Il y a quelques jours, l’association BLOOM a publié les résultats des tests réalisés sur 72 crèmes hydratantes comportant la mention « squalane » sur leur étiquette. Cette mention ne précisait pas si cette substance hydratante couramment utilisée en cosmétique était d’origine animale (huile de foie de requin) ou végétale (olive ou canne à sucre). Les résultats sont formels pour 62 de ces crèmes : une sur cinq contient du squalane de requin ! |
« En 2012, notre étude sur le marché mondial de l’huile de foie de requin a montré que l’industrie cosmétique était responsable de 90% de l’utilisation de squalane de requin. Or des substituts végétaux existent, explique Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM. Les marques sont donc en position de mettre fin à une tragédie environnementale inutile, sacrifiant plus de trois millions de requins profonds chaque année.” |
De fait, moins de 10% des crèmes occidentales testées comportent du squalane de requin. Une évolution positive du marché que salue Laure Ducos, principale auteure de l’étude chez BLOOM : « Nos résultats indiquent une tendance satisfaisante du marché cosmétique occidental. En revanche, la moitié des crèmes asiatiques que nous avons testées présentent encore du squalane de requin. » |
En Europe, sur les 32 crèmes testées les trois principales marques qui contiennent du squalane de requin sont IOMA, Méthode Swiss beauty care et Topicrem. Depuis la publication de ces tests cependant, Topicrem a informé BLOOM que la crème testée, achetée en 2014, avait été produite en 2012. Depuis, la société a cessé d’utiliser du squalane dans la formulation. |
En ce qui concerne IOMA, la marque affirme n’avoir jamais utilisé que du squalane certifié d’origine végétale. Les tests réalisés par l’Institut des Sciences Analytiques (ISA) affilié au CNRS ont pourtant montré que la crème IOMA testée contenait du squalane composé à 30% de squalane de requin. « Les résultats sont formels, rappelle Laure Ducos, mais il arrive que certains fournisseurs coupent le squalane végétal avec du squalane de requin et le présentent comme du squalane végétal pur. C’est ce qui est arrivé en 2011 à L’Oréal.” |
Patrick Jame, directeur adjoint du groupe de recherche de l’ISA ajoute : “Nous avons mis au point en 2010 une méthodologie fiable et facile à mettre en place permettant de tester l’origine du squalane. Les entreprises peuvent ainsi tester les lots de matière première qu’elles reçoivent et ce à moindre coût.“ |
Devant l’urgence de la situation dégradée des populations de requins dans le monde, la réglementation internationale évolue trop lentement. BLOOM appelle les entreprises cosmétiques à devancer la législation et à montrer la voie de leur responsabilité environnementale en prenant l’engagement public de ne plus utiliser de squalane de requin, de tester le squalane végétal qu’elles achètent et d’adopter un étiquetage précisant l’origine du squalane. |
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POINT CONSOMMATEUR |
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A PROPOS DE L’ASSOCIATION BLOOM |
BLOOM est une association à but non lucratif fondée en 2005 qui œuvre pour la conservation marine et la préservation des équilibres socio-économiques des pêches. Sa démarche s’articule autour d’actions de sensibilisation et de médiation scientifique des problématiques environnementales, de la production d’études indépendantes, ainsi que la participation à des consultations publiques et des processus institutionnels. Nos actions s’adressent au grand public ainsi qu’aux décideurs politiques et aux acteurs économiques. Pour plus d’informations : www.bloomassociation.org. |
Du requin dans les crèmes de beauté…
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0 commentaire
Bonjour,
La pêche des requins doit être contrôlée comme l’est celle du thon rouge.
Trop de dégâts ont déjà été fait.
C’est un début, mais pas la fin. Restons tous attentif et réactif.
Bonne année 2012
Christophe