Il était une fois…
Tout commence à Bordeaux, en 1989. Daniel Méouchy, alors cadre chez IBM, veut proposer aux plongeurs des aventures sortant des sentiers battus. Il imagine de leur faire vivre les mêmes émotions que les chasseurs de trésor… Pour la première édition, 12 équipes, chacune venant avec son pneumatique et son matériel de plongée, se retrouvent aux îles de Lérins. Les partenaires ne se bousculent pas. A nous de faire nos preuves ! Mais pour une première, c’est une réussite. Les retombées médiatiques sont importantes, et pendant 3 ans, nous continuerons à faire nos armes en Méditerranée, en rêvant d’eau chaude et de sable blanc. En 1994, c’est l’année du tourisme en Malaisie, et le pays rêve d’un événement en plongée sous-marine : c’est pour nous…
Daniel arrêté par la Guardia Civil
1993, Cala Montjoi. Troisième année et première belle « galère ». Notre histoire parle de contrebande de vin, d’œuvres d’art et de faux billets. Nous avons fabriqué des billets de 100 francs avec la tête de Daniel à la place de Delacroix et celle de Luc, notre photographe cameraman chauve, en Liberté guidant le peuple. Tout ça sur du papier découpé et collé, parce qu’on ne pouvait pas faire des impressions recto-verso. Et bien nous avons été dénoncés à la Guardia Civil ! Daniel a dû aller expliquer, avec son espagnol improbable, que ces billets faisaient partie d’un jeu…
Tropiques, jungle et sable blanc
Le rêve ! La Malaisie nous déroule le tapis rouge ! Nous déplaçons plus de 100 personnes, dont 60 participants et plus de 20 journalistes. La chasse devient internationale, avec des participants anglais, malaisiens, suisses, néo-calédoniens. Conséquence : nous devons traduire le dossier en anglais, ce qui nous limite dans nos énigmes, car nous ne pouvons plus jouer sur les mots. Nous nous lançons dans les idéogrammes.
Galères à Cuba…
Cuba, île de la Jeunesse, 1995. Nous sommes en train de mettre en place les derniers indices, les participants doivent décoller de Paris dans quelques heures. Daniel reçoit un appel téléphonique d’un des principaux partenaires de l’opération, la compagnie aérienne cubaine. Elle menace de ne pas poser l’avion à Paris et donc de laisser sur le tarmac nos participants, les journalistes et les VIP, si Daniel ne signe pas un nouveau chèque substantiel… Daniel réussira à les convaincre, mais il ratera le passage du requin-baleine.
…en Thaïlande…
A notre arrivée sur Ko Racha, une semaine avant les participants, nous attendons en vain les bateaux « longues queues » qui doivent nous aider à débarquer. Les pilotes se sont mis en grève, pour protester contre le despotisme du patron du resort chez qui nous serons logés. Nous débarquerons de l’autre côté de l’île, à la nage, tirant et poussant un mauvais youyou chargé de tout notre barda. Le surnom de la plage : « Omaha Beach » !
…Au Vietnam…
Là, c’est le SRAS qui nous a obligés à reporter la chasse au trésor d’une année. Et lorsque nous sommes revenus sur l’île de la Baleine en 2004, le décor n’était plus tout à fait le même. Lors des repérages en 2003, nous avions trouvé un magnifique figuier étrangleur, que nous avions utilisé comme repère et décrit dans le dossier. Un an plus tard, il avait été transformé en charbon de bois… Nous avons dû installer un panneau : Ci-gît le figuier étrangleur…
Quelques bobos aussi !
Depuis que nous allons dans des contrées lointaines, nous ne nous déplaçons plus sans notre médecin, agréé plongée et bobos tropicaux. Il a soigné : des piqûres d’acanthaster, oursin diadème, ptérois, plancton urticant, mille-pattes, frelon, scorpion… Dans cet inventaire à la Prévert, on rajoutera l’incontournable tourista, les oreilles douloureuses, la crise de coliques néphrétiques, la sciatique aiguë, la gastro, les bobos qui s’infectent, le coup de chaleur (soigné par le médecin cubain en caisson hyperbare, faut bien faire tourner le matériel !)… Rassurez-vous, Doc Jacques réussit quand même, en dehors des horaires de consultations, à faire quelques incursions sous l’eau.
Mais une équipe de choc…
L’équipe organisatrice est composée de bénévoles qui se transforment, durant quelques mois, en scénaristes, écrivains, cartographes, dessinateurs, potiers, soudeurs, bricoleurs… Pas toujours facile ! De l’équipe fondatrice, il reste quelques piliers, rejoints par d’autres copains au gré de la vie de famille et des disponibilités…. autour du grand organisateur…J’ai nommé Daniel Méouchy. Il trouve les destinations, cherche les partenaires, organise, contacte les médias, fait parler de l’événement, remue ciel et terre pour que cette belle aventure continue. Sans compter tous ceux qui nous soutiennent, anciens participants ou non. Je ne les citerai pas, la liste serait trop longue. Je ne parlerai que d’Albert Falco, qui nous fait le plaisir et l’honneur de sa présence depuis la première édition.
OBJECTIF ATLANTIDE
sur scuba people
Virginie BOREL
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