2, 3, 4, 5, 6, 7 kilos ? Difficile, surtout lorsqu’on débute, d’évaluer le nombre de kilos de plomb nécessaires. Mais maîtriser sa flottabilité, au delà du lestage, c’est surtout et avant tout apprendre à respirer. C’est le gage d’une plongée réussie, tant au niveau confort qu’au niveau sécurité.
TROP LESTÉ, DANGEREUX À LA DESCENTE…
Dès la surface, si vous êtes trop lesté, les ennuis commencent : vous devez attendre les autres, et vous faites des efforts surhumains pour maintenir votre tête hors de l’eau, avant de vous apercevoir que votre seule chance de “survie” est de gonfler votre stab… à fond ! Si vous passez ce stade, vous pourriez vous dire qu’après tout, grâce à la stab, vous arriverez toujours à remonter et qu’il vaut mieux allègrement charger la bête. C’est d’ailleurs souvent la technique du débutant, rassuré de pouvoir descendre comme une pierre alors qu’il n’est pas sûr de maîtriser la situation. Mais il risque justement de descendre bien vite, sans laisser à ses oreilles le temps de « passer » tranquillement.
GOURMAND EN AIR AU FOND !
Autre élément à prendre en compte, si vous êtes trop lesté, vous allez consommer beaucoup d’air, souvent bien plus que vos compagnons de plongée bien équilibrés, et il faudra à cause de vous écourter la ballade. Vous aurez à fournir pour vous déplacer de gros efforts, et vous passerez la plongée à gonfler votre stab, puis à la vider parce que vous commencez à remonter dangereusement, et ainsi de suite. Sans compter que trop occupé à gérer votre profondeur, vous ne verrez rien, vous ne profiterez pas de la plongée. Et on ne parle même pas de vos oreilles, qui n’apprécieront peut-être pas de changer de profondeur sans arrêt.
…MAIS AUSSI À LA REMONTÉE
Si vous avez la chance de ne pas vous être essoufflé au fond, c’est à la remontée que les choses pourraient se gâter. Il y a longtemps, les plongeurs débutants n’avaient souvent droit à rien, ni stab ni fenzy. Ils n’avaient pas encore mérité un tel confort ! Et ceux qui s’étaient trop lestés le regrettaient amèrement, et finissaient parfois avec les cuisses tétanisées. C’était dur, peut-être limite au niveau sécurité, mais cela permettait de comprendre très vite l’intérêt d’un bon lestage. Là encore, crampes et essoufflement sont à craindre. Et si vous vous lestez trop, votre dos vous le fera aussi chèrement payer.
TROP LÉGER, UNE DESCENTE DIFFICILE
Etre trop léger n’est pas non plus la solution : descendre devient un calvaire, vous essayez de rejoindre le fond le plus vite possible parce que vous savez bien que plus bas tout ira mieux, en ignorant si besoin est la douleur dans vos oreilles…
ET DES PALIERS BIEN INCONFORTABLES
La remontée, bouteille presque vide, est une épreuve (d’autant plus que vous avez toujours mal aux oreilles après votre record de vitesse à la descente), et les paliers sont pratiquement impossibles à tenir : en pleine eau, même pas la peine d’essayer, et si vous avez la chance de disposer sous le bateau d’une barre de paliers, vous trouverez le temps bien long, agrippé jusqu’à la crampe, les pieds en l’air, pour ne pas crever la surface ! A moins d’avoir pris le parti, après avoir péniblement rejoint le fond, de commencer une récolte de pierres à fourrer dans ses poches de stab…pitoyable…et très inconfortable.
L’EXPIRATION, BASE DE TOUT
Au delà du calcul du poids nécessaire, apprenez surtout à expirer. Dites vous que vous fonctionnez exactement comme un petit sous-marin : chassez l’air et videz les ballasts, vous coulez, remplissez les ballasts et vous remontez tranquillement. C’est ce que l’on appelle le poumon-ballast, base absolue de la plongée. Et ce n’est qu’en maîtrisant parfaitement cette technique, en sachant inspirer mais surtout expirer correctement, que vous pourrez acquérir une aisance parfaite. Si vous êtes inscrit dans un club qui propose des séances en piscine, entraînez vous encore et encore. La piscine n’est pas très profonde ? Parfait, puisque c’est au plus près de la surface que ce réglage de finesse est le plus difficile à maîtriser. Et vous verrez que très vite, simplement en remplissant et en vidant vos poumons, vous serez capable de monter et descendre sans faire un mouvement. ATTENTION NÉANMOINS A NE PAS BLOQUER VOTRE INSPIRATION TROP LONGTEMPS : LA SURPRESSION PULMONAIRE N’ARRIVE PAS QU’AUX AUTRES.
