Je dois vous avouer qu’un sujet récurrent m’ennuie. En effet, chaque fois que je voyage et plus encore en croisière, le pourboire est un véritable casse-tête. Quand je dis casse-tête, je reste poli. “Pourquoi? Combien? Où? Comment?”… Autant de questions qui reviennent sans cesse… Je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas. Tentons donc d’y voir plus clair.
DEFINITION :
Pourboire : supplément qu’un client laisse au personnel.
Synonyme : gratification
ORIGINE :
Le pourboire trouverait ses origines au XVIII° siècle Outre Manche, quand le patron d’un restaurant installa sur son comptoir un pot comportant les inscriptions “To Insure Promptness”. Pour assurer la rapidité du service. Ce pot était destiné à recevoir quelques pièces des clients pressés qui désiraient être servis plus vite. Les initiales de cette expression sont restées et forment le mot “tip”, signifiant depuis lors pourboire, en Anglais.
En France, cette pratique s’est développée plus tard, au XIX° siècle, pour récompenser les cafetiers et restaurateurs d’un service de qualité. Comme son nom l’indique, le pourboire était un verre qu’on offrait en remerciement d’un service rendu ou un sou pour se l’offrir. De la même manière, en Allemagne, pourboire se dit “Trinkgeld”, littéralement “argent pour boire”, tout comme le mot portugais “Gorjeta”. En espagnol, la “Propina” vient d’une ancienne coutume qui consistait à boire la moitié d’un verre après avoir trinqué à la santé de quelqu’un puis à offrir à cette personne la moitié restant dans le verre. En Russie, la traduction de pourboire donne “na chaï”, ce qui signifie “argent pour le thé”. Au fil du temps, cette habitude s’est diversifiée et le pourboire s’est vu versé comme une faveur accordée par un client reconnaissant aux ouvreurs de cinéma et de théâtre, aux coiffeurs, aux chauffeurs de taxis, au personnel hôtelier et plus largement à de nombreux prestataires de services quotidiens ou ponctuels, livreurs à domicile, dépanneurs, guides touristiques, déménageurs, bagagistes ou coursiers… etc.
Le versement d’un pourboire ne se pratique pas de la même manière et n’a pas la même signification partout dans le monde. Au Canada, par exemple, il est convenu de laisser entre 10 et 15 % de votre addition, mais vous pouvez aussi donner moins si vous jugez que le service n’était pas à la hauteur. Le serveur japonais sera, quant à lui, vexé voire offensé, si vous lui laissez quelques pièces car, estimant que son salaire est déjà une source suffisante de revenus, il ne souhaite pas de faveurs supplémentaires de votre part.
Partie intégrante du salaire ou gratification supplémentaire?
En résumé, quand le pourboire est obligatoire, il permet aux employeurs de payer le salaire minimum aux employés qui peuvent raisonnablement s’attendre à recevoir des pourboires. Totalement accepté dans certaines cultures, notamment aux USA, c’est beaucoup plus compliqué pour nous.
Cela change tout puisque le sens du mot est resté pour nous tel qu’à son origine. Lorsque le service est normal, le prix que l’on paye couvre les charges liées au salarié. Si, et seulement si, le service est au-dessus de la normale, alors, on donne un pourboire mais celui-ci est laissé à la libre appréciation de tout un chacun.
Il se trouve que je rentre d’une croisière organisée par une société américaine. On peut lire sur son site :
“Crew gratuities are not included in the charter. We believe gratuities should be voluntary and based upon the quality of service the crew has provided. When settling your account on Friday, the Captain will have an envelope for gratuities that will be divided equally among the crew. Payment can be made by cash, traveler’s check or credit card.”
Traduction :
“Les pourboires de l’équipage ne sont pas inclus dans le prix de la croisière. Nous pensons que les pourboires devraient être volontaires et basés sur la qualité de service fournie par l’équipage. Lors du règlement de votre compte à la fin de la croisière, le capitaine aura une enveloppe pour les pourboires qui seront répartis à parts égales à tout l’équipage. Le paiement peut être effectué en espèces, chèques de voyage ou carte de crédit.”
Le vendredi, le capitaine nous remet bien les enveloppes et ajoute : “Concernant les pourboires, il est d’usage de donner 10% du prix de la croisière”… Surprise! La croisière coûtant 5000 $ USD… on parle tout de même de 500 $ USD supplémentaires… l’équivalent de 450 € !
