Economiser du poids, et du volume
Un gilet est composé de 3 parties : le harnais porte le bloc bouteille, le dosseret répartit le poids sur toute la surface du dos, l’enveloppe qui reçoit les purges et l’inflateur fait varier le volume d’air et donc la flottabilité. Ajoutons les accessoires, anneaux d’accrochage, poches à lest etc. Pour alléger un gilet il faut agir sur tous ces éléments en même temps.
L’enveloppe : plus légère mais moins solide
Pour alléger l’enveloppe, il faut en réduire le grammage. On rappellera ici que les tissus sont qualifiés par leur titre en « deniers » ou en « Décitex » qui définit respectivement le poids de 10.000 et de 9.000 mètres du fil composant le tissu. Un tissu de 210 Décitex est donc moins lourd qu’un tissu de 420, mais, à technologie égale, moins solide. Certes il existe de « bons » 210 et de « mauvais » 420 mais un tissu plus léger se déforme toujours plus sous le poids de la bouteille et cette déformation finit toujours par provoquer le délaminage de l’enduction polyuréthane du tissu, rendant l’enveloppe poreuse. On perd forcément en longévité et aucun fabricant ne prétend d’ailleurs que les gilets de voyage sont faits pour résister à une ou deux saisons de moniteur pro à Ploumanach. A moins que l’enveloppe soit indépendante du harnais. Et c’est bien ce qui rend les volumes dorsaux aussi intéressants pour les gilets de voyage.
Le harnais : simplifier le montage
Le harnais peut être en partie confondu avec l’enveloppe. C’était le cas de la majorité des gilets à l’ancienne. Heureusement pour les gilets de voyage, depuis quelques années on a tendance à séparer le harnais pour ne pas faire souffrir l’enveloppe. Il est alors composé des bretelles qui se retrouvent fixées au dosseret, rigide ou non. Ce montage accroit la longévité de l’enveloppe, d’autant plus avec des tissus légers. Pour alléger le harnais, il faut éventuellement réduire la taille des sangles, mais il faut surtout simplifier le montage tout en veillant quand même à ne pas trop diminuer les rembourrages de confort, dans la mesure où ces gilets étant destinés à la plongée en mer chaude, on ne peut pas compter sur l’épaisseur du vêtement pour assurer le confort aux épaules ou dans le dos. En allégeant le harnais, on ne perd pas grand-chose d’utile.
Le back pack : minimiser les parties rigides
Le back pack est indispensable à la tenue de l’ensemble, à la rigidité du bloc bouteille. Pour gagner du poids on peut alléger la structure au moment du moulage en profitant des dernières évolutions en matière de matériaux et de techniques d’injections. Il existe donc des gilets de voyage avec des back pack rigides mais allégés, avec des back pack rigides mais pliants pour réduire l’encombrement, avec des back pack réduits à une simple plaque lombaire qui permet de porter la bouteille sur les hanches. La plaque lombaire est alors placée au même niveau que la sangle abdominale et la sangle de fixation de la bouteille pour que toute la charge soit répartie dans le même axe, et avec des back pack souples. C’est sans doute la solution la plus utilisée pour les gilets de voyage. Plutôt qu’une masse rigide, on empile alors les couches de tissus et de rembourrage pour donner un peu de tenue et on modifie la géométrie. La fixation de la bouteille est alors en partie basse du dosseret, c’est pourquoi une seconde sangle anti basculement est indispensable. En y regardant de près, on ne perd rien en terme de confort. Et cette recherche de la légèreté a plutôt, ces deux dernières années, produit des avancées techniques utilisables aussi sur les gilets normaux.
Limiter les accessoires
Le système de lestage est, dans la plupart des cas, identique a celui des gilets classiques de là même marque : il n’est pas facile d’expliquer à la page 3 du catalogue que les poches à glissières « plus block mieux » sont les meilleurs du marché pour s’en priver à la page 4 sur un modèle de voyage. De ce coté là, on garde le système de lestage ou on l’enlève, mais c’est bel et bien pour les gilets de voyage qu’un système de lestage intégré, avant largable et arrière fixe, est le plus intéressant puisque c’est en voyage que l’on plonge avec des bouteilles en aluminium légères alors que la finesse des vêtements rend les ceintures de lest encore plus inconfortables. On peut aussi remplacer les anneaux en inox par des modèles légers et limiter la quantité de trucs qui ne servent à rien sur un gilet. Sauf à se priver de système de lestage, on ne perd donc rien en cherchant à alléger les accessoires.
En résumé, utilisez un gilet de voyage…pour voyager
Pour faire la synthèse, vous ne perdrez pas grand chose à utiliser un gilet de voyage et certainement pas du confort sous réserve de les utiliser pour ce qu’ils sont : des outils pour la plongée loisir en mers chaudes et pas pour porter 4 blocs de 15 litres sur une épave en Manche. Vous devez vous attendre à ce qu’un gilet de voyage ne dure pas aussi longtemps qu’un autre, mais même si vous faites 2 ou 3 voyages de 12 à 20 plongées par an, il vous fera assez d’usage pour amortir son prix sur les excédents de bagages. Ce qui revient à dire que sis vous plongez beaucoup en France dans des conditions plus « lourdes », il est certainement préférable de conserver un gilet classique pour ces plongées là.
Les techniques employées selon les modèles :
Sans donner ici de consignes d’achat, nous vous livrons un petit appendice qui reprend l’essentiel des techniques citées plus haut en les replaçant chez les fabricants qui les utilisent pour leurs modèles de voyage.
– Les tissus allégés, autour de 200 Décitex
Aqualung Zuma , Beuchat Masterlift Lady, Cressi Flex in the Sea et Travelight, Scubapro Géo, Seac Airone
– Les backs packs courts (lombaires) :
Aqualung Dimension, Lotus i3 et Zuma
– Les backs packs souples :
Beuchat Masterlift X-Air Light 2 et Masterlift Lady, Cressi Travelight et Flex in the sea, Scubapro Géo
– Les backs packs pliants :
Mares Hybrid
– Les volumes dorsaux :
Aqualung Dimension, Lotus et Zuma, Cressi Air Travel
– Les gilets qui conservent un système de lestage complet :
Aqualung Dimension, Lotus et Zuma, Beuchat Masterlift X-Air light 2 et Masterlift Lady, Cressi Air Travel et Travelight, Mares Hybrid, Scubapro Equator
Et pour finir :
La F.LIGHT de Mares qui réussi la prouesse d’être l’un des gilets les plus légers du marché malgré un équipement conventionnel et un tissu en 420 decitex
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