« On est allés là-bas pour ça, on savait que c’était ce prix là qu’on avait une chance de remporter ». Stéphane Rousson et le reste de l’équipe ne se battent pas pour rien depuis deux ans : ils ont soutenu leur « bébé » devant un jury qui pourtant ne se laisse pas impressionner. Parce que la course de sous-marins, si elle ressemble vue de loin à un grand meeting de fondus des submersibles qui viendraient s’amuser ensemble, est en fait à la pointe de la technologie subaquatique. Les plus grandes universités américaines et canadiennes investissent des fortunes pour financer la recherche, et la compétition sert de vivier pour repérer les meilleurs ingénieurs de demain parmi les étudiants.
Sa maniabilité a conquis le jury
Et le petit poucet français, au terme d’une présentation en béton et d’une démonstration dans les bassins, a conquis le jury : le Scubster, et c’est ce qui fait la différence, est d’une maniabilité unique, « capable de basculer sur la tranche, de pivoter sur place, de faire un tonneau, à la seule force du pilote ». Car on parle bien de sous-marins à propulsion humaine, sans moteur d’aucune sorte. Ce que cherche le jury, c’est vraiment quelque chose de nouveau, d’unique, qui fasse avancer la recherche. Et le Scubster a tenu son pari. Il a également remporté le prix de la vitesse dans la catégorie « indépendants », c’est à dire hors des grandes universités.
Objectif 2013
L’ équipe vient de rentrer des Etats-Unis, et à l’heure où nous publions le sous-marin est sur le chemin du retour. Fatigués, mais heureux, les membres de la Team ne vont pas s’arrêter là : la prochaine course aura lieu dans deux ans, et ils espèrent bien y retourner avec une nouvelle machine, en s’appuyant toujours sur les partenaires actuels, notamment Supmeca, et Aqualung,. Mais aussi, espère Stéphane, « amener une autre équipe jusqu’aux Etats-Unis, montée avec des étudiants des grandes écoles, type Polytechnique par exemple, qui ont davantage de moyens, pour aller battre les américains sur leur propre terrain ». Ils ont maintenant l’expérience de la compétition, ils savent à quoi s’attendre, et il existe en France un bassin d’essais militaire à peu près semblable à celui de Bethesda, qui permettrait de s’entraîner en conditions réelles.
Travailler sur la version électrique
Parallèlement, le Scubster continue sa route dans d’autres directions, et l’équipe va notamment se concentrer sur la version électrique du sous-marin, pour en faire un engin utilisable aussi bien en recherche archéologique, qu’en exploration sous-marine handisport, ou en support d’inspection. En tablant sur une autonomie importante, et sur un équipement en éclairages conséquent. Le petit sous-marin jaune devrait encore nous étonner dans l’année à venir.