Mayotte, petit bijoux de l’archipel des Comores dans l’océan Indien, possède le second plus grand lagon fermé du monde avec une superficie de 1 100 km 2. Sa situation géographique, à l’embouchure du canal du Mozambique, lui procure une biodiversité exceptionnelle. Une forte population de tortues marines y viennent ainsi se nourrir mais aussi s’accoupler dans les paisibles eaux du lagon. Mais le moment venu de pondre, ce long et fastidieux parcours qu’elles empruntent pour remonter les plages Mahoraises qui les ont vu naitre dix ou quinze ans plus tôt, devient pour certaines leur tombeau. Le braconnage est la cause principale de leur disparition, loin devant les attaques de chiens errant ou les collisions avec des bateaux.
-Par Gabriel Barathieu envoyé spécial à Mayotte.
A Mayotte on retrouve généralement cinq espèces. La tortue verte (Chelonia mydas), caouanes (Caretta caretta), olivâtre (Lepidochelys olivacea) et Luth (Dermochelys coriacea). L’imbriquée est de loin la plus commune.
Tortue imbriquée nageant dans la passe en S
Les autres sont observées occasionnellement dans les eaux Mahoraises extérieures au lagon. On estime que le lagon accueil à l’année environ 3000 tortues. Ce chiffre pouvant monter à 5000 pendant les périodes de ponte.
Un tiers des plages de Mayotte sont des lieux de ponte des tortues. Celles qui se font braconner sur les plages viennent des autres iles de l’Océan Indien (ile éparses, Madagascar, Comores, côtes Africaines, Seychelles, Réunion, Maurice etc). Elles entreprennent donc un long voyage tous les 3 à 5 ans pour venir se reproduire sur les plages qui les ont vu naitre vingt à trente ans plus tôt.
Accouplement de Tortue verte dans le lagon de Mayotte.
Le braconnage à Mayotte :
Le braconnage des tortues vertes, dernièrement mis en lumière au grand publics par les équipes de Sea Sheperd lors de leur opération Nyamba, n’est hélas pas nouveau. La consommation de viande de tortue est culturelle dans l’archipel des Comores. Bien que les mentalités évoluent depuis les dernières décennies, le braconnage demeure toujours bien présent.
Qui sont les auteurs de ces tueries, dans quel but viennent t’ils massacrer les tortues ? Quel trafic se cache derrière, vente de viande de tortues ?
Le rapport officiel du REMMAT (Réseau d’Echouage Mahorais de Mammifères marins et de Tortues marines), fondé en 2010, a pour rôle d’améliorer nos connaissances sur les tortues marines et les mammifères marins. Et en particulier sur les causes de leur mortalité. Ce réseau se veut le plus large possible.
Selon un de leur rapport, en 2015, près de 80% de la cause de mortalité et de détresse des tortues marines de Mayotte, était dû au braconnage.
Hormis le braconnage, les tortues marines sont également menacées par les attaques de chiens errants, les collisions avec les bateaux, la pêche accidentelle ou encore la pollution (ingestion de débris plastique, emprisonnement dans des engins de pêche abandonnés…).
Entre 2011 et 2015, le réseau a recensé plus de 1000 tortues mortes ou en détresse. Une centaine de tortues ont par ailleurs pu être secourues par les membres du REMMAT, et certaines ont pu bénéficier de soins grâce à l’aide des vétérinaires partenaires du réseau.
Cependant, les recensements réalisés par le REMMAT ne sont pas exhaustifs et se bornent à un effort d’observation limité, dépendant des moyens humains et logistiques disponibles, de l’implication du grand public et des usagers de la mer.
Périodicité du braconnage :
Les tortues sont chassées lorsqu’elles montent pondre sur les plages. De ce fait, la majorité des victimes sont des tortues vertes femelles. En effet, les variations mensuelles du nombre d’acte de braconnage semblent coïncider avec le rythme de fréquentation des plages de ponte par les tortues vertes.
Le braconnage est le plus souvent localisé sur des plages difficiles d’accès et assez isolées. Les actes de braconnage sont plutôt recensés sur les communes possédant des plages de ponte.
Des têtes de tortues ou des carapaces sont parfois aperçues, gisant sur les plages du Sud de l’ile. Mais les braconniers ne laissent pas toujours les preuves de leurs tueries. Leur mode opératoire évolue afin d’éviter de se faire repérer. Ils enterrent les carapaces dans le sable, les caches dans les buissons ou ils les embarquent sur leurs bateaux et les abandonnent au large.