Lors d’un autre voyage, un directeur de croisière m’a expliqué combien il est important de donner un pourboire car, dans le cas contraire, le personnel va se faire embaucher ailleurs et il ne lui reste donc plus que les mauvais. Cela ne revient-il pas à avouer qu’on ne paye pas son personnel et que l’on compte sur les clients pour le faire? Le système du service inclus correspond tout à fait à cela, mais il a l’avantage d’être clair, sans laisser planer de doute.
Car doit-on rappeler que lorsque nous sommes en vacances plongée, nous sommes en VACANCES ! Ne serait-il pas rationnel d’inclure directement cette somme au prix du voyage?
J’ai donc demandé à certaines agences de voyage spécialisées en plongée, les T.O., pourquoi ils ne le font pas. Il m’a été répondu que cela reviendrait plus cher, qu’une société doit faire une marge sous peine de grever ses résultats comptable. Encaisser 100 euros de pourboires sans faire de marge dessus reviendrait à augmenter le chiffre d’affaire sans faire de profit et donc, de diminuer les résultats ce que les banques et les actionnaires n’aiment pas.
Nous voila bien avancés. Il semble donc que ce n’est pas demain la veille que nous serons débarrassés de cette pratique, qui manque de clarté pour notre esprit de Français à l’étranger… Et vous, vous faites quoi?
A moins que ce ne soit tout simplement, encore… une exception à la Française?
POURBOIRES A TRAVERS LE MONDE
FRANCE : Le service (personnel et les couverts) est compris dans la note. En France, le pourboire est une coutume. Dans le domaine de la restauration, il est d’usage d’arrondir par excès le prix lorsqu’on est satisfait du service, en laissant de la monnaie sur la table. Dans le domaine de l’hôtellerie, il est d’usage de donner un pourboire, habituellement un(des) billet(s), lors d’une demande particulière, au service de chambre, au bagagiste et au voiturier, lorsqu’on apprécie la qualité du service.
ALLEMAGNE : En Allemagne, on a l’habitude de donner un pourboire (allemand : Trinkgeld) entre 5 % et 10 % du montant payé. On fait ainsi dans les restaurants, les estaminets et parfois chez le coiffeur. On ne donne pas de pourboire dans des snack-bars ou quand on est servi par le patron lui-même. Des pourboires minimaux sont considérés comme injurieux : il vaut mieux ne pas en donner du tout.
ESPAGNE : Le pourboire n’est pas compris, c’est une contribution volontaire de chacun.
ITALIE : Il est conseillé de donner un pourboire à un serveur. Ce geste est considéré comme un compliment et honore la qualité des services.
ROYAUME-UNI : Selon l’agence britannique du tourisme, donner un pourboire n’est pas toujours obligatoire au Royaume-Uni. Il indique que vous avez apprécié le service et souhaitez le montrer. La plupart des factures d’hôtels incluent le service (entre 10 et 12 % de la note). Lorsque le service n’est pas inclus dans l’addition d’un restaurant d’hôtel, on laisse habituellement un pourboire de 10 à 15 % de la note.
SUISSE : Depuis 1985, le service est compris dans le prix de la consommation, au restaurant ou au café. Reste que, pour un service de qualité, voire exceptionnel, les clients peuvent arrondir au-dessus afin de laisser un pourboire au serveur.
ÉTATS-UNIS : Aux États-Unis, la convention est de laisser un pourboire de 15 à 20 % de la facture totale. 15 % est le minimum, et plus de 20 % correspond à un excellent service. On laisse aussi un pourboire de 10 à 15 % aux taxis, aux voituriers, aux coiffeurs ou pour tout autre service rendu.
CANADA : Le pourcentage des pourboires au Canada est semblable à ceux des États-Unis, sauf au Québec où ils avoisinent 10% à 15% selon la qualité du service.
JAPON : Concernant le Japon, le pourboire y est inexistant. En effet, il est perçu comme un manque de respect envers les serveurs et les cuisiniers des restaurants.
ÉGYPTE : Le pourboire est très important en Égypte dans le secteur du tourisme, pour les chauffeurs, les serveurs dans les restaurants, le personnel des hôtels et les guides (entre 20 et 40 euros par personne par semaine).
THAÏLANDE : Le prix sur une addition comprend toujours le service. L’usage est de laisser dans un restaurant, un bar ou une discothèque la somme de 20 bahts de pourboire. Ce n’est cependant pas une obligation mais il permet de ne “pas perdre la face”.
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@ Christophe : T le pote d’Yves l’helvète???