24 avril 2010 : notre petit groupe de 18 plongeurs part de Brive la Gaillarde (Corrèze) direction Toulouse pour voler vers Hurgada et prendre le car en direction du sud du pays, dans un ecolodge à Wadi Lahmi.
Frisson jusqu’au départ : le volcan islandais fait des siennes. La semaine dernière, 3 de nos amis n’ont pas pu partir pour cette destination.
Qu’à cela ne tienne, notre voyagiste a toujours été avec nous pour nous épauler, nous donner des nouvelles du front, s’occuper de nos 3 compères partis prendre un avion qui ne s’est jamais posé sur le tarmac pour les amener au soleil. Subocéa a été le compagnon de nos galères, de nos doutes, de nos interrogations… le vecteur de nos motivations et de notre enthousiasme… notre phare dans la tempête (Merci pour tout, Frédéric – super !). Nous avions donc leur feu vert… et nous avons embarqué !
Nous souhaitions juste que les promesses faites par les journaux sur notre destinations soient effectivement tenues : sur le récif de haute mer de Fury Shoal, voir du gros, du petit, du beau, dans un Ecolodge agréable et propice au repos des “palmipèdes” que nous sommes.
Arrivée le 25 avril vers midi, en plein désert… sur un site longeant la Mer Rouge. Quelques tentes plantées de-ci de-là sur le terrain après quelques bâtisses appelées “Chalets” mais qui ont tout le charme de petites maisons coquettes, devant un bloc de bâtiments blanc aux dômes couleur de terre, comportant des sanitaires, la réception, les bureaux du centre de plongée, le restaurant et la “terrasse” à vivre. Bercé par le vent, le site est calme, sans bruits, juste les cris et chants des oiseaux. L’ensemble respire la paix, quelques arbustes plantés le long du chemin se dressent verts et fiers dans ce décor ocre… Une jeune femme (Virginie) nous accueille : “nous allons vous donner vos tentes, prenez votre temps… le repas est prêt : nous vous attendions”… Premier coup de coeur : on se sent en famille ! Après que nous ayons pris possession de nos logements, la jeune femme nous fait visiter le camp, insiste à notre grand bonheur sur les hamacs et les bains de soleils que caresse la mer à quelque mètres de là où nous sommes, nous parle sommairement de la structure de plongée, nous présente les modalités du tourisme vert et nous dirige vers le buffet : là encore, nous sommes ensemble autour d’une grande table, une grande famille avec une “maman locale bienveillante”.
“Bon, quand est-ce qu’on plonge ????” Telle est la question que nous nous posons tous une fois rassasiés… Un jeune homme arrive, français, discret, mèches blondes et sourire rassurant (par opposition aux sourires à la “buzz-l’éclair” qu’affichent certains)…
Il se prénomme Nicolas. “Bonjour Nicolas !!” (heu oui… 18 plongeurs tels 18 gosses tumultueux lâchés dans la nature ne passent pas inaperçus – mea culpa).
Nicolas Viricel sera notre hôte durant une semaine, notre guide plongée… une sorte de génie sorti de sa lampe qui va nous amener vers des lieux où nos souhaits seront (peut-être?) exaucés.
Certains membres du groupe (dont moi, mais chutt… cela doit rester entre nous… ), ne demandent qu’à se mettre à l’eau malgré la fatigue du voyage. Et en boule de neige, ce sont 18 paires de palmes qui veulent se mouiller. Nicolas choisit un récif à proximité du village : Torfa. Nous nous y rendons en zodiac. Sur place, Nicolas fait son brief et se jette à la mer avec nous.
Bascule arrière à 3 (“1, 2 et on se jette à troisssssssssss !”), les yeux s’habituent peu à peu lors de l’immersion, l’eau est claire et chaude, les lestage n’est pas trop mal… le décors est irréel : des couleurs chatoyantes, de la vie à profusion.