Pour se rendre compte de cette catastrophe écologique, il suffit de partir le constater de soi-même et faire un état des lieux sur la plage de Papani à Petite-Terre.
Plage de papani
La plage de Papani serait l’une des plages les plus braconnée de l’ile, du fait de son isolement. Encerclé par une falaise abrupte, son accès est très limité et possible seulement à marée basse.
Antoine, membre actif de l’association Oulanga Na Nyamba, a été présent tous les soirs du mois de juillet sur la plage de Papani avec les membres de Sea Sheperd pour l’opération Nyamba. Il connait très bien les lieux. C’est au départ du sentier du Lac Dziani qu’est fixé le rendez-vous. Le sentier emprunté longe ce cratère et amène côté Océan. On bifurque sur un autre sentier qui amène au pied de la falaise qui longe la plage. Sentier abrupte, corde de fortune pour descendre la roche friable de la falaise, la plage est effectivement difficile d’accès. Le lieu est magique. La couleur ocre des falaises de palagonite borde un magnifique platier couvert d’un immense herbier où viennent brouter les tortues. Mais le conte de fée s’estompe brutalement à la vue de dizaines d’os de tortues. Certain gisent entre les rochers, ballottés par les flots, d’autres jonchent les buissons qui bordent la falaise. Le constat est sans appel : la plage est un véritable charnier de tortues marines. Ce cimetière, qui à l’origine est un lieu de naissance comme l’indique des traces de tortillons toute fraiche du matin, est l’illustration même du fléau du braconnage. Plus loin, des carapaces toutes entières découvertes par la marée du matin sentent encore la putréfaction.
Carapaces de tortues vertes braconnées sur la plage
Elles sont marquées d’un coup de peinture pour que les agents du REMAT ne les comptabilisent pas deux fois.
A l’extrême Nord de la plage, c’est plus d’une dizaine de carapaces qui sont regroupées en file indienne. Cette macabre suite de cadavres pourrait largement couvrir toute la longueur de la plage.
Carapaces de tortues vertes braconnées sur la plage
Antoine a séjourné toutes les nuits sur les plages de Petite terre pendant un mois. Il est un membre actif de l’association Oulanga na Nyamba. Lui connait bien les pratiques des ‘’coupeurs de têtes de tortues’’ : « Ils ont plusieurs méthodes. Pour commencer, les braconniers viennent discrètement sur une plage fréquentée par les tortues et isolée, comme Papani par exemple. Ils y accèdent en bateau léger (barque ou pirogue), ou à pied, par des sentiers. Ensuite, quand une tortue monte pour pondre, ils attendent qu’elle soit bien en haut. Ils la retournent, et alors, selon les cas, la découpent sur place, en l’ouvrant en deux pour ne récupérer que la viande, ou ils l’emmènent directement à l’aide d’une brouette, d’une bâche ou de leur embarcation, pour la découper dans un endroit plus discret. Tous les groupes de braconniers que nous avons aperçu durant les patrouilles ne dépassaient pas les deux ou trois individus. »
Antoine reprend : « Il existe aussi un autre type de braconnage, plus opportuniste. Par exemple, une tortue bloquée sur le platier, qui attend que la marée remonte peut se faire capturer par des pêcheurs qui passaient par là, et qui ont vu de quoi améliorer leur ordinaire. »
« On a aussi observé, plus rarement, du braconnage de tortues plus jeunes, pas encore en âge de pondre, pêchées dans les herbiers où elles se nourrissent. »
Le trafic de viande de tortues à Mayotte répond à une demande du mets malheureusement bien présente. Tuer une tortue n’est pas vu comme un ‘’acte délictueux, même si les gens sont conscients qu’il s’agit d’un acte illicite, et encore moins comme une destruction de la biodiversité’’, précise Antoine.
Emergence du matin sur la plage de Papani
‘’Si une partie des tortues sont tuées et consommées directement, il existe un trafic, à l’échelle locale. Les braconniers vendent la viande à des revendeurs, qui eux prennent les commandes en se faisant une marge confortable. Une seule tortue d’une centaine de kilos peut rapporter beaucoup’’, rapporte Antoine.
