Chaque hiver, l’espace de quelques semaines, les sardines se regroupent pour migrer le long de la côte mexicaine, au Nord de Cancun. A leur suite, les majestueux espadons voiliers qui entendent bien profiter du festin. Magique !
UN PUR MOMENT DE GRÂCE
« Un pur moment de grâce : juste sous la surface, dans les rayons du soleil, une quinzaine d’espadons-voiliers nous frôlent pour essayer d’attraper la vingtaine de sardines regroupées en une toute petite boule affolée qui tente de trouver refuge entre nous. Les grandes dorsales brun-rouge, les lignes pourpres et mauves sur le corps des espadons, un scintillement bleu, les lignes d’un gris plus clair dans leur gueule ouverte surmontée de leur rostre… le spectacle est tellement fascinant que nous ne craignons même pas de nous faire percuter, même quand ils font preuve d’accélération fulgurante. Et puis comme au bout d’un moment, nous sommes vraiment trop importuns, les espadons se lassent, abandonnent la partie et la boule de sardines disparaît en un clin d’œil vers le fond… » Nathalie, comme tous ceux qui ont eu la chance d’assister au spectacle, en a pris plein les yeux !
UNE TECHNIQUE BIEN RODÉE
Les espadons, comme d’autres espèces, utilisent pour chasser la technique de la boule : ils encerclent le banc de sardines, ou en tout cas une partie, et poussent vers la surface les poissons pris au piège qui se regroupent en boule dans un réflexe de défense. Les prédateurs foncent alors sur le groupe, déployant leur voile comme si elle leur servait à ce moment-là à « rabattre » leurs proies, et assomment à coup de rostre les sardines impuissantes avant de les avaler. Souvent, la scène de frénésie ne dure que quelques minutes, jusqu’à ce que la boule, hormis quelques rescapées, soit entièrement dévorée. Il ne reste alors que quelques écailles qui flottent entre deux eaux, et les espadons reprennent leur route, pour choisir un peu plus loin d’autres victimes.
LES REPÉRER GRÂCE AUX FRÉGATES
Ce sont les oiseaux qui permettent de repérer de loin les bancs de sardines, et de fait les espadons : les frégates attendent en général au dessus de l’eau, en vol quasiment stationnaire, que les espadons aient rassemblé une boule de sardines suffisamment grosse. Et la curée peut ensuite être d’une ampleur étonnante : les espadons sont parfois plusieurs dizaines à chasser ensemble, et lorsqu’ils fondent sur le banc à une vitesse hallucinante, c’est aussi pour les frégates le signal du début du festin : le terme de frénésie alimentaire prend alors tout son sens !
UNE ÉPREUVE DE PATIENCE
Comme toujours lorsqu’il s’agit de partir à la rencontre des animaux, la patience est de mise. Malgré l’aide précieuse des frégates, il faut être prêt à naviguer plusieurs heures avant de repérer les bancs, et leurs prédateurs. Et compte tenu de la vitesse de déplacement de tout ce petit monde, il faut être vif, prêt à se mettre à l’eau en un clin d’œil, pour éventuellement faire chou blanc et recommencer inlassablement quelques centaines de mètres plus loin. Il faut donc quand même, même s’il n’y a rien de compliqué, être dans une forme physique correcte pour pouvoir jouer pendant des heures à descendre et remonter sur le bateau. Mais les mises à l’eau successives, et les montées d’adrénaline qu’elles procurent à chaque fois, font aussi partie du jeu.
LE POISSON LE PLUS RAPIDE DU MONDE
L’espadon voilier, de son nom latin Istiophorus platypterus, est le poisson le plus rapide du monde : en situation de chasse, il peut atteindre 110 km/h ! Prise de choix pour les amateurs de pêche au gros, ce grand pélagique, même si les plus grands spécimens peuvent atteindre 3 mètres de long et peser une centaine de kilos, mesure en général 2 mètres pour un poids moyen tournant autour de 50 kilos. Il peut déplier et replier sa nageoire dorsale, sa grande voile, pour diminuer sa résistance à l’eau, ou au contraire donner le « coup de frein » nécessaire à la poursuite de ses proies.
UNE SAISON TRÈS COURTE
La saison des rencontres avec les espadons est extrêmement courte. Elle ne dure que quelques semaines, entre janvier et mars, dans les eaux chaudes et riches de la mer des Caraïbes, plus précisément au large de Playa del Carmen. H2O, face au succès des premiers voyages, va renouveler son offre l’an prochain. Trois dates sont dores et déjà prévues, du 25 janvier au 4 février 2013, du 30 janvier au 9 février, et du 4 au 14 février.
CÔTÉ PRATIQUE
Rappelons que la plongée avec les espadons voiliers se fait en PMT. Les sorties se font à la journée, sans limitation de temps puisque l’on s’adapte à la présence des animaux. Le bateau est prévu pour 15 personnes, mais les groupes sont limités à 7 pour plus de confort et pour avoir davantage d’espace pour le matériel photo. Le voyage est organisé par H2O en partenariat exclusif avec le centre Phocea Mexico (que nous vous avons présenté dans un précédent numéro), et prévoit en deuxième partie de séjour des plongées en cénote et aux alentours de Playa del Carmen.
Texte : Isabelle Croizeau
Photos : H2O
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ben à priori, lol y en deux qui se marrent et deux à qui ça échappe….y faut que tu travailles un peu plus et tu aura peut être ton MF1… lol