“A mes amis et sympathisants,
Je suis en ce moment dans un endroit de la planète où je me sens à l’aise et en sécurité, loin des magouilles des dirigeants qui ont fermé les yeux sur l’exploitation de nos océans.
Le gouvernement allemand a déclaré que j’ai trahi leur confiance en quittant le pays, mais ils avaient déjà trahi la mienne. Les autorités allemandes avaient déjà pris une décision politique avant même que le tribunal ait statué, et pendant ma rétention, les japonais négociaient avec l’Allemagne afin d’obtenir mon extradition vers le Japon sur des preuves fabriquées de toute pièce par Peter Bethune, un ancien membre d’équipage de Sea Shepherd.
En 2010, le bateau japonais Shonan Maru #2 avait délibérément heurté et détruit l’Ady Gil, manquant de tuer 6 personnes. Le capitaine japonais n’avait même pas été interrogé, aucune charge n’a jamais été retenue contre lui, les dégâts n’ont jamais été payés, et il a emmené au Japon le capitaine de l’Ady Gil, Peter Bethune, qui a coopéré avec les garde-côtes nippons pour produire de fausses preuves et me rendre responsable de l’attaque, alors que je m’étais opposé à sa décision d’aborder le bateau japonais.
Nous avons coûté des dizaines de millions de dollars à l’industrie baleinière, et en octobre 2011 ils se sont approprié un trésor de guerre de quelque 30 millions de dollars du Fonds pour les victimes du tsunami afin de combattre Sea Shepherd. Cet argent leur a permis d’augmenter leur dispositif de sécurité en mer, de nous intenter des procès aux Etats-Unis et de nous attaquer là où ils nous pensent vulnérables.
Et la seule occasion qu’ils ont trouvée est un incident vieux de 10 ans qui s’est produit dans les eaux guatémaltèques en 2002. Cet événement était une simple obstruction d’un navire costaricain à l’aide d’un canon à eau. Cette action, qui avait d’ailleurs été dirigée avec l’autorisation du gouvernement du Guatemala, allait à l’encontre d’une opération de découpe d’ailerons de requins qui avait été filmée pour les besoins du documentaire qui allait être primé, « Les Seigneurs de la Mer ». C’était contre un bâtiment qui, un an auparavant, avait été accusé de braconnage d’ailerons de requins dans les eaux de la Réserve marine du parc national des Galápagos, où notre bateau, le Sirenian, avait aidé à l’appréhender.
Le Japon avait déjà tenté de me faire arrêter par Interpol pour l’incident lié à l’Ady Gil, mais Interpol avait rejeté leur demande de notification ‘rouge’, ne leur en concédant qu’une ‘bleue’, ce qui signifie que les pays pouvaient rapporter mes allées et venues au Japon sans pouvoir m’arrêter.
En décembre, la Présidente du Costa Rica a rencontré le Premier ministre japonais. Je me suis rendu en Allemagne, au Festival du film de Hambourg en novembre 2011, sans être inquiété. En mars, j’ai voyagé en Espagne et en France sans connaître le moindre incident. Et en mai de cette année, j’ai été arrêté en Allemagne pour une demande d’extradition émanant du Costa Rica. Et j’ai découvert que le Costa Rica, à l’instar du Japon, avait fait la même demande à Interpol, qui avait fini par rejeter leur requête.
L’Allemagne, cependant, un pays sans accord d’extradition avec le Costa Rica ou le Japon, a décidé de m’appréhender sur ce qu’ils appellent un accord bilatéral avec le Costa Rica. Cela a bien entendu attiré l’attention du Japon qui a débuté les négociations avec l’Allemagne en vue d’obtenir mon extradition. Cette requête japonaise a été approuvée par l’Allemagne le 23 juillet 2012. J’ai été alerté la veille, le 22 juillet, par une source sûre sympathisante.
Pour l’affaire au Costa Rica, j’avais les preuves sur film, et avec plus d’une vingtaine de témoins j’étais certain de pouvoir gagner contre les braconniers. Mon seul souci était que le Costa Rica me remette entre les mains des autorités japonaises, car avec le Japon, j’ai l’absolue certitude qu’une fois en prison, je ne serai jamais libéré.
Cette certitude signifiait que je n’avais qu’une option; j’ai donc pris la décision de quitter l’Allemagne sur le champ.
Je trouve absurde, après toutes ces années de campagnes pour la protection et la conservation de la vie marine, pendant lesquelles je n’ai causé aucun mal à personne et n’ai fait que m’opposer aux opérations illégales telles que définies par les lois internationales de conservation, que le Japon puisse porter des accusations contre moi après avoir détruit un bâtiment de deux millions de dollars, blessé un membre d’équipage et presque tué cinq autres.