Les consommateurs seraient issues de toutes les couches sociales de la population, et quelque soit leur origine contrairement. Mais les personnes ayant été arrêtées pour des actes de braconnage sur des tortues marines sont majoritairement des personnes relativement en marge de la société, touchés par la pauvreté, la drogue, l’alcoolisme ou la délinquance.
La plage Papani est parsemée de fragments de carapaces de tortues.
Selon le membre de l’association Oulanga na Nyamba : ‘’la répression n’est pas assez forte pour enrayer le braconnage sur notre île. En théorie, tout acte de braconnage sur un animal protégé serait passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Dans les faits, on constate que les braconniers s’en sortent avec une nuit en garde à vue, une amende qu’ils ne paieront pas, et ne sont inquiétés qu’après de multiples récidives.’’
‘’D’autre part, les moyens mis en oeuvre pour protéger ces animaux sont insuffisants. Les effectifs de organismes environnementaux compétents (Brigade nature, Parc naturel marin de Mayotte), malgré leurs efforts, sont peu de chose face à la taille du lagon. Les forces de l’ordre, également compétentes pour faire appliquer le code de l’environnement, ont malheureusement d’autres priorités sur le territoire.
Il n’existe plus qu’une seule plage de ponte gardée par le Conseil Général de Mayotte, Moya en petite terre et l’équipe de garde manque de moyens, ils n’ont plus d’électricité dans leur local par exemple, et ce depuis que la batterie du panneau solaire est en panne… depuis plusieurs mois.
Tête de tortue gisant sur la plage.
A force de présence “surprise” sur cette plage la nuit, on s’aperçoit qu’une grande partie des gardiens de font pas le travail pour lequel ils reçoivent l’argent du contribuable, ayant peur pour leur sécurité n’étant pas armés, ou manquant juste de motivation ou d’encadrement. Dans tous les cas, le résultat est parlant : La seule plage gardée de l’île est régulièrement braconnée.
L’association Oulanga na nyamba dont je fais partie est née il y a une vingtaine d’année, et au départ concentrant ses efforts à être présent sur les plages “à risque” pour dissuader les braconniers. Aujourd’hui il nous apparaît nécessaire, tout en conservant les opérations de dissuasion des braconniers, d’axer le travail sur la sensibilisation des générations à venir afin que les tortues soient vues par les mahorais comme une réelle richesse, une spécificité de l’île qui apporte bien plus à Mayotte vivante, nageant tranquillement dans le lagon, que morte et consommée en grillade. C’est ainsi que l’association ONN effectue des interventions dans un maximum d’école et collège, et s’efforce d’encadrer l’écotourisme afin qu’il puisse se développer sans devenir une nuisance.
Le braconnage des tortues marines n’est malheureusement pas anecdotique à Mayotte. Cette pratique est courante et continue tout au long de l’année, avec un pic pendant la saison de ponte. Il en découle un réseau bien organisé. Ce trafic est d’autant plus difficile à dénoncer car il est extrêmement tabou. Très peu de personnes osent en parler ouvertement.
Mais alors, pourquoi cette pratique existe-t-elle ? Qui sont ces braconniers et dans quel but à lieu ces massacres ? Est-ce pour des raisons lucratives ? Peut-être pour des raisons alimentaires quand on connait l’importance de la pauvreté à Mayotte ?
Plusieurs sources différentes affirment qu’il y existe beaucoup de commanditaires de viande de tortue et que celle-ci se vend entre 35 et 40 euros le kilo. Les braconniers ne sont pas forcément les consommateurs et leur butin est principalement destiné à alimenter le réseau.
Une femelle tortue verte pèse entre 100 et 110 kilos, ce qui représente 35 à 45 kilos de viande. Selon son poids, une tortue peut donc valoir entre 900€ et 1800€.
L’argent motive la véritable hécatombe des plages Mahoraises. De plus, il faut savoir que la quasi-totalité des tortues braconnées sont des femelles en âge de pondre. La disparition de ces individus reproducteurs crée un fort déséquilibre sur les proportion mâle et femelle, en plus de la diminution de leur effectif global. La survie des espèces à Mayotte est donc largement remise en cause.
Le braconnage pourrait être grandement diminué voire banni des plages Mahoraises si les pouvoir publics mettaient en œuvre les moyens humains nécessaires.
