Robert Pakiela, Nicolas Barraqué et Dominique Barray publient chez Turtle Prod un nouvel ouvrage consacré à la photo sous-marine : « La photographie subaquatique, initiation et techniques pour tous ». En reprenant les bases de la technique, mais aussi en faisant le tour de tous les thèmes à explorer. Avec un leitmotiv : se baser sur des exemples.
REPRENDRE LES BASES
Le numérique s’étant généralisé, faire de la photo sous-marine semble de plus en plus simple, et les chasseurs d’images sont de plus en plus nombreux. Mais de fait, certains se mettent à l’eau un appareil à la main en ayant oublié les bases de la technique photographique. L’ouvrage reprend donc en introduction toutes les notions indispensables à la pratique de la photo : diaphragme, couleurs, support sensible, vitesse…Un rappel élémentaire qui n’est pas inutile, que l’on soit ou non complètement débutant.
MULTIPLIER LES CONSEILS PRATIQUES
Page après page, les auteurs misent sur les conseils pratiques, simples et efficaces, comme pour la prise de vue de plongeurs : “…la vitre du masque doit être dirigée vers le flash, vers un sujet particulier ou vers l’objectif, mais jamais entre l’éclairage et l’axe optique. Si c’est le cas, il survient un éclat de lumière sur la vitre du masque : c’est ce que l’on appelle “le claquage de masque”. De même, il convient de ne pas avoir un regard trop latéral qui empêche la pénétration de la lumière. L’ombre de la jupe du masque peut en effet cacher un oeil. “Un plongeur sans regard est un plongeur qui semble mort”. Lorsque la plongée se fait sans cagoule, la sangle du masque doit être placée sous les cheveux, en la mettant autour du cou lors de la mise à l’eau (…) Pour se positionner correctement, le modèle peut essayer de se voir sur le dôme de l’appareil…”
DE LA MÉTHODE ET DES ASTUCES
Dans tout le chapitre consacré aux différents types de prises de vue : photos d’ambiance, macro, mi-air mi-eau, jeu avec les reflets…les explications multiplient ainsi les petits trucs et astuces pour pouvoir réaliser l’image que l’on souhaitait faire, dans ses moindres détails : comment mixer sur une épave lumière naturelle et lumière artificielle, comment photographier les coraux fluorescents en utilisant des filtres, comment équilibrer les masses dans une photo d’ambiance… Le but est de répondre à toutes les questions que peut se poser un photographe face à son sujet.
FAIRE LA PART BELLE AUX EXEMPLES
C‘est sans doute l’intérêt principal de ce livre : de belles images, mais qui sont décortiquées pour expliquer point par point comment elles ont été faites. Lumière, cadrage, composition, distance des sujets…tout y passe, ce qui permet à l’apprenti photographe de visualiser immédiatement les techniques utilisées, mais également de comparer avec ses propres images. Les explications s’appuient sur du concret, ce qui rend les choses beaucoup plus claires. De petites icônes, qui représentent la vitesse, la focale, le type d’appareil, le type de flash et le lieu de la prise de vue permettent également d’avoir une vision globale des paramètres de l’image en un seul coup d’œil.
AU DELÀ DE LA PRISE DE VUE
Le livre étant basé sur l’utilisation des appareils numériques, les auteurs ont également pris le parti de traiter aussi des questions techniques liées au support : chaîne graphique numérique, stockage et traitement des images, puis partage, tout est là encore traité en détail : du calibrage de l’écran avant d’opérer des retouches au choix du format, en passant par la compression ou la suppression des « poussières » qui apparaissent sur les clichés.
LA GÉNÉRALISATION DU NUMÉRIQUE A SIMPLIFIÉ LA PRISE DE VUE, MAIS QUELS SONT LES ÉCUEILS LIÉS À CETTE TECHNIQUE ?
Robert Pakiela : “Le numérique a apporté bien des facilités notamment pour l’apprentissage lors des stages. De nombreux photographes sont nés et la production n’a jamais été aussi importante en nombre et peut-être au détriment de la qualité. La réalisation se fait souvent sans prendre son temps puisque le nombre de prises de vues possibles est décuplé. On peut remarquer une diminution des images verticales due à la difficulté de gestion des variations de lumière. Mais la dynamique des capteurs est en progrès, cet inconvénient tend à disparaître. A contrario, on peut se permettre des images impossibles et c’est là peut-être une compensation. Les photographes peuvent utiliser leur boîtier à l’extrême de leur possibilité du fait du nombre de photos disponibles et les images qui en découlent sont parfois extraordinaires.”
VOUS REPRENEZ VRAIMENT LES BASES DE LA PHOTOGRAPHIE AU DÉBUT DU LIVRE : QUEL CONSEIL PRIMORDIAL DONNERIEZ-VOUS À UN VRAI DÉBUTANT ?
Robert Pakiela : “Le conseil primordial est celui de la proximité ! Je demande régulièrement à mes stagiaires de « rentrer dans le sujet » et ceci quel que soit le matériel utilisé. Ce conseil impose de travailler au plus près avec l’optique que l’on a mais aussi d’acheter du matériel en conséquence. Que ce soit pour les optiques, les bras, les éclairages, la technique ou même pour la façon de plonger, ce leitmotiv a une incidence évidente sur la qualité des images.”
