Côte à côte avec le grand requin blanc dans le bleu
Souvenez-vous de ces images du film Oceans : un énorme requin blanc, massif, ventru, qui mesure plus de cinq mètres, entre dans le champ. Et un homme le rejoint. Côte à côte, flanc contre flanc ou presque, le prédateur et le plongeur s’éloignent ensemble dans le bleu. Le plongeur, c’est François Sarano. Son expérience des animaux, et bien sûr des requins, il l’a forgée pendant des décennies, avec humilité, en se frottant à ce que tous les océans comptent de vivant. Et de ces instants magiques à Guadalupe, il garde un souvenir particulier.
Une intimité avec le grand requin blanc
« A Guadalupe, raconte François, le fait de plonger dans le bleu crée une intimité avec l’animal que l’on ne ressent pas par exemple en Afrique du sud ». Requin et plongeur se retrouvent face à face, sans rien autour, sans repère, et la situation donne à la rencontre une saveur particulière. Suspendu en pleine eau, avec une visibilité qui peut certains jours atteindre 40 mètres, l’instant est magique. Et les animaux peuvent ici être très gros, dépasser cinq mètres de long, et surtout être très ventrus, massifs. En général, les plus jeunes et donc les plus petits ouvrent le bal en début de saison au mois d’août, rejoints un peu plus tard en automne par les plus imposants, souvent de grosses femelles.
Sur la route des Grands Requins Blancs
Lors du tournage d’Océans, les conditions particulières dans les eaux de Guadalupe ont bien sûr conditionné le choix de l’équipe de tournage. La météo est généralement clémente, la mer relativement calme, et la visibilité souvent bonne, ce qui simplifie les prises de vue et la plongée en général. L’île, située dans le Pacifique à 240 kilomètres de la côte ouest de la Basse Californie au Mexique, se trouve sur la route des Grands Blancs, qui semblent chaque année faire route de la Californie à Hawaï, et reprendre ensuite le chemin inverse.
A l’aube des connaissances
« Mais on sait encore bien peu de choses concernant les grands blancs », estime François. Si l’on essaie de suivre les déplacements de certaines populations, avec notamment des émetteurs satellitaires les informations recueillies sont forcément parcellaires et les généralités qu’on en tire ne peuvent être des certitudes. Ainsi par exemple, une balise a permis de repérer un Grand Blanc à 700 mètres de fond, mais rien ne prouve que certains individus n’aillent pas plus profond. Et François Sarano, en ce qui concerne leur approche, veut garder la même prudence : même ceux qui comme lui ont croisé leur route plusieurs fois, que ce soit à Guadalupe ou ailleurs, ne peuvent finalement baser leur expérience que sur quelques heures, tout au plus quelques jours d’observation. « A quelques rares exceptions près, comme un André Hartmann qui depuis des années plonge en apnée avec eux en Afrique du Sud, admet François, nous avons tous une expérience limitée »
Le plongeur reste le premier paramètre
Et c’est pour cette raison qu’il faut évaluer, avec humilité, chaque situation. « Le plongeur, insiste François Sarano, reste le premier paramètre de l’affaire ». Bien sûr, les animaux ont leur propre comportement, et selon les jours et les individus, ils sont plus ou moins calmes, ou au contraire plus imprévisibles. Mais l’envie du plongeur, sa peur ou au contraire sa confiance, conditionnent la suite des évènements. Et envisager de quitter la cage, bien sûr, n’est possible que lorsque tous les paramètres sont réunis : l’envie, le calme des animaux, et la qualité de la visibilité. Il est impossible de partir avec une idée préconçue de sa plongée. « Il n’y a pas de règle, insiste François Sarano, il faut sentir les choses, et évaluer la situation à un moment précis ». Et ne pas jouer les têtes brûlées et l’inconscience.
Patience et écoute
« En revanche, poursuit François, les rencontres avec ces grands prédateurs apportent la paix, l’harmonie que le monde artificiel des villes et le monde virtuel de nos ordinateurs ne peuvent pas nous offrir. Elles montrent en quoi la vie sauvage, indomptée et libre nous est indispensable. » Rencontrer les Grands Requins Blancs suppose, comme avec tous les animaux, une certaine dose de patience. Appâtés avec une espèce de jus de poisson que leur odorat leur permet de repérer à plusieurs milles de distance, il faut parfois plusieurs heures aux grands prédateurs pour s’approcher des bateaux. « Mais, explique François, il ne m’est jamais arrivé de ne pas les voir du tout sur une journée ». De petites caméras immergées peuvent permettre de les repérer dès qu’ils arrivent, et dès lors de profiter du spectacle.
Un tournage grand blanc prévu en novembre
François Sarano et René Heuzey doivent mettre le cap sur les eaux claires de Guadalupe au mois de novembre prochain. Ils se préparent pour un nouveau tournage, et ils emmènent cette fois avec eux une dizaine de privilégiés qui vont partager quelques jours de prises de vue. Certes, cela supposera de laisser les cinéastes plonger les premiers, dès que les animaux seront à proximité du bateau. Mais les immersions se faisant presque en surface, de longues heures d’observation et d’émotion attendront ensuite leurs compagnons de voyage.
La liste d’attente est ouverte et déjà bien pleine!!!
Mais pour en savoir plus, prenez contact d’urgence avec René Heuzey au +33 (0)6 07 61 45 67
Les autres spots : Afrique du Sud et Australie
L’Afrique du Sud est sans doute la plus accessible des destinations pour plonger avec les grands blancs, et elle offre la quasi-certitude de belles rencontres. Mais, revers de la médaille, les conditions de mer sont parfois éprouvantes, la température peu élevée, et la visibilité, dans l’eau verte, n’est pas toujours au rendez-vous. On y plonge sur des fonds tapissés de kelp, où viennent jouer les otaries. Les requins blancs sont nombreux, mais ce ne sont pas de très gros spécimens. Pas plus de 4 mètres en général. Nous ne pouvons que conseiller de se renseigner avant le départ, pour plonger avec de vrais professionnels, comme André Hartmann, et éviter le côté « Dysneyland » de certaines sorties proposées à la journée.
L’Australie, dans la région d’Adélaïde, propose elle aussi des rencontres avec les Blancs. Mais il semblerait que la population soit moins nombreuse et de ce fait les rencontres plus aléatoires.
L’Australie, dans la région d’Adélaïde, propose elle aussi des rencontres avec les Blancs. Mais il semblerait que la population soit moins nombreuse et de ce fait les rencontres plus aléatoires.
En savoir plus : le grand blanc librement
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