Rencontre du troisième type
Un beau jour de mars, au plus fort de la saison chaude, je réalise une plongée à ‘El Triangulo’. Un îlot rocheux au sud de Tortuga exposé à la houle. A l’occasion, je découvre une espèce rare de nudibranche, “Platydoris carolynae”, marron à tâches planches. Au sortir de l’eau, ma compagne pointe son doigt vers la baie du cratère en s’écriant: “Là bas, des dauphins…!”. Sauf que, ni la forme, ni la taille de l’aileron dorsal ne coincident avec la description habituelle. Stupéfait, je lance: “Holly shit! ce sont des orques !…”. Je fais signe au ‘pangero’ de couper les moteurs, le temps de changer mon objectif macro, pour le grand angle. Je frétille d’excitation, il ne faut pas rater cela.
Avec les orques
Prêt pour le grand saut, sans bouteille. Je signale au ‘pangero’ d’avancer lentement vers le groupe qui batifolle paisiblement. A dix mètres, une orque se détache de la meute et vient droit sur la ‘fibra’. Sans hésiter, je glisse dans l’eau et passe en apnée directe. La créature fonce sur moi comme une torpille. Je la cadre dans le viseur du Nikonos et déclenche le flash à moins de 3 mètres. La bête esquive de côté, me dépasse, mais fait aussitôt demi-tour pour mieux m’inspecter. J’exulte, crie sous l’eau. Nouvel éclair de flash à 2 mètres. L’orque réamorce une volte face, découvrant cette fois son abdomen blanc comme neige, me décroche une oeillade espiègle, puis disparaît dans les limbes. Je suis en transe totale, le baromètre de mon adrénaline est au plus haut, lorsque je crêve l’écran de la surface en hurlant de joie. L’orque femelle fait un nouveau passage, suivie d’une compagne et de son petit, qui croisent sous nos yeux. Un moment inoubliable, où le temps s’arrête. La vie est ici et maintenant.
Une faune unique
Et au delà de cette rencontre exceptionnelle, la faune marine d’Isabela regorge aussi des espèces endémiques à tout l’ouest des Galápagos. L’ anguille d’eau douce, (Anguila marmorata), s’est établie dans les lagunes de la côte occidentale et méridionale d’Isabela. La vieille arlequín (Bodianus eclancheri), montre une variété dichromatique allant de l’orange, au blanc, au noir. Découvert par Darwin en 1835, la “tête de bélier”, (Semicossyphus darwinii), est brun clair à violacé avec une tâche jaune sur le flanc. Le tigris, (Oplegnathus insigne), est noir moucheté de blanc. Marlins, poissons scie, et espadons croisent en haute mer. Le sud d’Isabela est aussi un important site de reproduction des tortues vertes du Pacifique.
“Patrimoine de l’humanité en danger”
Deuxième au monde par sa superficie, la Réserve Marine représente 140000 Km2. Ebauchée en Mai 1986, puis Réserve Biologique en 1996, mais sujette à de nombreux abus liés à la pêche illégale et à la corruption, le maître plan de mars 1998 amènera l’élaboration de la “Special Law for Conservation”. La création de la nouvelle Réserve Marine des Galapagos (1998) -avec une extension de 40 milles nautiques au delà des pointes extêmes des îles-, tient compte des intérêts multiples des pêcheurs, du tourisme, du Parc National Galapagos, de la Station de Recherche Charles Darwin CDRS, et de la Marine Equatorienne. En 2008, le United Nations World Heritage Council place toutefois les Galapagos au rang de ‘Patrimoine de l’Humanité en Danger’.
