29 avril 2014 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé mardi sa préoccupation concernant un nouveau règlement aux Maldives sur l’application de la peine de mort, qui met fin à un moratoire de 60 ans dans ce pays.
« Le nouveau règlement, qui a été adopté par le gouvernement dimanche 27 avril, prévoit la peine de mort pour le crime d’homicide volontaire, y compris pour les personnes âgées de moins de 18 ans. L’âge de la responsabilité pénale aux Maldives est de 10 ans, mais pour les infractions ‘hadd’, les enfants sont considérés responsables à partir de 7 ans. Avec le nouveau règlement, un enfant de 7 ans peut donc être condamné à mort », a expliqué la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d’une conférence de presse à Genève.
Le hadd ou le hudud sont des sanctions prévues par la loi religieuse islamique, la Chari’a, pour des infractions précises. Selon le nouveau règlement maldivien, les enfants condamnés seront exécutés lorsqu’ils atteindront l’âge de 18 ans.
Depuis 2012, le régime s’est re-islamisé malgré les progrès démocratiques (certains peuvent même dire grâce aux progrès démocratiques, en jugeant que l’appel à un jihad violent est un droit démocratique !). Ces deux dernières années, des jeunes filles sont sévèrement condamnées (coups de fouet) pour des relations sexuelles hors mariage, même en cas de viol ! Une pétition (qui a rassemblé plus de deux millions de signataires) a cependant réussi à sauver l’une d’entre elles.
Cet islam d’État rigoureux qui oblige toutes les femmes à se voiler est très déconcertant, et tout a été organisé dans le pays pour interdire aux touristes l’accès aux îles où les Maldiviens vivent et éviter ainsi des relations entre les habitants et les étrangers. Quant à la justice, elle est la traduction de la charia.
Le 27 avril 2014, le gouvernement des Maldives a adopté un nouveau règlement sur l’application de la peine de mort, ce qui a mis fin à un moratoire de soixante ans.
Le nouveau règlement prévoit ainsi que la peine de mort est applicable pour le crime d’homicide volontaire, et qu’elle est applicable aussi pour des personnes âgées de moins de 18 ans.
La responsabilité pénale est applicable aux Maldives dès l’âge de 10 ans, mais pour les infractions à la charia, les enfants sont considérés responsables à partir de 7 ans : « Avec le nouveau règlement, un enfant de 7 ans peut donc être condamné à mort », a expliqué Ravina Shamdasani.
Le nouveau règlement prévoit que les enfants condamnés à mort ne seront pas exécutés immédiatement mais seulement lorsqu’ils atteindront l’âge de 18 ans.
Les traités internationaux, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l’enfants, ratifiés par les Maldives, interdisent strictement la peine de mort pour les personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits.
L’évolution judiciaire des Maldives est donc gravissime.
Non seulement le moratoire de soixante ans sur la peine de mort a été abandonné, alors qu’en 2010, sous la Présidence de Mohamed Nasheed, le seul dirigeant qui a cherché à libéraliser le pays, les Maldives s’étaient engagées auprès du Conseil des droits de l’homme à maintenir ce moratoire, mais la peine de mort est désormais élargie et applicable jusqu’aux enfants à partir de 7 ans.
Condamner à mort des enfants est barbare mais condamner à mort tout court est également barbare. Aucune société des hommes n’est habilitée à supprimer la vie car elle lui échappe.
Du reste, les États-Unis, la Chine populaire, l’Iran et la Corée du Nord, font partie de ce club de plus en plus restreint, heureusement, qui perpétuent cette barbarie de la peine de mort. En 1944, en quelques semaines, la Caroline du Sud, un État particulièrement raciste à l’époque, avait même jugé au cours d’un procès bâclé, condamné à mort et exécuté un garçon de 14 ans, George Stinney, pourtant innocent de l’assassinat de deux enfants dont il était accusé.
Il est probable que les incantations des responsables de l’ONU resteront lettres mortes auprès du gouvernement maldivien.
En revanche, tous les candidats à un séjour paradisiaque dans l’un des îles des Maldives seraient particulièrement bien inspirés de ne pas aller au bout de leur projet devenu indécent : comment peut-on rester aveugle les doigts de pied en éventail devant la réalité d’un pays prêt à tuer ses plus jeunes habitants pour des crimes dont la réalité serait très aléatoire.
Lorsqu’on se rend dans un pays, même pour des vacances, le moindre du respect humain est d’essayer de savoir comment vivent ceux qui y habitent. Aux Maldives, visiblement, la fin de la libéralisation a été confirmée ce 27 avril 2014.
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Ahh…T’as raison mon Ptit Christian…!