Les organismes d’état, comme l’observatoire des tortues, avaient instauré des gardes sur la plage de Sazilé (plage du sud de l’ile difficile d’accès où le braconnage est monnaie courante). Mais n’étant pas armés, ils ont abandonné les lieux après plusieurs agressions de braconniers. Sur les plages de Petite Terre (Moya 1 et 2), les seules de l’ile sensées être surveillées par des gardes, la présence des forces de l’Etat sont pour le moins rarissime.
Les forces de gendarmerie étant largement occupées au maintien de l’ordre et au contrôle des clandestins, le lagon est pratiquement livré à lui-même. Et ce n’est pas les six gardes de la brigades nature, trop peu nombreux pour le linéaire de plage de ponte et la superficie du lagon, qui vont changer la donne.
Des actions anti-braconnage sont aussi menées par des associations locales comme Oulanga Na Nyamba et tout récemment Sea Sheperd. Le but de ces actions est de patrouiller en nombre sur les plages afin de dissuader les braconniers. Ces actions ont un grand pouvoir dissuasif mais elles sont hélas que locales et ponctuelles. Il faudrait une présence quotidienne (jour et nuit) sur les plages de ponte pour enrayer le phénomène. Une présence permanente de gardes assermentés serait une des solutions pour limiter et éradiquer le braconnage. Les responsables politiques locaux doivent également prendre en considération l’importance du phénomène pour mettre en place les moyens humains et logistiques adéquats. Mais d’autres actions sont déjà menées par les différents acteurs qui œuvrent à la protection des tortues. Ces actions doivent aussi être renforcées. L’éducation et la sensibilisation des enfants et de la population sont par exemple une solution sur le long terme.
Le parc marin, la DEAL, les associations comme Oulanga Na Nyamba, ont tous des programmes de sensibilisation dans les écoles de l’ile. Le parc marin de Mayotte a détaché une personne à temps plein dont le but est de faire une journée de sensibilisation dans toute les écoles de l’ile. C’est aussi l’une des principales activités de l’association Oulanga Na Nyamba. C’est indéniablement une nécessité de faire prendre conscience aux jeunes Mahorais l’importance de la préservation de cette richesse naturelle, de la biodiversité de leur lagon.
Des campagnes d’affichage et des communiqués de presse sont réalisés par le parc marin pour sensibiliser l’opinion publique sur cette pratique.
Les différents acteurs publique et privées qui œuvrent pour la protection des tortues marines
Le Parc Marin
Le Parc naturel marin de Mayotte a été créé par décret le 18 janvier 2010. C’est le premier parc naturel marin créé en outre-mer : ( http://www.aires-marines.fr/L-Agence/Organisation/Parcs-naturels-marins/mayotte )
Situé dans le canal du Mozambique, un des hauts lieux de la biodiversité mondiale, le Parc naturel marin de Mayotte couvre l’ensemble de la zone économique exclusive (68 381 km²). Sur une île où les ressources de la mer constituent la principale source de protéine et la pêche, le second secteur d’activité, concilier protection du milieu marin et développement durable des activités constitue un des défis à relever par le Parc.
Le parc marin a créer un PNA sur les tortues marines. Vous pouvez les consulter sur ce lien : http://www.aires-marines.fr/Proteger/Proteger-les-habitats-et-les-especes/Les-tortues-marines
Association Oulanga Na Nyamba
L’association Oulanga Na Nyamba ( https://oulangananyamba.com ) a été créée en 1998 par des passionnés des tortues marines, afin de sensibiliser la population de Mayotte à la protection des tortues marines ainsi que d’alerter par rapport au braconnage important de cette espèce protégée sur les plages de Mayotte.
Elle s’engage activement pour la protection de l’environnement (« Oulanga ») et des tortues marines (« Nyamba ») de l’île de Mayotte, comme l’indique son nom en shimaoré. L’association compte entre 100 et 150 adhérents par an.
Il faudrait être 2000 adhérents pour être force de propositions au niveau législatif. Le lobbying que nous pouvons faire est la coalision avec d’autres associations qui ont plus d’adhérents, pour arriver à passer cette masse critique. Longitude est aujourd’hui amputée de cette possibilité là. En revanche, nous avons dans nos membres actifs des conseillers juridiques qui sont dans le domaine de l’environnement, auxquels j’ai demandé un travail à ce niveau là, pour voir dans la loi sur la biodiversité (qui a été voté par les précédents gouvernements) quels appuis et quels moyens juridiques nous donnait cette loi pour aller sur ces thématiques là. C’est un travail qui est en cours avec les juristes bénévoles de l’association.
