Lors de la dernière réunion des Nations Unies sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées, qui se tenait à Bangkok, la proposition de l’Equateur d’inscrire les raies mantas à l’annexe II des listes de la CITES a été approuvée. Elles sont désormais considérées comme des espèces vulnérables, et le vote du 11 Mars marque le premier accord international pour protéger toutes les espèces du genre Manta.
SAUVEES PAR L’ECO-TOURISME
Le revenu direct provenant des mantas est estimé à quelque 73 millions de dollars, et le revenu généré par le tourisme lié aux grandes raies avoisine les 140 millions chaque année. La valeur estimée d’une seule manta au cours de sa vie, en matière d’éco-tourisme, atteint un million de dollars dans certaines régions du monde. Malgré tout, la demande en branchies ne cesse d’augmenter, et les prix peuvent atteindre 700 dollars le kilo ! On comprend aisément pourquoi il est si difficile de les protéger…
UNE REPRODUCTION TRES LENTE
Elles ne sont protégées localement que dans une douzaine de pays à travers le monde, et ne bénéficient de fait d’aucune protection lors de leurs migrations, dès qu’elles se trouvent dans les eaux internationales. De nombreuses populations sont donc actuellement dans une phase de déclin rapide. D’autant plus que, comme le rappelle le Dr Andrea Marshall, directeur de la Fondation Mégafaune Marine et auteur principal du rapport d’évaluation présenté à l’IUCN, les femelles ne portent qu’un petit tous les deux ou trois ans. » Elles se placent parmi les moins fécondes de toutes les espèces d’élasmobranches, et sont donc particulièrement vulnérables aux pressions humaines. « Une pêche non réglementée et qui n’obéit pas à des principes de développement durable, poursuit-il, peut rapidement anéantir des populations entières. Ceux d’entre nous qui étudient les populations sauvages de raies manta voient des baisses substantielles de leurs effectifs partout à travers le monde. C’est un problème réel et urgent. la Marine Megafaune Fondation félicite le Brésil, la Colombie et l’Équateur pour cette proposition opportune », conclut le Docteur Marshall.
SOUTIEN DE TOUS LES CONTINENTS
Pour freiner efficacement la pêche des mantas, il reste indispensable qu’elles soient protégées au niveau de chaque pays, et que l’état des populations soit géré localement, mais cette inscription à la CITES devrait permettre de fournir un cadre de protection au niveau mondial, en limitant le commerce international. L’inscription sur l’Annexe II de la liste exige au minimum que les exportations proviennent de pêcheries gérées de façon durable, qui ne sont pas préjudiciables à l’état des populations sauvages exploitées. Outre les pays qui soutenaient le projet au départ, de nombreux Etats de l’Union européenne, mais aussi l’Australie, les États-Unis, le Mozambique et l’Afrique du Sud ont tous pris la parole pour exprimer leur soutien à la proposition. Le pays hôte, la Thaïlande, a également exprimé son soutien total. Quelques jours avant, un directeur de la division de l’Autorité du Tourisme de Thaïlande, avait publiquement souligné l’importance des raies manta pour l’activité touristique du pays liée à la plongée.
PLUS DE 80% DE VOIX FAVORABLES
La proposition sur la protection des mantas est passée avec 80,67% des voix. “C’est un geste fantastique dans la bonne direction”, a déclaré le Dr Marshall. “Alors que les raies manta doivent faire face à des menaces importantes à travers le monde, il y a eu ces derniers temps énormément de soutien et d’élan pour leur conservation. Linscription à l’Annexe II de la CITES est une étape importante vers notre objectif commun de protection globale de ces espèces emblématiques. ”
La communauté internationale a d’ailleurs voté en même temps la protection de cinq requins menacés par la surpêche : le requin océanique à pointe blanche (longimane), de trois requins-marteaux (halicorne, grand et lisse) et du requin-taupe.
Note:
La CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (www.cites.org) est un accord intergouvernemental signé par 178 pays. Elle vise à assurer que le commerce international ne menace pas la survie des animaux ou des plantes sauvages dans leur habitat naturel.
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J’ai accroché la pub pleine page du “20 minutes” dans mon bureau ! Pour une fois que l’on parle de la plongée.