Au confluent de deux courants marins
Les îlots de Pto. Villamil sont au confluent de deux courants marins opposés. Le Courant Sud-Equatorial, se déplace d’est en ouest, activé par les alizés du sud-est qui soufflent de mai à décembre. Eaux fraiches, les températures marines varient de 18°C à 22°C. Originaire du Pacifique central, le courant de Cromwell, se déplace d’ouest en est le long de l’équateur, à une profondeur de 300 mètres, avec une température de 13°C. Il crée un ‘upwelling’sur les côtes occidentales d’Isabela et Fernandina, – une remontée d’eaux profondes en surface : résultat, une zone riche en plancton, abondance de poisons, foisonnement de gorgones et coraux mous. C’est à priori le lieu de prédilection des baleines, raies mantas, orques.
‘Los 4 hermanos’
Cônes de tuff sculptés par l’érosion marine, et ciselés en forme de serpe. “Pyramid Island” a une forme conique, avec deux rochers émergeant. Le mur tombe à la verticale sur le flanc externe du cône, tapissé de gorgones brunes, de buissons de corail noir et de coraux mous. Raies manta et requins à cornes. Les deux pointes de “Moon Island” enserrent une petite baie. La faune subaquatique virevolte autour d’un pínacle sous-marin: vieille arlequín, raies aigle mouchetée, lutjans rayés jaune et bleu, diodon bleu des Galápagos, hippocampe du Pacifique (25 cm), langoustes épineuses rouges… et pour la surprise le poisson lune! “Crescent Island” est percée d’un tunnel de 80 m de long.
La Viuda
Au ras de l’eau, ce Finger Rock pointe comme un pouce dressé, couvert de déjections d’oiseaux. Aquarium à poissons garanti, courant présent. Le tombant dégringole à 40 mètres sur un fond de sable blanc, plancher du cratère. On y trouve le ‘blanquillo’ (Caulolatilus princeps), le baliste dragon, la tête de bélier. Apparaît une succession de chicots, restes du fil du volcan. Barracudas, raies aigle de Californie, vert olive à tête ronde. Passage éclair de bonites, décaptères à queue jaune, thazards, requins des Galápagos, voire même marteaux. Le nudibranche carnivore (Roboastra sp.), strié noir, jaune et bleu est prédateur de Tambja mullineri, nudibranche noir et bleu turquoise, endémique aux Galápagos.
Tortuga
L’île de la Tortue, croissant à l’arrondi parfait, brisé dans sa moitié sud. Plongée tranquille au nord, sans courant, pentes douces et langues de sable, entrecoupées de coulées de lave, mini-tombants, abris sous roche. L’endroit est propice aux cours de plongée. La côte orientale, plus animée avec le courant est un ‘Drift dive’. Relief sous-marin contrasté: pínacles, canyons, mini-tombants, dédale de rochers épars. Tortues et barracudas, otaries, vieille arlequín, tigris et pastenagues. Nudibranches ovales, blanc crême à pois orange, une espèce de “Doris”, vraissemblablement endémique aux Galápagos. La pointe sud-est se termine par un mur, où l’on croise requins à pointes noires, requins marteaux, mantas, poisson lune. Orques en prime!
L’île de tous les possibles
On l’aura compris, Isabela est l’île de tous les possibles. Au gré des sites de plongée, au gré des jours et des saisons, toutes les rencontres marines sont imaginables ou presque. Colonisée par l’homme -mais comme du bout des doigts-, Isabela reste une île presque vierge. Et si la traversée en mer, de Puerto Ayora à Puerto Villamil, peut être éprouvante lorsque l’océan est agité, ce voyage est sans doute de ceux qui marquent un peu plus que les autres, qui donnent le sentiment d’être un spectateur privilégié d’un monde encore préservé, et menacé.
Carnet de Voyage
Vol quotidien depuis Quito ou Guayaquil (1h30) avec compagines AEROGAL, TAME ou LAN.
Taxe d’entrée Parc Nacional Galápagos : US$100.
De Puerto Ayora (île Santa Cruz), un speedboat part quotidiennement pour Pto. Villamil (Isabela) à 14h00 (US$30) et en revient tous les matins à 06h00 (2 heures de trajet).