Rencontre avec une tortue imbriquée qui me tourne le dos pour aller saluer notre ami Subaba les yeux dans les yeux. Premier “électrochoc” : la diversité de la faune n’a d’égale que la beauté de ce paysage enlacé par les rayons du soleil. Toute la plongée n’est que merveilles et beautés, rencontres extraordinaires avec la faune endémique à la Mer Rouge (nudibranches, mérous, etc).
Remontés au zodiac, nous ne pouvons pas cacher notre joie. Nicolas a l’air ravi pour nous… On rentre au camp et on dîne, la tête perdue dans les fonds marins que nous venons de voir.
Question à plusieurs cents : “Quel est notre sujet de conversation à l’apéro et à table?”… Réponse : “beh! la plongée de l’aprem’ bien sûr”…
Nicolas nous rejoint pour nous donner le programme du lendemain et repart, nous laissant découvrir la structure et nous permettre de choisir entre veiller ou dormir, sachant que le lendemain, le petit déjeuner est à 6h30 pour un rendez-vous au bateau à 7h afin de réaliser 2 plongées avant midi (et se sera ainsi tous les jours… moi qui suis croisée avec un loir, je sens que je ne vais pas être très amie avec les coutumes locales, mais particulièrement attirée pas les hamacs de la plage, tant pis pour les poissons, même si cela est dommage).
Le lendemain, le rythme s’accélère : petit déjeuner, départ en zodiac sur les sites prévus par Nicolas. L’enchantement est au rendez-vous à chaque immersion. Avant la mise à l’eau, nous buvons littéralement les paroles de Nicolas lors de ses briefs : il connaît les sites par cœur, il nous explique les plongées de façon ludique, claire et précise, nous donne les caps à suivre sans nous assommer de technique d’orientation mais avec des mnémotechniques à la portée de tous, nous présente les espèces que nous allons rencontrer… (et qui sont au rendez-vous !).
Nous sommes partis avec des plongeurs de tous niveaux. Les sites de plongées sont proposés en fonction de ce critère, ce qui permet un encadrement à la carte et des promenades fabuleuses.
Devant notre enthousiasme collectif, Nicolas nous propose de partir en bateau durant 2 jours : amarré à Sataya, notre maison flottante nous offre tout le confort du camp, avec des plongées qui nous ont laissés pantois, des nages avec les dauphins à long bec du récif absolument fantastiques (second électrochoc !). Le lagon est superbe (la Polynésie n’a qu’a bien se tenir…) ! Le dépaysement est garanti.
De retour au camp, nous avons repris une « vie normale » sous l’œil vigilent et protecteur de Nicolas : plongées du matin encadrées par lui, plongée de l’après midi en autonomie, plongée de nuit…
Trêve de discours : voici quelques exemples de plongées :
Malahuy : un site très peu fréquenté qui conserve toute sa beauté originelle. Sur un fond de sable entre 10 et 20m, la plongée s’effectue à travers un dédale de couloirs et de cavernes et permet d’admirer des superstructures formées par d’imposants blocs de corail aux formes alambiquées et des dômes de porite. Jonchant le sol, les amoncellements de bois de corne de cerfs bleu ou blancs s’infiltrent entre les tables d’acropora. Jeu d’ombres mystérieuses et de lumière, on suit le sillage des raies pastenagues, de bancs de lutians, poissons cochers, poissons perroquets, murènes, poissons hachettes… on peut même débusquer des bébés requins assoupis.
Mansour : la plongée débute sur le récif pour longer le tombant en dérivante. C’est le rendez-vous des requins, raies mantas et autres pélagiques que l’on peut admirer dans le bleu. Les parois sont abondamment colonisées par les poissons de récif (explosion de vie extraordinaire). Le corail de feu forme des chandeliers époustouflants.
Sataya Reef (Dolphin reef) : on vagabonde entre une succession de jolies formations coralliennes, tables d’acropora. On y rencontre tortues, raies à points bleus, poissons de récif et les bébés requins à pointe blanche sont là, également.
Abu Galawa : Poissons anges géographes, nudibranches endémiques, c’est là que nous rencontrons le remorqueur chinois Tienstin couché sur un flanc, colonisé de façon spectaculaire par la faune et le flore.
