PLONGÉE SUR L’ILE DE LA RÉUNION

La Réunion n’est pas forcément au hit-parade des destinations plongée les plus prisées, et les évènements de l’an dernier liés aux attaques de requins n’ont sans doute rien arrangé. Et pourtant ! Il y a sur l’île à voir et à faire, des dérivantes aux sorties baleines, des eaux de la réserve aux tombants du large. Pour inverser la tendance, professionnels du tourisme et centres de plongée ont décidé de se mobiliser, et de faire preuve d’imagination pour vous accueillir.

UN GROUPEMENT DES PROFESSIONNELS DE LA PLONGEE

Le groupement, créé l’an dernier, associe onze structures professionnelles de plongée, réparties sur la côte ouest de la Réunion. Il a pour vocation la promotion et le développement de la plongée loisir sur l’île, la protection de l’environnement naturel réunionnais, et le respect de certaines règles d’accueil de la clientèle, à travers une charte dont voici les points principaux : assurer l’encadrement par des professionnels ; certifier la qualité des matériels et des moyens de sécurité mis à dispositions et garantir leur entretien ; veiller au respect, à la protection, et à la sensibilisation de la biodiversité marine. Informer leurs plongeurs qu’ils ne peuvent rien toucher, déplacer, jeter, nourrir ; insister sur l’importance de la pratique du plongeur (bonne stabilisation, bon palmage) ; respecter une charte d’approche des baleines et spécifier que lors de ces sorties, les moniteurs présents à bord ont reçu une sensibilisation soit via le biais d’une association de protection animale soit via leur cursus professionnel.

MISER SUR LA QUALITE D’ACCUEIL

Au delà de la qualité des équipements et de l’importance accordée au respect des sites et des animaux, les membres du Groupement entendent aussi miser, à travers leur charte, sur la qualité d’accueil de la clientèle. Ils s’engagent notamment à limiter le temps d’attente entre les baptêmes à 50 minutes maximum ;  mais aussi à ce que le temps de prise en charge d’un baptisé soit de 20 minutes minimum ; pour les explorations, ils souhaitent limiter les effectifs à 4 plongeurs maximum par moniteur et par palanquée homogène. Les clubs adhérents au GPP attestent que leurs moniteurs ont une bonne connaissance des sites de plongées.

LE PASS PLONGEE

C’est sans doute l’idée la plus innovante que viennent d’avoir les Centres du Groupement Des Professionnels de la Plongée réunionnais : un pass plongée, que vous achetez en début de séjour, et qui vous permet ensuite de plonger à la carte, lorsque vous le souhaitez, et dans le Centre de votre choix.  Il suffit de réserver 24 heures à l’avance, dans l’un des onze centres (Abyss plongée, Aquabulle, Bleu Marine, Bleu Océan, Bulle d’air, Escapade plongée, Excelsus, Le dodo palmé, O’ Sea Bleu, Plongée salée). Cela permet de choisir son site, son type de plongée, et de pratiquer à son rythme en toute liberté.

PRATIQUES VARIEES POUR TOUS NIVEAUX

Compte tenu de la variété des sites et du nombre important de clubs et centres, la Réunion offre à la fois des plongées pour tous les niveaux, et des conditions de pratique variées : baptême bien sûr, ou simple exploration, mais aussi dérivantes, plongées de nuit, « two tanks dive» (deux plongée dans la même sortie), « early morning » (on plonge au petit matin pour faire surface avec le soleil), ou encore stages photos, tout est proposé. Sans oublier le snorkeling sur les récifs coralliens, pour les non plongeurs ou les plus jeunes.

DANS LES EAUX DE LA RESERVE

C’est principalement dans les eaux de la réserve que vous emmènent plonger les 25 clubs locaux. Créée il y a 5 ans, elle protège 35 km² de frange côtière : on y trouve 80% des récifs coralliens de la Réunion, et une biodiversité qui n’a rien à envier à d’autres destinations plus connues de l’Océan Indien. En 2012, plus de 3000 espèces animales y ont été répertoriées, dont 20 espèces d’éponges, 366 espèces de cnidaires (coraux, méduses, anémones) , 1305 espèces de mollusques (pieuvres, calamars, coquillages), 200 espèces de crustacés (langoustes, crabes, crevettes), près de 100 espèces d’échinodermes (oursins, « chenilles de mer », ophiures), 40 espèces de raies et requins, près de 1000 espèces de poissons osseux, des tortues, des oiseaux marins, et des cétacés.

EPAVES ET TOMBANTS

On trouve aussi dans les eaux de l’île quelques belles épaves, parmi lesquelles celle de l’Haï Hsiang, langoustier taïwanais coulé dans les années 80, ou celle de l’Antonio Lorenzo. Mais aussi des canyons, des grottes, tanières de gros mérous débonnaires. A la passe de l’Hermitage, ce sont les tortues et les bancs de raies qui occupent le devant de la scène. Et plus au large, le long des tombants qui descendent à plus de 70 mètres, c’est le domaine des grands pélagiques tels que les thons, carangues, thazards, espadons voilier, thons banane…

COTE GRAND LARGE

Du côté du grand large, il n’est pas rare de croiser des baleines à bec de cuvier ou de blainville, des baleines franches, des orques naines, des cachalots nains… et bien sûr des baleines à bosse, qui viennent chaque année mettre bas et élever leurs petits dans la douceur de l’Océan Indien. La Réunion s’est d’ailleurs engagée dans une politique de protection des baleines, en incitant notamment la commission baleinière à maintenir un sanctuaire pour les cétacés dans cette région du monde. Cette initiative a été lancée par la Région Réunion, en partenariat avec les associations Abyss et Globice, ainsi que l’Île de La Réunion Tourisme.

CHOISIR SA SAISON

S’il est possible de plonger toute l’année à la Réunion, dans une eau qui oscille entre 22 degrés l’hiver (de mai à septembre) et 30 degrés au plus chaud de l’été (d’octobre à avril), le début de l’été est à conseiller à ceux qui veulent éviter l’affluence des mois les plus touristiques. De février à mai, c’est la meilleure période pour profiter des récifs coralliens,  riches en juvéniles, et en prédateurs. Enfin, de juillet à septembre, dans une eau qui tourne autour de 24 degrés et est alors particulièrement claire, c’est la saison des baleines à bosse.

LES REQUINS EN QUESTION

Difficile de ne pas évoquer les requins lorsque l’on parle de la Réunion. Cependant, rappellent les professionnels locaux, «  il n’y a jamais eu d’accident en 50 années de mémoire de plongeurs, et il n’y a quasiment aucun risque de se retrouver « nez à nez » avec un requin. » Ils rappellent au contraire la menace constante qui pèse sur les prédateurs, et le rôle primordial qu’ils ont à jouer dans la sauvegarde de la biodiversité marine.

L’an dernier, la Réunion a enregistré plus de 60 000 plongées, mais une sur six seulement concernait un touriste…Quand d’autres destinations cherchent à montrer aux plongeurs leurs richesses terrestres, c’est le chemin inverse que les clubs réunionnais doivent parcourir !