Baignade et snorkeling sous surveillance
Le décret du 28 décembre est clair : si les activités nautiques ont repris sur toute la côte, snorkeling et baignade devront désormais se pratiquer uniquement dans les zones surveillées. La baignade est autorisée face aux hôtels, à condition qu’une ligne de bouées, dans une profondeur n’excédant pas deux mètres, soit installée. Le snorkeling peut être pratiqué aux abords des hôtels à condition que les eaux côtières soient protégées par un récif frangeant, et que l’on soit accompagné par un guide CDWS. Si dans les premiers jours suivant les attaques le CDWS avait préconisé de faire un distingo entre les plongeurs confirmés et les débutants, il n’a plus lieu d’être.
Les victimes n’étaient pas des plongeurs
Les victimes de décembre n’étaient d’ailleurs pas des plongeurs. C’est rassurant pour nos petites personnes. Qu’ont-ils fait ? Eux, apparemment rien, mais d’autres ont pu avoir des comportements susceptibles de modifier les réactions des grands squales. Certains voyagistes de la région proposeraient, notamment à une clientèle russe avide de sensations, de faire du snorkeling avec des requins longimanes…Tout plongeur normalement cérébré perçoit l’anomalie. On imagine avec horreur des touristes rien moins qu’aquatiques agitant leurs guiboles, sanglés dans des gilets orange, et piaillant sans doute pour commenter entre eux l’arrivée des requins. A ce stade, on se demande même comment l’accident n’est pas arrivé avant, au cours d’une de ces séances.
La piste des moutons morts
Ceux qui se sont fait croquer ne participaient pas à ce genre de sortie semble-t-il. Ils en ont peut-être pourtant payé le prix. Faire évoluer des baigneurs au milieu de requins pélagiques, au delà de la stupidité de la chose, suppose à mon avis de les appâter. Et l’on peut imaginer que les animaux qui se sont aventurés en bord de plage cherchent à retrouver un peu de cette nourriture facile qu’on leur fournit parfois. Même si l’on a évoqué des moutons morts balancés par dessus bord depuis un bateau de transport de bétail, cette piste n’est peut-être pas la bonne, ou en tout cas pas la seule.
L’enquête du CDWS
Après l’affolement des premiers jours, où deux requins ont été abattus, sans doute surtout pour faire retomber la pression et bien montrer au public que les autorités agissaient, les experts du CDWS ont tenu à rappeler l’extrême rareté de ce genre d’attaques, « particulièrement en Mer Rouge où plus de 3 millions de personnes profitent chaque année des activités nautiques sans le moindre incident ». Des pratiques illégales à proximité des lieux de l’accident, pour la pêche ou le nourrissage, semblent bien être aujourd’hui l’explication du carnage.