Claudia : Jardin corallien très poissonneux. Nous y avons rencontré tortue, requin, poisson rémora très joueur, mérous, platax, etc… du bonheur, tout simplement.
Ma plongée préférée : « Stairway to Heaven » – ça, c’est son surnom. Il est tellement révélateur de la plongée que j’en ai oublié le vrai : un dédale de patates, des canyons pour arriver à une arche de corail absolument superbe. L’arrivée sur l’arche est un autre électrochoc tant la beauté et la pureté du site nous enveloppe. Le plongeur reste bouche bée (est-ce qu’on s’aperçoit que je bave… ?) ! je n’en dis pas plus : les mots n’existent pas pour traduire ce que l’on ressent! … La photo ci-dessous n’est pas tirée de cette plongée… Elle est issu du site de Read Sea Diving Safari.
Les anecdotes : un rémora qui vient voir s’il peut se « scotcher » à ma combi sous une de mes jambes et qui joue avec nous, un napoléon qui fait sa star et pose pour les photos des plongeurs, les poissons clowns qui défendent ardemment leur « nid », des poissons lions, de nuit, qui n’hésitent pas à nous suivre toute la plongée, des dauphins joueurs qui viennent nous voir quand on s’immerge de quelques mètres en apnée, des murènes si grosses que même Nicolas a reculé en débusquant par hasard un exemplaire énorme, des tortues qui saluent le plongeur en cognant de leur bec sur le masque, un barracuda de plus d’un mètre nous attend sur le flanc d’un récif et nous observe : nous ne l’avons pas impressionné ; il a continué sa route de prédateur en prenant le temps de nous le laisser observer, des bancs de thons qui illuminent la mer, des carangues à foison…. “le petit”, caché dans les coraux, multicolore et attendrissant… et les “bagares” pour le territoire et/ou la nourriture (la vie, quoi) !
Bref : 20 plongées durant le séjour = 20 merveilles encore vierges de toute intrusion humaine à grande échelle. Le bonheur est bien sous l’eau ! D’ailleurs, du coup, je ne sais pas si les hamacs du camp sont confortables : je n’en ai pas essayé un seul !!
Le dernier soir de la semaine, Nicolas nous propose une soirée « feu de camp » : douceur de vivre et bonne humeur à la chaleur des flammes du feu, sous un lever de lune digne des comptes « des mille et une nuits ».
Le retour en France fut douloureux : Nicolas nous a accompagné jusqu’au départ en car… retour à Hurgada sous la pluie (oui ! oui ! sous la pluie). Arrivée à Toulouse où 14 petits malheureux °C nous attendaient fièrement… Et le plus dur a été de remettre les chaussures de ville pour aller travailler dans la foulée !
Je ne mets pas en ligne, volontairement, de photos des fonds : à chacun d’aller les découvrir sur place et laisser votre cœur palpiter au rythme des rencontres et des paysages !
Merci à toute l’équipe pour ces moments grandioses de sérénité, de beauté et de bonheur : Subocéa, le camp de Read Sea Diving Safari de Wadi Lahmi Village avec son Staff (rigueur, propreté, repas délicieux, gestion des plongées et du matériel excellente, excellent accueil…), et Nicolas pour sa gentillesse et sa patience (gérer 18 « gamins » curieux, remuants, affamés de belles images et de sensations subaquatiques n’est pas toujours chose facile ! Il y est arrivé à merveille, notre bon génie !).
Nous plongeons beaucoup, dans toutes les mers où il nous est possible de nous rendre…
mais c’est ici que l’émotion fut forte et vivace, encore aujourd’hui, pour tout le groupe !
3 commentaires
Merci Cécile pour ce retour d’info ô combien instructif!!! A trés bientot
Bonjour Cécile, c’est super de lire des récits de voyages aussi emballés ! Bravo pour ton compte rendu !
Yes ! Bravo Steph ! çà c’est du 2°….J’suis pas très sur que tout le monde est suivi !