Vous êtes comme nous, passionnés de photo sous-marine et de requins, mais pas que… Nous vous racontons tout ici sur notre expérience à Ponta de Ouro, à l’extrême sud du Mozambique, afin de vous immerger dans ce merveilleux terrain de jeu.
À la suite de notre ménage de printemps anticipé chez Plongimage présent au Salon de la Plongée, nous avons troqué notre canon G1xMK2 et son caisson Meikon contre un Sony RX100M5 à l’intérieur de la célèbre marque rouge Isotta et des phares Orion. Équipé pour tout capturer, il ne nous manquait plus qu’à nous jeter à l’eau… Mais où???
Des amis prenaient la direction du Mozambique et après quelques éléments de dissuasion, nous avons été convaincu… À vrai dire, nous ne sommes pas difficile à convaincre niveau voyage. Quand on cherche un peu, ce pays qui n’était pas dans notre bucket list de voyage devint une évidence.
Des réserves naturelles terrestres et marines, des paysages à couper le souffle et une population au sourire communicatif. Un pays où la vie vit tout simplement…
Quelques semaines plus tard, des attentes plein la tête, nous voilà débarqué à Ponta de Ouro, à quelques encablures de l’Afrique du Sud. Ponta, c’est un village chaleureux aux routes en terres où quad et 4×4 se mélangent, où les échoppes colorées arborant fruits et légumes vous mènent jusqu’à sa plage finissant de se dessiner dans l’horizon.
Mais Ponta, c’est aussi et surtout une destination reconnu à l’échelle mondiale comme l’une des 10 meilleures plongées requins.
Back to Basics Adventures était le centre avec qui nous allions découvrir les trésors submergés des eaux mozambicaines. Jenny et Rupper sont les gérants, mais surtout des plongeurs expérimentés de plus de 15 ans dans la région. Rupper est l’homme qui murmure aux branchies des squales tandis que Jenny est obnubilée par la macro. Du petit au toujours plus petit… D’ailleurs impossible de la voir ôter son objectif macro, même sur une plongée orientée pélagique.
Partir plonger à Ponta est une expérience déjà hors de l’eau.
À bord du tracteur du club, nous étions désormais les rois de la piste. Arrivé à notre zodiac, c’est ensuite l’océan qui dictait le reste, les pieds bien enfilés dans nos straps.
Doodles, le récif choisi pour notre check-dive, était déjà surprenant de vie. Parfait pour la prise en main du matériel photo. De belles murènes léopards, d’énormes raies pastenagues, quelques poulpes faufilés dans les anfractuosités et des énormes mérous patates en patrouille. Les minuscules étaient également au rendez-vous… Nudibranches de tous genres, crevettes nettoyeuses, galathée, etc.
Mais nous gardons tout de même un souvenir amer de cette première, qui nous a encore démontré que rien n’était joué d’avance avec cette nouvelle configuration. Il nous a fallu analyser avec attentions les images de cette sortie pour comprendre les raisons de ce flop complet. Le changement de marque et donc d’arborescence des menus pas encore maîtrisé, nos débuts avec de l’éclairage et donc d’un set up plus imposant, ajoutez à cela une bêtise anodine mais décisive de ne pas avoir assez serré les bras de la platine, et voilà une belle session ratée… Mais laissant devant nous une marge de progression sans pareil.
La majorité des plongées suivantes se sont déroulées sur le site de Pinnacles, la Mecque locale des super prédateurs tant convoité par les plongeurs.
Après une trentaine de minutes de navigation, point GPS atteint, nous y étions. Bascule faite et appareil en position, il ne manquait plus que le « gros » en ligne de mire. Et il ne se fit pas attendre longtemps… Dès l’arrivée au fond, avant même parfois, nous étions déjà émerveillé par un banc de raies aigles ou de marteaux.
Sur le substrat, il y en avait pour tous les goûts : des gobies, des nudis, des lutjans…
Et du plus gros, des mérous patates, quelques pastenagues démesurées… Puis apparut la raison de notre venue jusqu’en terre africaine, le requin bouledogue. Mais celui-ci se faisait désirer… Tenait la distance… Imposait le respect.
Le groupe respectait le briefing à la lettre et nous voilà à dériver dans le bleu réduisant la profondeur au fil des minutes immergées. Pendant ce temps, d’autres espèces et individus rejoignent la parade. Le cercle de leur rotation se resserrait et, avec nos grand-angle à bout de bras, nous saisissons chaque instant pour immortaliser l’interaction qui suivait dans nos cartes mémoires.
Les plongées se multipliaient et tout était identiquement différent pendant les 60 minutes qui suivaient la mise à l’eau.
Sur Pinnacles, nous avons côtoyé pas moins de 4 espèces de requins : le bouledogue, le marteau, le bordé ou albimarginatus.
Nous gardons une préférence pour le bordé, plus vif et plus agile, venant parfois jusqu’à frôler nos hublots. Mais accompagné de son armada de rémora, cette femelle Bouledogue, surnommée « Big Mama », ne nous laissait pas moins bouche bée. Tout comme ce jeune mâle marteau avec sa curiosité d’ado.
Il ne manquait que le tigre s’enfuyant dans notre dos à la liste, consolé tout de même par notre premier marlin.
Flottant en surface, nous pouvions continuer à observer, en toute sécurité, nos amis à ailerons quelques mètres plus bas en attendant d’être de nouveau à bord.
Les jours de mer agitée, Pinnacles étant inapproprié, nous nous sommes jeté à l’eau sur Atlantis, un paysage d’une rare beauté qui en émerveillera plus d’un. Mais sa splendeur se paye par sa profondeur moyenne de 40 mètres, qui suivant les directives du briefing, nous obligeait à remonter après une quinzaine de minutes à contempler le fond… Et les minutes s’envolaient trop vite quant à la féerie du lieu. Celui-ci peuplé de corail noir gigantesque aux couleurs variées, de danseuses espagnoles de tailles impressionnantes et d’une espèce magnifique d’échinoderme qui nous était encore inconnue, appelée pomme de mer.
J’étais d’ailleurs surpris qu’une holothurie soit si belle.
Ce spectacle était embelli par une superbe visibilité, entrecoupée de petits bancs de poissons se détachant de l’arrière plan bleu profond de l’océan Indien. Un petit courant, présent ce jour là, nous transportait le long de ce merveilleux monde sous-marin.
Ponta de Ouro est donc une destination à ne pas louper si vous voulez côtoyer plusieurs espèces de requins. Back to Basics Adventure est un centre familial, et de par leur expérience, garantit des plongées de qualités en toute sécurités.
Le club accueille également depuis quelques années Shark Education pour ses expéditions au Mozambique, une bonne manière de comprendre mieux les squales des deux côtés de la surface, grâce aux plongées et aux conférences proposées.
Shark Education à ouvert la plongée bouledogue pour la france au mozambique ce spot n’était pas très connu avant quelques années ici vous pouvez retrouvez tout un dossier que Shark Education avait realiser pour nous.
Actuellement sur la rédaction d’un livre sur les nudibranches, Jenny saura également renseigner les plus curieux. De plus, l’équipe entière reflète la gentillesse de ce pays très accueillant.
ARTICLES ET PHOTOS DE FÉLIX ANCEY