UNE BASE À AJUSTER
Commencez par demander conseil au moniteur le plus proche, qui par expérience a sans doute une petite idée du lestage qui peut vous convenir. Vous pouvez ensuite, par exemple dans un coin de votre carnet, noter quelques repères au gré de vos plongées : « tel matériel, telle quantité de plomb, j’étais bien équilibré, ou un peu lourd… ». Inutile de copier sur son voisin : outre des différences de matériel, n’oubliez pas qu’il n’a peut-être pas la même densité que vous : les « gras » flottent mieux, les secs musclés coulent en principe comme des pierres ! Plongez enfin avec des vêtements à votre taille : la grosse bulle d’air dans la cagoule ou dans le haut du dos n’a jamais aidé personne à descendre tranquillement !
PRENEZ EN COMPTE LE MATÉRIEL
Soyez attentif à vos conditions de plongée : en shorty fin ou en 7 mm, vous n’aurez pas la même flottabilité. Avec une bouteille alu ou acier, la donne ne sera pas la même. Et au delà de ces différences bien visibles, il est facile de se faire avoir : parce que l’on vient de changer de vêtement et que l’on a remplacé sa vieille peau par un néoprène flambant neuf, ou parce qu’on n’a pas plongé depuis longtemps… Et c’est là que votre aptitude à maîtriser pleinement vos poumons sera bien utile.
FAITES DES ESSAIS
Prenez aussi le temps de faire des essais : c’est vrai, lorsqu’on plonge à plusieurs, les autres vous regarderont peut-être de travers si vous leur dites que vous avez besoin de quelques minutes entre deux eaux pour vérifier votre lestage. Mais ce temps perdu profitera finalement à tout le monde. Et ce que l’on appelle plongée de réadaptation ne doit pas être considéré comme une punition, mais bien comme le moment privilégié pour affiner ses réglages. Entraînement et expérience, en matière de flottabilité, sont les clefs de la réussite.
DE LA CEINTURE AU LEST INTÉGRÉ
Une fois que vous maîtriserez vraiment votre flottabilité, et que vous saurez quel poids il vous faut emporter, il vous restera à choisir parmi les modèles existants. Avec toujours un impératif : pouvoir larguer son plomb rapidement (ce qui ne veut pas dire le perdre sous l’eau !).
Il existe une large gamme de lests à votre disposition. Sans entrer dans le détail de tous les modèles disponibles présentés par les différentes marques, vous aurez à choisir entre une ceinture classique, une ceinture à poches, une ceinture à grenaille, un harnais de lestage, ou un lest intégré à la stab.
La ceinture classique n’est pas toujours confortable, surtout lorsqu’un plomb mal bloqué vient se glisser entre le dos et la bouteille. Les ceintures à poches règlent ce problème, puisqu’elles sont fixées. La ceinture à grenaille, dans ce sens, est encore plus confortable puisqu’elle épouse la forme du corps : mais puisque son principe consiste à remplir une poche allongée avec des billes minuscules, elle ne permet pas de modifier son lestage en cours de route, par exemple sur le bateau, de façon simple et rapide. Le harnais, copié sur les modèles des scaphandriers, permet de ne pas faire porter le poids sur le bas du corps, mais est peut-être plus adapté à un lestage conséquent, par exemple avec un vêtement sec. Enfin, de plus en plus de modèles de stabs prévoient un lest intégré, pratique mais qui présente un inconvénient : l’ensemble, une fois installé sur la bouteille, devient très lourd. Là encore, la meilleure solution consiste à faire des essais pour trouver « sa » solution, et à gagner en aisance pour en emporter le moins possible.
Texte : Isabelle Croizeau
0 commentaire
bonjour,
je suis rentrée de TABA hier soir…et ben c’est exactement la meme choses….je me suis fait pourrir pour avoir fait le palier de secu (non obligatoire de mon suunto)…c’est qd meme un peu limite…apres une petit brassée avec le DP,on arrivait à faire non paliers de secu….
@+