méditerranée, association hyéroise qui lutte depuis 10 ans pour la préservation de la région, viennent de publier « Secrets des Iles d’Or », en collaboration avec la société de production Turtle Prod. « Découvrir pour mieux protéger », la devise adoptée par Nicolas Barraqué, Dominique Barray et Hervé Colombini, les a incités à faire un livre de leurs plus belles images. Loin d’être un abécédaire ou un guide complet de toute la faune et la flore de Méditerranée, ce recueil d’images, toutes plus belles les unes que les autres n’a de but que de vous faire rêver et découvrir la beauté fragile de cet envers du miroir que nous sommes tous en charge de protéger.L’ensemble des photos illustrant cet article sont toutes extraites de ce nouvel ouvrage.