Que vos yeux vieillissants ne vous permettent plus de distinguer les indications de l’ordinateur ou que vous soyez myope comme une vieille chouette, il existe des solutions pour profiter malgré tout pleinement de votre plongée. Nous avons demandé à Gaëtan Douillie, membre de scuba-people.com et opticien en Belgique, de nous aider à faire le point sur la question.
LOUPES OU CORRECTION PLUS COMPLEXE
Il faut commencer par distinguer ceux qui ont simplement besoin d’un petit coup de main de près de ceux qui ont un problème de vision plus complexe. Pour les premiers, la plupart des fabricants proposent sur certains modèles de masques des verres corrigés, de demi-dioptrie en demi-dioptrie. Il existe également de petites pastilles à positionner dans le masque, de la marque OPTX 20/20, que l’on peut se procurer sur internet pour une quinzaine de dollars. Il s’agit de pastilles de vision de près auto statiques en silicone souple repositionnables, qui peuvent être découpées au cutter. « Evitez de les acheter chez votre opticien, précise Gaëtan d’Optisquare, nous avons les mêmes tarifs que vous et vous n’en sortirez donc pas gagnant ». Le problème est qu’elles ne tiennent pas très bien, et risquent de valser à chaque nettoyage de masque. Ces deux systèmes, masque avec loupes de série, et pastilles à coller, présentent en outre l’inconvénient de manquer de finesse : pas de centrage, pas de correction fine. Vous perdrez donc en confort visuel. Seul avantage, le prix.
LENTILLES JETABLES POUR VISION DE LOIN
Si votre problème concerne la vision de loin, vous pouvez tout à fait utiliser des lentilles souples jetables, et nombre de plongeurs adoptent cette solution. Le gros avantage est que votre vue sera corrigée en permanence : vous n’aurez pas besoin de vous faire accompagner par un binôme secourable dans tous vos déplacements tant que vous n’aurez pas mis votre masque ! Les prix ont baissé, et le risque de perte, d’après ceux qui utilisent ce système, n’est pas énorme. Et avec un peu d’entraînement, même un vidage de masque ne pose plus de problème majeur. Mais ce type de lentille peut perdre en confort avec l’augmentation de la pression, et certains ne les supportent pas, ou ont une correction mal adaptée aux jetables. C’est là que l’opticien intervient.
NE JAMAIS FAIRE FAIRE DE PROGRESSIFS
Certains vous proposeront d’adapter des verres progressifs à votre masque. Et si l’idée de départ semble bonne, puisqu’elle permettrait de corriger tous vos soucis visuels, de près comme de loin, Gaëtan se montre très réservé : « je ne le conseille vraiment pas, généralement les opticiens qui le proposent ne sont pas plongeurs. Pour qu’ils fonctionnent bien, il faudrait une vision binoculaire parfaite, rendue difficile par le nez en silicone ; résultat, des zones floues très inconfortables ».
LES CLIPS, ATTENTION À LA BUÉE
On peut aussi imaginer des verres clipsés sur le masque, selon le même principe que les lunettes de soleil que l’on accroche sur ses lunettes de vue. Là encore, le principe semble bon mais la réalité est moins satisfaisante : de la buée se loge très facilement entre le masque et le verre, et l’on retourne à la case départ, flou artistique garanti. « J’en ai déjà fait, là encore pour des problèmes de vision de loin, reconnaît l’opticien, mais je ne le conseille pas ».
COLLER DES VERRES CORRECTEURS
Ce que recommande Optisquare est de coller des verres correcteurs dans le masque. Cette solution permet à la fois d’utiliser des demi-lunes pour la vision de près, des verres collés sur la partie supérieure pour la vision de loin, ou les deux si nécessaire : tous les défauts visuels peuvent ainsi être corrigés, myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie, avec un centrage et une précision aussi importants que pour une paire de lunettes. « L’opération, précise Gaëtan, est possible sur n’importe quel masque, à un seul verre ou non, à partir du moment où il s’agit d’un vrai masque de plongée avec un verre de qualité. En utilisant une colle professionnelle qui ne jaunit pas, on obtient un excellent résultat définitif, pour moins de 65 euros par verre même pour une correction importante. »
OÙ LE FAIRE ?
Mais rares sont les opticiens qui le font eux-mêmes. En France, tous ou presque sous-traitent auprès de la maison Demetz, spécialiste de l’optique sportive, qui propose toute une gamme de masques de plongée et d’apnée, mais uniquement des modèles à deux verres. Vous risquez alors de payer relativement cher en fonction de la marge que se réservera le professionnel, n’hésitez donc pas à demander plusieurs devis. Reste que certains vous proposeront de « faire passer » votre masque de plongée pour une paire de lunettes, ce qui vous permettra d’être au moins en partie remboursé. Mais cela ouvre un autre débat dans lequel nous ne rentrerons pas : est-il acceptable de faire payer par la communauté un équipement destiné à nos loisirs ?
ET QU’EN EST-IL DES LOUPES ?
Et puisque nous sommes dans l’optique, disons un mot des loupes : certains plongeurs passionnés de biologie marine, même s’ils ont une très bonne vue, les utilisent pour mieux observer nudibranches, crevettes, ou autres bestioles miniatures. Or un problème se pose : l’indice de réfraction d’une loupe classique étant pratiquement le même que celui de l’eau, son effet est pratiquement annulé. Il faut donc impérativement choisir une loupe de puissance importante pour conserver un grossissement une fois sous l’eau. Les petites loupes pliables à deux puissances cumulables semblent les plus efficaces.
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Le visuel et pas mal du tout, agréable à explorer et simple.
Tout comme Pascal je trouve également que ce site est une bonne idée 🙂
Bonne continuation pour sa création.