Je suis très déçu par l’attitude du gouvernement allemand. Pour moi, il est évident que l’Allemagne a comploté avec le Japon et le Costa Rica pour que je tombe entre les mains des autorités japonaises. Il est clair qu’ils avaient décidé cela bien avant que le tribunal rende son verdict. Tous les Allemands que j’ai vus approuvaient mes actions. Je n’ai pas rencontré une seule personne dans les rues, les tribunaux, les médias ou les différents événements auxquels j’ai participé et conférences que j’ai donné qui n’appréciait pas ce que je fais. Même la police et les membres des tribunaux m’ont apporté leurs encouragements.”
Paul Watson
2 commentaires
J’adore les discussion pour rien. C’est pourquoi je m’en mêle. L’interdiction de plonger avec déco relève simplement de l’ignorance totale de ce qu’est…la décompression. C’est pourquoi on ne peut en aucun cas invoquer la sécurité pour imposer ce genre de règle débile. Si quelqu’un ici peut répondre à la question qui va suivre, alors il peut justifier les mesures absurdes dont parles avec raison Marie-Aline, la question ? la voilà: c’est quoi la courbe de sécurité ? c’est une notion sectaire et totalement dépassée. Je dis sectaire parce qu’elle consiste en effet à réduire la connaissance des phénomènes de saturation/désaturation à une seule chapelle, celle de PADI en l’occurrence. Je réalise depuis 12 ans des comparatifs de modèles de décompression pour un magasine français et ces mesures sont riches d’enseignements. En effet, sur la base d’un week-end type que nous suivons scrupuleusement pour pouvoir comparer, nous obtenons des temps de remontée, car je ne veux pas limiter la désaturation aux paliers qui ne sont qu’une forme de décompression, la remontée en elle-même est tout aussi importante, des temps totaux donc qui vont du simple au double d’un modèle à l’autre et je parle de modèles actuellement sur le marché. Voici donc l’absurdité de cette histoire de courbe de sécurité: deux plongeurs font strictement la même plongée, allez, ils se tiennent par la main jusqu’au moment d’entamer la remontée, l’un remonte avec un modèle RGBM deep stop, Mares ou Suunto, il devra s’arrêter, par exemple, une minute à mi profondeur, première réprimande, puis 5 minutes à 3 m et pourquoi pas 3 minutes de plus pour le palier de sécu recommandé, l’autre, qui plonge avec un Océanic en mode DSAT Roger and Powell, le modèle le plus vendu aux états unis comme par hasard, va lui passer à coté sans s’arrêter et lui faire coucou de la main, cette plongée est bien réelle, je l’ai sous les yeux dans mes tests, leur état de saturation est le même, c’est seulement leur modèle de décompression qui diffère. Lequel est le plus en sécurité, pour reprendre l’argument lu dans ce forum, celui qui fait des paliers ou celui qui n’en fait pas pour la même plongée ? Si un moniteur veut imposer ce genre de principe absurde et relevant de l’ignorance, alors qu’il aille au bout du concept et impose un modèle de décompression, ça va filtrer les clients au moins. Et le plus important dans tout ça, c’est de bien prendre en compte qu’il y a bien longtemps que l’on utilise plus, dans les systèmes modernes, cette notion de plongée sans palier, cela n’existe pas, il n’y a que des plongées avec ou sans palier dans l’eau, lesquels, demandez aux médecins, ne sont que des paliers préparatoires au palier le plus important : celui qui commence quand on arrive sur le bateau en état de sur saturation, la preuve, on ne peut pas voler, il ne faut pas faire d’effort, pas d’apnée etc etc.., alors tant qu’à faire, si on veut parler de sécurité, autant arriver sur le bateau avec une sur saturation la plus limitée possible, ce qui veut dire avoir fait plutôt un peu plus qu’un peu moins de paliers dans l’eau. L’argument de la sécurité ne peut en aucun cas être avancé pour ce genre de discrimination, la seule explication, je rejoint l’auteur d’origine de ce post, c’est une formation péremptoire qui ne laisse aucune place à la réflexion mais se contente d’appliquer à la lettre des procédures standards.
Cela dit Marie Aline, les DP Egyptiens dont tu parles ont été sans aucun doute formé à la va vite et n’ont pas encore l’expérience qui leur permettrait peut être de faire la part des choses, il faut savoir que depuis peu la lois Egyptienne impose un DP pour 8 plongeurs sur les bateaux, là ou il y avait souvent un seul guide sur un bateau de 24 clients il en faut désormais 3, alors pour éviter 3 salaires d’européens, beaucoup de centres se sont empressés de former à l’économie des moniteurs recrutés parmi les équipages, ce que je trouverait tout à fait louable si on allait
Bonjour Paul,
Je suis ravie que vous soyez parti, c’était la seule solution pour continuer la lutte que vous avez engagée. J’espère que tous ces ennuis s’arrêteront et que vous allez pouvoir continuer votre action pour nos océans. Merci d’avoir pris la peine de nous écrire, il y a tellement de rumeurs et de mensonges que votre article remet les choses en place.
Je vous souhaite le meilleur pour la suite des évènements. Bien amicalement.