La décision de la Fédération de sports sous-marins de confier le premier certificat de non contre-indication à tout médecin, choque les médecins fédéraux et subaquatiques. Ils appellent les généralistes à la plus grande prudence.
Soucieuse de faciliter l’accès à la plongée loisirs, la Fédération française d’étude et de sports sous-marins a supprimé l’année dernière l’obligation de faire réaliser la plupart des certificats médicaux de ses pratiquants par un médecin fédéral, du sport ou hyperbare. C’est le cas pour tous les certificats de non contre-indication pour les personnes qui débuteraient dans ce sport, certificats qui peuvent être réalisés aujourd’hui par tout médecin, sans les obliger à aucune formation spécifique.
10 à 15 décès par an
Du côté des médecins fédéraux, et médecins du sport, pour la plupart passionnés de plongée, c’est l’incompréhension. « Nous avons trouvé cela très méprisant car pour nous, une visite de non contre-indication est très spécifique, avec des éléments à contrôler au niveau cardio-vasculaire notamment, assure le Dr Mathieu Coulange, médecin hyperbare et subaquatique à l’APHM. Nous respectons tout à fait le travail des médecins généralistes, mais il nous semble important de les mettre en garde sur la particularité de ce type de visite et les risques encourus. » Et de rappeler que chaque année « 10 à 15 personnes décèdent en méditerranée, pour des causes multifactorielles certes mais parce que leur état physiologique n’est pas adapté aux contraintes environnementales. Alors j’ai envie de dire aux médecins généralistes que ce n’est pas un certificat anodin, qu’il y a des risques très spécifiques à ce type d’activité ».
Une guide pour aider les généralistes ?
Une société d’expertise scientifique Med Sub Hyp , la Société de médecine et physiologie subaquatiques et hyperbares de langue française, forte de 400 médecins spécialisés au niveau national, s’est officiellement insurgée contre cette décision. Et elle souhaiterait aider les médecins généralistes dans la tâche qui leur a été confiée.
Une des pistes de réflexion serait de les guider à l’aide d’un questionnaire et d’un guide de bonnes pratiques pour permettre le suivi de ces sportifs, tout en confiant à nouveau la première visite à un médecin spécialisé, fédéral, hyperbare ou médecin du sport.
« Il ne s’agit pas d’un caprice de médecin spécialiste, souligne encore le Dr Coulange, également vice-président de Med SubHyp, mais nous souhaitons sécuriser la décision des médecins qui ont moins l’habitude que nous de mesurer les risques de la plongée. Il ne faut pas qu’ils hésitent à nous solliciter s’ils souhaitent conforter leur avis. » Une liste de centres hyperbares et de médecins spécialisés existe auprès de la FFESSM et de la société Medsubhyp.
Source : http://www.lequotidiendumedecin.fr/
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