Un ponton sur l’eau turquoise
8h20 : Jérôme Dambrin, capitaine du Moorea Deep Blue, nous attend sur le ponton de l’hôtel Intercontinental, pour nous emmener en excursion à la découverte de la nature sauvage de Moorea, et peut-être, espérons-le, à la rencontre des baleines à bosse. Nous sommes début novembre, et il est peut-être déjà trop tard, mais trois jours avant, lors d’une plongée, un habitué me confiait avoir entendu sous l’eau le chant d’une baleine. Alors avec un peu de chance…Le soleil cogne déjà très fort sur le lagon qui déploie ses camaïeux de bleus qui changent au gré des passages nuageux. Une fois passés les deux “motu”, minuscules îlots, au nord-ouest de l’île, la passe de Taota nous permet d’accéder à l’océan…
Pointes noires et requins gris
Nous nous arrêtons, très vite après la sortie de la passe. A peine le temps d’enfiler une première palme que les pointes noires tournent déjà autour du bateau. Un, deux, trois… quatre… cinq…. non pas la peine de les compter, il y en a trop ! La mise à l’eau est presque délicate, au risque de sauter sur un squale…
Certains s’approchent de très près, c’est là qu’il convient d’arriver à garder une distance correcte afin d’interagir un minimum avec eux. Un peu plus bas, les requins gris rasent les coraux… et remontent timidement pour participer au festival…Nous restons un bon quart d’heure à profiter de l’eau chaude, à quelques dizaines de mètres de la barrière de corail où s’abattent les vagues.
Rendez-vous avec les globicéphales
Nous reprenons notre chemin vers la passe de Haapiti. Les montagnes de Moorea sont couvertes d’un chapeau de coton, et plongent dans le lagon, dont la couleur se démarque de l’océan. Loin devant nous, Jérôme semble apercevoir de l’agitation dans l’eau. Nous allons peut-être pouvoir rencontrer les mégaptères avant qu’elles migrent vers l’Antarctique à la recherche d’eaux, certes plus froides, mais bien plus riches en nourriture. Nous approchons… Mais il semble que ce ne soient pas les baleines… L’agitation de l’eau nous fait comprendre que quelque chose se déplace en banc ! Rapidement, les choses s’accélèrent, lorsque nous apercevons les premières têtes noires sortir de l’eau à tour de rôle ! Des têtes noires toutes rondes… nous avons rendez-vous avec les globicéphales !
A l’eau avec les dauphins noirs !
C’est parti ! Palmes, masque et tuba en place, nous attendons le signal pour nous mettre à l’eau. Il faut placer le bateau hors de la trajectoire, et il faudra nager dans le même sens que les cétacés en les approchant petit à petit. Mais attention, les bancs de globicéphales sont souvent accompagnés de “Parata”, requin océanique plutôt curieux. Si l’on vient à en croiser un, il ne faut pas hésiter à lui faire face…Nous nageons en essayant de deviner la trajectoire des grands dauphins noirs… Ils approchent… et quelques instants plus tard, une bonne dizaine de globicéphales passent à quelques mètres sous mes palmes !
Impressionnants ! Il faut dire que les adultes dépassent les 5 mètres de long. Ils glissent sans aucune impression de mouvement, et très vite disparaissent dans le bleu…Une femelle, accompagnée de son petit, se retourne pour me regarder comme pour me saluer mais en me faisant comprendre qu’elle veille sur sa progéniture…
Longs becs et tortue à Haapiti…
Nous continuons notre balade autour de Moorea, et nous rendons vers la passe de Haapiti. L’entrée de la passe est l’un des meilleurs spots de surf de Moorea, et aujourd’hui les vagues déferlent. C’est l’occasion d’assister au spectacle, et les surfeurs s’en donnent à coeur joie. Mais si Jérôme nous a conduit ici, c’est parce que la passe abrite une colonie de petits dauphins, les longs becs, que l’on peut entrevoir tantôt d’un côté du bateau, tantôt de l’autre… Ils sont plutôt difficiles à approcher et se font discrets… mais nous offrent une pirouette de temps en temps…Lorsque nous quittons Haapiti, une tortue imbriquée nous attend derrière la barrière… Quelques goulées d’air frais, et la voici repartie sous la surface.
Au large, enfin, les baleines à bosse !
Nous nous trouvons maintenant entre Moorea et Tahiti, qui elle aussi porte un beau chapeau blanc. Nous apprenons alors par téléphone que des baleines ont été repérées vers le large… Il semblerait qu’elles commencent leur long chemin vers l’Antarctique… nous mettons le cap vers l’Est et laissons les îles derrière nous… Il semble que 2 petites embarcations aient déjà trouvé leur bonheur… Un souffle puissant jaillissant à la surface de l’eau nous confirme que les baleines sont là !Moteur au ralenti nous arrivons sur le site… il s’agit maintenant de repérer ces géantes des mers lorsqu’elles remontent respirer. Des remous trahissent leur présence. Une masse énorme perce la surface, suivie d’un souffle dispersant une nuage de gouttelettes. Surprise… juste à côté, une masse bien plus petite fait de même. Il s’agit d’un baleineau… Nous ne pourrons aller à l’eau pour les voir, elles nagent bien trop vite pour espérer les approcher…
Les pastenagues du lagon
La balade prend fin… Nous revenons du côté de l’Intercontinental, et histoire de boucler la matinée, passons saluer quelques minutes les raies pastenagues dans le lagon. Sur cette langue de sable, dans quelques dizaines de centimètres d’eau cristalline, elles sont des dizaines à venir chaque jour, attirées par les touristes qui n’hésitent pas à les nourrir pour l’occasion (c’est un autre débat…).C’est aussi le rendez-vous du dimanche, où les polynésiens viennent manger en famille et profiter du lagon…
La Polynésie a tenu ses promesses : voir en une journée ce qu’un plongeur peut rêver de voir dans une vie, et le partager en famille.
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