Qui n’a jamais eu de crampe en plongée ? Dans les mollets, ou dans les pieds, elles vous gâchent une sortie et peuvent même dans certains cas mettre à mal votre sécurité : d’où viennent-elles ? Comment les éviter ? Que faire quand elles arrivent ?
ENTRAINER ET ETIRER SES MUSCLES
“La base, explique le docteur Jean-Yves Berney, responsable de la consultation de médecine et thérapie hyperbare aux Hôpitaux Universitaires de Genève, plus encore que l’hydratation, c’est d’avoir des muscles entraînés et étirés”. Les muscles sollicités par le palmage ne sont pas les mêmes que ceux que nous faisons travailler au quotidien. “Il est fondamental , rappelle-t-il, d’entraîner régulièrement les muscles de la cuisse (quadriceps, adducteurs, ischio-jambiers), de la jambe (jambier et péronier) et du mollet (solaires.). Et l’étirement musculaire ou stretching, après l’entraînement et avant la plongée, diminue le risque de présenter des crampes.” En ce qui concerne les crampes au mollet, il est également possible qu’un pied insuffisamment en extension fasse exagérément forcer sur la jambe : essayez alors de travailler la souplesse des chevilles, pour que le mouvement dans son ensemble soit le plus fluide possible et que l’effort soit harmonieusement réparti sur tous les muscles, du pied à la cuisse.
S’HYDRATER, MAIS PAS AVEC N’IMPORTE QUOI
Tous les spécialistes s’accordent aussi sur le fait qu’un manque d’hydratation favorise les crampes. Il faut donc boire, avant (et après) la plongée puisque pendant c’est plus délicat, mais pas n’importe quoi : le thé et le café sont à déconseiller, de même bien sûr que l’alcool, qui sont tous diurétiques…Attention aussi pour ceux et celles qui sont accros des « boissons minceur », leur effet diurétique favoriserait également l’apparition de crampes. Les coachs sportifs conseillent généralement une eau riche en sels minéraux, “à laquelle on peut ajouter un peu de sucre, précise le médecin, qui permet de mieux les fixer pendant l’effort”. La plongée déshydrate fortement (1-1.5 litre), il faut donc absolument anticiper son hydratation, puisque contrairement à d’autres activités on ne boit pas pendant la plongée.
CHOISIR SON ALIMENTATION
Potassium, et magnésium : duo gagnant des éléments qui, s’ils ne se trouvent pas en quantité suffisante dans votre organisme, favorisent la crampe. Privilégiez donc tous les jours les aliments qui en contiennent. Pour info, les meilleures sources de potassium sont les légumes secs, les fruits secs et graines oléagineuses, l’avocat, les viandes et poissons fumés, les poissons gras, certains légumes comme les champignons ou les épinards, ainsi que le chocolat, les bananes, le cassis. Pour avoir une alimentation riche en magnésium, d’une manière générale, il faut préférer les aliments complets aux aliments raffinés (pain complet, riz complet, sel gris, sucre roux…) Forcez les jours de plongée, ou de séances de natation en piscine, sur les bananes et le chocolat noir.
FROID ET PETITE FORME
Le froid favoriserait aussi l’apparition des crampes “en diminuant la perfusion sanguine musculaire (vasoconstriction) avec comme conséquence une accumulation d’acide lactique, acteur important dans la genèse des crampes”, précise le médecin. Le plongeur est donc particulièrement exposé au problème. Privilégiez donc un vêtement et un temps de plongée adaptés aux conditions météo, et évitez de vous refroidir sur le bateau avant de partir. De même, elles apparaîtraient plus facilement lorsque vous êtes en petite forme : entraînement régulier et sommeil suffisant ont donc un rôle à jouer.
PROBLEME DE MATERIEL
Outre ces éléments physiologiques, vos palmes sont peut-être les grandes coupables. Selon leur forme (longues ou courtes, souples ou rigides, fendues ou non…) elles ne sont peut-être pas adaptées à votre morphologie et à votre musculature. Les sangles peuvent aussi être en cause. Certains modèles à ressort, par exemple, si elles ne serrent pas assez votre pied peuvent demander un certain « effort » pour les maintenir et provoquer des crampes, dans les pieds ou les mollets. De même, si vos palmes sont un tout petit peu grandes, ne serait-ce que de ce qui correspondrait à une demi-pointure de chaussures, le pied peut flotter un peu et là encore provoquer un « effort » supplémentaire. Un changement de chaussons peut alors suffire à régler le problème. Ce n’est pas le matériel en lui même qui est en cause, mais le fait qu’il n’est peut-être pas adapté à vous. Ca vaut donc le coup d’essayer un autre modèle pour voir si le problème disparaît.
QUAND LA CRAMPE EST LA
En général, la crampe ne dure que quelques instants, mais lorsqu’elle se prolonge et touche en même temps par exemple mollets et plantes de pieds, elle peut vraiment être handicapante et empêcher tout mouvement : sortir loin du bateau dans ces conditions, ou simplement devoir « assurer » le retour de son exploration devient quasiment impossible. Certes, c’est un cas extrême, mais il vaut mieux alors avoir un binôme solide qui va pouvoir vous traîner comme un gros paquet jusqu’au bateau !! Vous y perdrez juste un peu de votre dignité, surtout si en arrivant sur le pont vous vous laissez aller à glapir en suppliant qu’on vous tire sur le pied !! Parce que c’est bien la seule solution, étirer le muscle coupable, mais en douceur, jusqu’à ce que la douleur cède ! Pour une crampe au mollet, par exemple, il faut placer son pied à angle droit et tirer doucement. On peut ensuite masser le muscle douloureux, sans oublier de se réhydrater abondamment.
FAUT-IL CONSULTER ?
La crampe occasionnelle, compte tenu du nombre de facteurs qui favorisent son apparition, est certes désagréable mais sans aucune gravité. En revanche, si à chaque sortie en mer ou presque, ou même à chaque entraînement en piscine vous êtes confronté au problème, il faut aller consulter : un bilan sanguin permettra de détecter certaines carences, et de les traiter, mais aussi d’écarter toute pathologie plus sérieuse.
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aïe pour la bascule en entrant dans le bain