Association Naturaliste de Mayotte
Créée en 1999 par un groupe d’expatriés désireux de faire connaître l’île et ses richesses, l’association des Naturalistes ( https://www.naturalistesmayotte.fr ), environnement et patrimoine de Mayotte est entièrement tournée vers la découverte, la protection, la vulgarisation des coutumes, du patrimoine et de l’environnement mahorais, depuis plus de quinze ans.
L’association regroupe en 2016, plus de 1500 adhérents de toutes origines. Elle est investie sur bon nombre de problématiques environnementales et culturelles de l’île.
Leurs missions sont de faire connaître, protéger et valoriser le patrimoine naturel et culturel de l’île, à travers des actions d’information, de sensibilisation, de préservation et de découverte, sont autant de missions menées par l’équipe des Naturalistes.
Des exemples de réussites : Itsamia, à Mohélie.
Trace d’une tortue montant pondre sur la plage d’Itsamia.
Il existe des exemples de réussite concernant la préservation des tortues marines. Cet exemple se trouve juste à côté de Mayotte, dans l’archipel des Comores. Il s’agit du petit village de pécheur d’Itsamia sur l’ile de Mohéli. Avec ses cinq plages, ce petit village accueille les pontes de la moitié de la population de femelles tortues vertes de l’ile. Soit, environ 2500 individu par an, ce qui en fait de lui l’un des plus gros lieux de ponte de l’océan indien.
Les habitants de ce petit village ont pris conscience il y a déjà bien longtemps de l’importante richesse naturelle que représentent les tortues marines et leurs lieux de ponte. Ces derniers ont créé l’ADSEI (Association pour le développement socio-économique d’Itsamia : http://adseimoheli.org/actus/tags/Moheli) en 1991. L’organisme est activement engagé dans la protection et le développement socio-économique du village. Il à mis place une surveillance des plages de ponte par des éco-gardes et bon nombre de villageois bénévoles et volontaires pour lutter contre le braconnage. C’est une réussite. Ces mêmes personnes sont en charge de l’accueil des touristes et les sensibilisent sur la cause des tortues.
Si le petit village d’Itsamia à su prendre conscience de l’importance de son patrimoine, si malgré la situation économique du pays, Les Comores a pu créer une dynamique, un collectif regroupant tout un village, alors ce modèle est transposable sur Mayotte. De plus, cette richesse n’est pas limitée à une ile. Les tortues marines qui se font braconner étant en très grande majorité des tortues vertes femelles venant des quatre coins de l’océan. Cette richesse est un bien commun à toute la zone de l’océan indien.
Mayotte, doit impérativement prendre conscience de l’importance de la préservation et de la protection de la richesse de son lagon, de sa faune et de sa flore.
La responsabilité de la préservation appartient à tous. Villageois, associations, services d’état, collectivités locales, la biodiversité unique leur tend les mains. Des moyens humains mais aussi financier doivent être instaurés à la préservation et la protection des tortues marines. Des éco-gardes doivent être formés et présents sur toutes les plages de l’ile où les tortues viennent pondre. Et ce, toute l’année. C’est l’une des mesures indispensables à la protection des tortues.
Le travail de sensibilisation et d’éducation doit être poursuivi et approfondi pour qu’une prise de conscience de la population soit effective. Cela doit aussi passer par l’éducation des enfants, pour que les générations futures ne fassent pas les mêmes erreurs. La biodiversité de Mayotte est exceptionnelle. La préserver c’est aussi la mettre en valeur. Il convient de développer un tourisme qui soit en adéquation avec le milieu naturel. Ce sera un axe majeur de développement qui apporterait énormément de bienfaits à cette ile et à sa biodiversité. Si Mayotte instaure une politique de développement d’un éco-tourisme responsable, une tortue vivante rapportera beaucoup plus de richesse à l’ensemble des Mahorais tout au long de sa vie, contrairement aux 35 € du kg de viande vendus illégalement à quelques renégats.
Texte: Gaby Barathieu
Photos: Gaby Barathieu
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C’est comme un vrai sous-marin, une fois sous l’eau impossible d’y pénétrer !
En tous cas je n’ai pas trouvé l’entrée 😉
La vidéo est très chouette !