Soyons clairs, votre sac de plongée ne durera pas dix saisons
Tous les sacs de plongées sont sous traités en Asie et à en croire les cartons dans lesquels ils arrivent jusqu’au magasin de plongée, beaucoup d’entre eux sortent de la même usine. La qualité ne sera pas un critère de choix tant il est vrai qu’il n’est pas question de chercher le meilleur mais plutôt le moins mauvais. Je demandais un jour à un fabricant pourquoi je jette mon sac de plongée après le troisième voyage alors que les Jansport qui m’avaient été attribués par l’institut polaire pour partir en Antarctique en sont à leur 3ème tour du monde. Il m’avait répondu qu’un Jansport de plongée, fait au USA avec tout ce que l’on demande aujourd’hui à un sac de plongée, roulettes and co, coûterait 400 euros, C.Q.F.D. Donc faute d’accepter de payer ce prix, le marché est bien obligé de s’en tenir à un niveau de qualité, ou du moins de solidité, inférieur. Bon ça c’est fait, maintenant que nous n’avons que des ennemis chez les fabricants, on va pouvoir faire le tour d’horizon.
Un sac de plongée adapté à ce que vous allez y mettre…
La première chose à prendre en compte, n’en déplaise aux adeptes de Freud, c’est la taille. Posez-vous la question de l’encombrement de votre équipement : s’agit-il d’un pack pour mer chaude avec gilet de voyage et monopièce 3 mm ou d’un vêtement sec avec sous vêtements et gilet dorsal de 32 litres ? Et qui peut le plus ne peut pas forcément le moins, car en choisissant une taille excessive, si le sac n’est pas plein, soit le matériel va se promener dedans et le détendeur que vous aurez rangé au milieu du vêtement pour le protéger se retrouvera sur le dessus, bien exposé aux chocs, soit vous allez le remplir en y ajoutant vos effets personnels et dépasser la limite de poids unitaire autorisée en avion. Sans compter que vous allez vous retrouver en fin de séjour avec un seul sac contenant du matériel trempé et salé pour y ranger le pantalon et les 2 chemises que vous n’avez pas utilisés et sur lesquels vous comptez pour aller bosser au retour.
…et un poids en rapport avec ce que vous en faites
Le poids est un argument décisif. Il est tentant de chercher un sac renforcé, semi rigide, avec des roulettes, des poignées télescopiques : dans le magasin, ça roule tout seul sur la moquette et c’est sympa à regarder. Mais tous ces éléments pèsent lourd et pas mal de sacs haut de gamme atteignent les 5 kilos à vide, voire les dépassent, ce qui représente souvent un bon tiers de votre franchise de bagage. Avant de choisir le 145 litres multi compartiments avec roulettes « roller » et poignée aluminium, demandez vous donc si vous aurez vraiment à le rouler, en fonction de VOTRE pratique et pas de l’argumentaire publicitaire. Vous voyagez à l’étranger pour plonger ? En sortant de la voiture à l’aéroport, vous avez des chariots à disposition, ensuite c’est Airbus qui porte et à l’arrivée, re-chariot, ou mieux pour l’emploi local, un porteur. Alors les 5 kilos que vous pouvez économiser avec un sac sans fioriture se retrouveront sous forme de caramels au beurre salé pour l’après plongée et de petits souvenirs pour les enfants au retour. Au contraire, si vous arpentez régulièrement les parkings du port pour embarquer à La Ciotat ou à Carantec sur le bateau du club local, le poids n’est pas un problème et les roulettes seront bien sympas sur le bitume.
Gadgets et vraies bonnes idées plongée
Méfiez vous aussi de l’illusion des multiples poches pour tout organiser ou pour tout protéger. Les petites poches « spécial détendeur » sur le dessus du sac, là ou les chocs se concentrent prioritairement, sont une ineptie. A quoi servent-elle à part à faire du poids et 3 fermetures de plus qui se bloqueront l’an prochain ? En revanche, de simples goussets intérieurs pour maintenir les palmes en périphérie du sac pendant que vous remplissez le milieu avec les autres éléments de votre équipement relèvent du génie créatif : les palmes restent bien droites, et une fois le sac rempli elle servent de blindage pour protéger le matériel fragile placé au centre. Une poche interne imperméable peut aussi permettre de garder ses vêtements ou son drap de bain au sec entre deux plongées.
Les sacs de plongée quasi-étanches
Bien sûr le matériau influence le poids et vous trouverez des sacs « spécial voyage » ou « light » qui font gagner pas mal de poids tout en offrant quand même des roulettes, mais c’est aussi le matériau qui vous permettra de trouver un sac quasi étanche exceptée la fermeture. Si vous plongez souvent à partir du bord, accédant donc au site de plongée en voiture, c’est une excellente solution pour ne pas laisser de l’eau de mer envahir le coffre de la voiture, et au retour on peut même utiliser ces sacs comme bac de rinçage.
