Texte : Christopher Bartlett
Alors, les photos dans les magazines et sur le net vous font baver ? Vous trouvez que vous vous débrouillez pas mal au sec, et ça vous donne envie de vous lancer sous l’eau? Dans la série d’articles qui vont suivre, je vais tenter de vous aider à vous frayer un chemin pour rejoindre la fratrie des photographes, sans devenir l’emmerdeur qui embête ses amis en leur infligeant d’interminables séances de visionnage d’images floues, intégralement bleu-vert, et surexposées ! Mais d’abord il faut du matos. Et bien qu’on puisse désormais mettre son i-phone dans un caisson étanche, je suis philosophiquement contre tout système qui encourage des gens à amener leur bigophone sur un bateau…
QUATRE CATEGORIES D’APPAREILS
En gros, il y a quatre catégories d’appareils :
– les réflex à capteur plein cadre,
– des réflex à capteur de taille réduite,
– des systèmes sans miroir à capteur de taille réduite (en gros, comme un réflex, mais plus petist et légers),
– et des compacts.
Les premiers sont rarement la cible des débutants, il n’y a que des mordus ou des pros qui peuvent se permettre de payer 2400 euros pour un boiter nu type Nikon D800, plus les 3550 euros de caisson, sans parler des objectifs, des ports et dômes nécessaires.
Parmi les réflex à capteur réduit, le Nikon D7000 sait faire parler de lui, mais là encore il faut compter environ 2800 euros minimum pour le boîtier, le caisson, et un hublot. Pour les partisans de Canon, il y a le 650 D. « T’inquiete pas chérie, la voiture tiendra encore un an au moins et il y aura peut-être des primes éco en 2014…… » . Côté système sans miroir,lL’Olympus OM-D EM-5, par exemple, sort du lot grâce à ses performances en faible lumière, la stabilisation interne, et le choix d’objectifs performants. On pourrait également citer le Sony NEX7. On est tout de même dans une fourchette de prix élevés.
DE BELLES IMAGES SANS FAIRE FONDRE SA CARTE BLEUE
Mais le débutant a aujourd’hui une large gamme de choix, et peut se procurer du matériel capable de prendre des clichés de rêve, sans pour autant faire fondre sa carte bleue. En Novembre 2012, le prestigieux concours HP Red Sea Photo Shootout, (toutes les images sont prises en 3 jours à Eilat, Mer Rouge) a d’ailleurs été remporté par un photographe utilisant un compact Canon S100, un boitier Ikelite, un flash, et une lentille ! En plus des 10,000 dollars du premier prix, Amir Stern a aussi remporté le prix du Jury, un avoir de $5000 à dépenser chez Subal, fabriquant de caissons de luxe.
QUATRE COMPACTS POUR BIEN DEMARRER
Dans la gamme des compacts, les plus performants sont à mon avis le Canon S110 (l’évolution du S100), le G15, l’Olympus XZ2 et le Sony RX100 qui offre le plus grand capteur (1″) de cette sélection. Ils ont tous des capteurs de taille satisfaisante et il est possible de « bidouiller » tous les paramètres comme sur un réflex.
On trouve des essais détaillés partout sur internet, mais voici quelques indications de prix moyen constaté avec des caissons de différentes marques et vendus en France :
Bon, vous avez votre nouvel appareil, théoriquement rendu étanche, il ne vous reste qu’à poursuivre cette petite thérapie dépensière !
CHOISIR UN FLASH
Bien que les utilisateurs de compacts avec un caisson transparent puissent utiliser le flash interne de l’appareil ou la balance des blancs — dont on parlera dans un futur article — jusqu’à 15 à 20 mètres de profondeur pour faire de jolies images, l’utilisation d’un flash externe, voire de deux pour du grand angle, ouvre plus de possibilités.
Les fabricants les plus côtés sont Inon, Sea & Sea, et dans une moindre mesure Ikelite. Pour ceux qui veulent privilégier la portabilité sans sacrifier trop de performance, le S2000 d’Inon et les YS-01 et YS-02 de Sea & Sea fonctionnent très bien. Le S2000 est plus compact mais la molette de réglage de puissance manuelle est vraiment petite et difficile pour ne pas dire quasi impossible à manipuler avec des gants.
Les YS-01 et YS-02 sont légèrement plus grands, mais plus faciles à utiliser. Les deux Sea & Sea sont moins chers et le YS-02 est également équipé d’une lampe d’éclairage .
Dans les flashs un peu plus « mastoques », Inon propose le Z240 et le D2000, et le DS-01 de Sea & Sea connait de bonnes ventes depuis sa mise sur le marché.
ET RELIER LE TOUT AVEC UNE PLATINE
Alors, vous pensez en avoir fini ? Presque. Il faut encore relier le flash au caisson étanche, ce qui se fait avec une platine : une ou deux poignées et des bras, et parfois des clamps de serrage. Il y a des systèmes bon marché, mais qui ne sont pas toujours les plus pratiques à utiliser. Ma préférence va aux bras et rotules en aluminium. Les magasins spécialisés proposent des packs « platine, poignée, bras, clamp et flash » à des tarifs intéressants.
Je vous expliquerai très prochainement comment préparer tout ça avant de vous jeter à l’eau.
D’ici là, bonnes courses !