LES PARCOURS SOUS-MARINS AUSTRALIENS
C’est sans doute en Australie que les parcours sous-marins dédiés notamment aux épaves historiques sont les plus nombreux : depuis 1976, le Commonwealth Historic Shipwrecks Act, assure la protection et l’entretien du patrimoine culturel subaquatique australien, et en prévoit l’accès, de façon organisée, que ce soit pour les étudier ou pour le simple loisir. En tout, une quarantaine de parcours sous-marins balisés existent le long des côtes australiennes. L’Australie Occidentale possède une vingtaine de parcours maritime régionaux, locaux ou thématiques ; l’Australie Méridionale compte huit parcours, à la fois régionaux et thématiques ; et le Victoria dispose d’au moins huit parcours locaux. Des pancartes indicatives placées sur terre ou sous l’eau, ainsi que des brochures et des sites internet dédiés mettent à la disposition du public des informations au sujet de ce patrimoine.
LES NORDIC BLUE PARKS EN SUÈDE
On change de latitude, mais là encore on travaille à grande échelle. Les eaux de la Baltique compteraient plus de 100 000 épaves ! Et la Suède, bien consciente de la valeur de son patrimoine archéologique sous-marin, a mis en place un véritable programme national de mise en valeur, pour assurer à la fois la protection des épaves, et les rendre accessibles au public. Le projet consiste à s’appuyer sur des circuits de découverte qui existent déjà, qu’ils soient à dominante culturelle ou naturelle, comme le parc aquatique suédois de Dalarö, le Dalarö Blue Park.
SUR LE MODÈLE DU PARC AQUATIQUE DE DALARÖ
Le parc aquatique de Dalarö est le modèle scandinave : étape importante sur la route de Stockholm, il abrite de nombreuses épaves très bien conservées datant des XVIIème et XVIIIème siècles. Là encore, tout est prévu pour permettre aux plongeurs d’accéder aux sites, mais de façon contrôlée. Des guides certifiés encadrent les plongées, sensibilisent, expliquent. Les non plongeurs, grâce à des bateaux équipés de ROV, peuvent également avoir accès aux épaves. A terre, des expositions complètent l’information.
RESPECTER DES RÈGLES
Ces quatre exemples sont ce que l’on peut faire de plus abouti en matière de préservation et de découverte de notre patrimoine. Mais il existe ailleurs dans le monde des milliers d’autres lieux où l’on peut mêler plongée et culture. Dans ce sens là, l’Unesco cherche à renforcer, à uniformiser la protection des sites archéologiques. En 2001, elle rédigeait ainsi une Convention pour la Protection du Patrimoine Culturel Subaquatique. Sans se substituer aux états, le texte cherche à harmoniser les législations en vigueur pour protéger au mieux nos richesses sous-marines historiques, tout en permettant un meilleur accès du public. En partant du principe que les quelque 15 millions de plongeurs recensés à travers le monde peuvent aussi jouer un rôle dans la protection de ce patrimoine, l’Unesco a par ailleurs rédigé un code de déontologie pour la plongée sur les sites archéologiques submergés, qui propose une approche respectueuse et citoyenne, et met aussi l’accent sur ce que nous pouvons apporter.
EN CONCLUSION
Chaque pays a sa législation, et ses richesses, et selon les lieux il n’est pas toujours possible d’avoir accès aux sites archéologiques sous-marins. Mais si le club local de votre lieu de vacances propose une plongée « patrimoine », foncez : j’ai eu la chance de plonger à Césarée, mais aussi dans le port d’Alexandrie sur les ruines du palais de Cléopâtre, ou encore par exemple sur des sarcophages naufragés au fin fond du Péloponnèse. A chaque fois, il y a une émotion toute particulière à découvrir sous la surface les vestiges laissés par nos ancêtres, à imaginer comment et pourquoi ces objets, ces constructions, ces fragments de vie ont sombré dans l’oubli pour des siècles.
Texte : Isabelle Croizeau
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Pas totalement faux la… lol