VOUS TRAITEZ ENSUITE DE THÈMES PHOTOGRAPHIQUES : QUEL A ÉTÉ POUR VOUS, LORSQUE VOUS AVEZ COMMENCÉ, VOTRE PLUS GRAND DÉFI TECHNIQUE ?
Robert Pakiela : “Mon plus grand défi technique a été celui généré par la pratique de la compétition. Lors de mes débuts, bien des photographes de renom réalisaient des images magnifiques. Cette école sportive m’a apporté une adaptabilité et une recherche technique et artistique. Me confronter amicalement avec des confrères photographes reste un plaisir malgré les années qui défilent.”
LA PHOTO QUE VOUS RÊVERIEZ DE FAIRE AUJOURD’HUI ?
Robert Pakiela : “Aujourd’hui, je progresse encore mais il n’y a pas véritablement de photo que je rêve de faire. J’espère plutôt découvrir de nouveaux paysages aussi riches que possibles ou des sujets particuliers qui me font rêver. Mon souhait actuel est de côtoyer des mammifères comme des baleines ou des otaries.Robert Pakiela”
ROBERT PAKIELA
Dès son plus jeune âge, Robert PAKIELA pratique la photographie. En 1979, il débute la plongée sous-marine et souhaite lier ses deux passions en fabriquant son premier caisson étanche. Progressivement, au fil de nombreux voyages, il s’équipe de boîtiers étanches par construction, tels que les Nikonos puis le Nikon RS, pour finalement utiliser un caisson avec un boîtier terrestre et deux flashs. Autodidacte, lors des compétitions sous-marines qu’il pratique depuis 1986 où il obtient plusieurs titres (trois fois Champion de France et six fois vice-Champion de France ainsi que 4e en créativité au Championnat du Monde 2000), Robert améliore sa technique et travaille aussi bien en eau douce qu’en mer. Au sein de la Fédération Française d’Études et des Sports Sous-Marins et de la Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques, il entreprend une vie associative en tant que vice-président et président des commissions audiovisuelles. À ce titre, il organise des compétitions nationales et internationales (créateur e la première compétition internationale tunisienne CORALIS et du premier Championnat du Monde de photo en piscine à Paris). Enseignant et aimant transmettre ses connaissances, il passe les différents diplômes de moniteur photographe sous-marin afin de faire partager sa passion lors des stages fédéraux ou privés. Il expose dans divers endroits et, tous les ans, anime des stages pratiques et théoriques en France ou à l’étranger en qualité d’instructeur audiovisuel. Depuis janvier 2005, il est rédacteur en chef de la revue AquaMonde, le magazine de l’image et des voyages subaquatiques.
NICOLAS BARRAQUÉ
Après ses premières bulles sur l’épave de la Peccorella à Porto-Vecchio en 1979, son premier Nikonos acheté à Djibouti en 1984, le virus de la plongée associé à la photo sous-marine ne l’a plus quitté. Professionnel depuis l’an 2000, il a toujours autant de plaisir à faire partager à travers l’image les moments les plus insolites qu’il peut rencontrer, de la Méditerranée qu’il apprécie de plus en plus, au fin fond du Pacifique, en passant par l’incontournable Mer Rouge. Il trouve encore le temps avec l’association “Déclic Bleu Méditerranée” pour faire de la sensibilisation à l’environnement marin et faire découvrir aux novices de 7 à 77 ans la beauté des fonds méditerranéens au travers de ses photos. Il est collaborateur de nombreuses revues et aussi co-auteur de plusieurs livres dont “La Corse – 100 plongées incontournables et nos autres coups de coeur”, récompensé d’une Palme d’Or lors du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine. Pour résumer, malgré plus de 30 ans de plongées, sa passion est intacte et il espère vous la faire partager encore de nombreuses années.
DOMINIQUE BARRAY
Passionné par le monde sous-marin depuis toujours et après avoir “grenouillé” en apnée toute son enfance, il passe à la plongée bouteille, pour gravir les échelons jusqu’à un monitorat fédéral 2e degré en 1979. Son autre passion pour la photo le conduit évidemment à investir dans un vénérable Nikonos 3 et à martyriser moult Ektachromes. C’est avec l’arrivée du “numérique” qu’il redécouvre la prise de vue sous-marine et les joies de la macro et de l’ambiance. Membre de “Déclic Bleu Méditerranée”, l’émulation due à cette “fière” équipe d’amis photographes lui a permis de progresser et de pouvoir faire partager ses meilleurs clichés à travers de multiples expositions, articles et publications, en autres, le livre “Secrets des Îles d’Or”. Il participe également a de nombreux concours nationaux et internationaux où il est régulièrement primé.
Texte : Isabelle Croizeau
0 commentaire
Merci à tous ceux qui ont cliqué, le vote est fini, je pense que nous sommes 14eme, les carottes sont donc cuittes
Ce sera pour une prochaine fois :O))