Les fermetures en question
Les fermetures métalliques ne sont pas forcément meilleures ni plus solides que les fermetures en plastique, loin s’en faut. En revanche, faites attention au montage des fermetures : une ouverture totale permet de ne pas forcer sur les arrêts de la glissière quand vous faites votre sac, et c’est un point déterminant pour la longévité du zip ; des petites sangles à boucles qui permettent de contenir le sac une fois la glissière fermée lui éviteront de soutenir seule toute la pression exercée à l’intérieur du sac par le matériel, y compris quand un bagagiste le laissera tomber de la soute sur le tarmac. Essayez de vous mettre à la place de la fermeture, non seulement c’est un exercice favorisant le retour à une certaine modestie, mais ça pourra vous servir pour choisir votre sac.
Des petits plus intéressants
Enfin s’il n’en reste que 2 sur le comptoir et que vous hésitez encore, regardez quelques gadgets qui peuvent faire la différence… s’ils sont intelligents. La pochette détendeur est utile si elle est prévue pour aller DANS le sac, pas dans les poches externes. Le Mesh bag, ou sac filet, permet de laisser le sac principal à l’hôtel ou dans la cabine et de disposer quand même d’un bagage aéré pour les déplacements quotidiens. Les poignées aux deux extrémités du sac permettent de vous faire aider pour le charger dans le pick up ou même pour le porter quand il faut le gerber en hauteur. Des sangles qui permettent de porter le sac à dos sur une courte distance peuvent s’avérer utiles pour embarquer, par exemple.
Quelques modèles de sacs qui ont fait leurs preuves
Fort de ces quelques conseils, faites le tour des magasins, vous y trouverez quelques sacs qui sortent du lot et ont vraiment leur place dans votre sous sol.
Pour plonger à pied, si vous voulez un sac étanche, un Aqualung Traveller Dry, un Cressi Gorilla, un Scubapro Dry Bag ou un Beuchat Antilles Dry disponible en 3 tailles, pas mal, on en trouve aussi dans les catalogues « chasse » ou « apnée » chez Mares ou chez Omer.
Pour ceux qui ne veulent pas se priver de roulettes mais veulent faire léger, le Cressi Moby Light, champion de la catégorie, talonné par le Beuchat Air Light ou le Aqualung Traveller 850 qui reste léger malgré la structure en alu.
Mais si vous êtes vraiment raisonnable et n’embarquez que le strict nécessaire, un « petit » Scubapro Caravan Bag est idéal. Regardez aussi un Cruise Roller Mares, grand, pas lourd et qui, de plus, se replie sur lui même en forme de petite mallette pour ne pas prendre de place dans la chambre une fois vide.
Pour ma part, en voyage je reste fidèle au sac simple, pas cher et super léger, disons autour du kilo, Aqualung Traveller 450, 75 litres, ou Spazio Cressi qui traverse les âges sans prendre une ride.
Pour plonger à pied, si vous voulez un sac étanche, un Aqualung Traveller Dry, un Cressi Gorilla, un Scubapro Dry Bag ou un Beuchat Antilles Dry disponible en 3 tailles, pas mal, on en trouve aussi dans les catalogues « chasse » ou « apnée » chez Mares ou chez Omer.
Pour ceux qui ne veulent pas se priver de roulettes mais veulent faire léger, le Cressi Moby Light, champion de la catégorie, talonné par le Beuchat Air Light ou le Aqualung Traveller 850 qui reste léger malgré la structure en alu.
Mais si vous êtes vraiment raisonnable et n’embarquez que le strict nécessaire, un « petit » Scubapro Caravan Bag est idéal. Regardez aussi un Cruise Roller Mares, grand, pas lourd et qui, de plus, se replie sur lui même en forme de petite mallette pour ne pas prendre de place dans la chambre une fois vide.
Pour ma part, en voyage je reste fidèle au sac simple, pas cher et super léger, disons autour du kilo, Aqualung Traveller 450, 75 litres, ou Spazio Cressi qui traverse les âges sans prendre une ride.
Et pourquoi pas un « paco » ?
Le quart d’heure de Papy Mougeot : quand j’ai commencé, la « mode » était au « paco », le sac à paquetage de l’armée française, kaki pour les gens du peuple, blanc, donc issu de la marine, pour les Dandy’s. Ca ne coûtait rien, on pouvait écrire « Peace and love » dessus avec un marqueur et faire croire qu’il avait fait le Vietnam, c’était la mode, et plus il était usé, plus il était dans le ton. Les bricoleurs cousaient à la main, piqûre sellier, des écussons brodés de la fédé ou de leur club. Il existe un sac qui se cache dans le catalogue Beuchat, le Marina, qui est une copie du paco de mon adolescence en version PVC enduit donc moderne. Tiens 90 litres et 1,1 kilo. Pas mal non plus…
sur scuba people