Décalage horaire: – 8 heures (Galapagos), – 7 heures (Equateur)
Climat subtropical tempéré chaud et sec en moyenne.
Meilleure saison, selon l’état de la mer, de Novembre à Mai.
Saison chaude, pluies passagères entre Janvier et Mars. Alizés du sud-est (Mai/Déc).
Saison sèche, mer agitée et plus froide.
Températures (Air): 25 à 35 degrés; (mer):15 et 21 degrés, suivant les saisons et la thermocline.
Monnaie: Dollar.
Formalités: Passeport valable 6 mois, pas de visa.
Langues: Espagnol, anglais.
Courant électrique: 110 volts et 220 volts.
Santé: Rappel DTP
Taxe d’entrée Parc Nacional Galápagos : US$100.
De Puerto Ayora (île Santa Cruz), un speedboat part quotidiennement pour Pto. Villamil (Isabela) à 14h00 (US$30) et en revient tous les matins à 06h00 (2 heures de trajet).
Décalage horaire: – 8 heures (Galapagos), – 7 heures (Equateur)
Climat subtropical tempéré chaud et sec en moyenne.
Meilleure saison, selon l’état de la mer, de Novembre à Mai.
Saison chaude, pluies passagères entre Janvier et Mars. Alizés du sud-est (Mai/Déc).
Saison sèche, mer agitée et plus froide.
Températures (Air): 25 à 35 degrés; (mer):15 et 21 degrés, suivant les saisons et la thermocline.
Monnaie: Dollar.
Formalités: Passeport valable 6 mois, pas de visa.
Langues: Espagnol, anglais.
Courant électrique: 110 volts et 220 volts.
Santé: Rappel DTP
Contacts
“Scubadragon Dive Centre & Tres Palmas Lodge”, via al Embarcadero, Puerto Villamil – sur la route principale, à 100 mètres du port des pêcheurs.
cell: 085 837769
email: info@scubadragongalapagos.com
www.scubadragongalapagos.com
cell: 085 837769
email: info@scubadragongalapagos.com
www.scubadragongalapagos.com
Equipements pour 10 personnes (matériel Scubapro), 20 combinaisons homme/femme (Aqualung), compresseur Bauer Mariner, 32 blocs alu Luxfer de 12 litres. Logement en bungalows standard ou deluxe, petit déjeuner compris. Capacité 10 pax max.
Caisson de décompression: à Pto. Ayora (île Santa Cruz) ,
Dr. Gabriel Idrovo Tel: (593)5 2524576 cell local: 084 488 231
A faire hors plongée
Excursion à cheval au volcan Sierra Negra, et balade à Volcan Chico pour observer le panoramique de l’alignement des calderas d’Isabela vers le nord. La dernière éruption du volcan remonte à Octobre 2005.
Visite du site ‘Muro de la lagrimas’, l’ancienne colonie pénitenciaire d’Isabela et en chemin les lagunes de Puerto Villamil, la colline du ‘Cerro Orchilla’, la source d’eau douce de ‘El Estero’, le tunnel de lave, la grande plage de Tortuga Bay. Le centre de reproduction des tortues géantes du Parc Nacional Galápagos.
L’îlot de Tintoreras où l’on peut voir des petits requins à pointes planches. La lagune de ‘Concha y Perla’ (snorkelling).
Visite du site ‘Muro de la lagrimas’, l’ancienne colonie pénitenciaire d’Isabela et en chemin les lagunes de Puerto Villamil, la colline du ‘Cerro Orchilla’, la source d’eau douce de ‘El Estero’, le tunnel de lave, la grande plage de Tortuga Bay. Le centre de reproduction des tortues géantes du Parc Nacional Galápagos.
L’îlot de Tintoreras où l’on peut voir des petits requins à pointes planches. La lagune de ‘Concha y Perla’ (snorkelling).
Pierre Constant
sur scuba people