Ce que j’aime dans la préparation de mes départs, c’est aussi le stress du … vérifier le matériel, prendre l’essentiel et doser la petite marge de superflu qui fera dire « heureusement que je l’ai pris ».
Ma recette est simple : la valise et le sac de plongée béants au milieu de la pièce, les allers-retours qui les gonflent d’un joyeux bazar, les copains qui passent, se marrent et me font perdre le fil de mes pensées et l’angoisse de ma copine blonde à la vision de mon paréo fétiche, le « doudou » que je traîne depuis mes vraies plongées, celles des Marquises il y a longtemps-longtemps – mais tu vas encore mettre ça ! Puis vient le sérieux moment où avec Hub, tranquilles, nous retournons ces deux gros dominos pour en extraire les éléments qui vont y reprendre une place chronologique (mes tongues à l’arrivée) ou d’urgence (pharmacie, k-way), qu’ils ne quitteront plus jusqu’au retour. Sauf que cette année, j’ai un sketch de plus à gérer. J’amène 8 personnes chez mon pote Guido pendant 4 jours à Pompom, et :
– Qu’est-ce qui te ferait plaisir, qu’est-ce que je t’amène ?
– Du vin !
– … ?? Bon, ok, pas de problème.
– Allo, salut Mikeul-le-caviste ! Il me faut 6 bouteilles de vin, qui tiennent 11000 km par avion, un secouage en mer, 35° à l’ombre, qui soient très bonnes à l’arrivée – c’est pour offrir – et que tu me donnes le poids d’une bouteille pleine !
Alors voici l’info primordiale à insérer dans vos cours et à faire passer à vos copains : une bouteille de Bordeaux 75 cl, pleine, pèse 1.4 kg.
– Allo, les sherpas ? Dans vos bagages, il faut me réserver 5 fois 1.4 kg, bien protégés, on transporte du précieux !
Notre organisation est carrée : ceux qui montent en TGV prennent le poids et rendez-vous à Roissy où le sherpa en chef est désigné d’office. C’est LE non plongeur qui a les kilos en rab et à qui j’ai juré les foudres de Neptune si le breuvage n’arrivait pas à bon port ! Et c’est parti pour 15 heures de vol, une escale à Kuala Lumpur et arrivée à Tawau où Guido nous attend. Come stai, bello !
Une heure de bus pour les 110 km et nous voilà à Semporna. Ça me fait plaisir de reconnaître les lieux et de jouer le guide touristique. Quelques façades d’immeuble ont été repeintes, les rues sont plus propres, le distributeur ne fonctionne pas – il n’a plus de billets, tient ça, ça n’a pas changé, ça klaxonne et ça grouille sur le marché. J’y fais un saut et j’achète 3 kg de mangues. Je vais encore avoir les mains pégueuses et la bouche dégoulinante de jus sucré, le top !
Après les retrouvailles et les papotages divers, tous à l’embarquement sur la nouvelle jetée. On enfile les gilets de sauvetage et 40 mn plus tard le bateau nous débarque à Pompom au Celebes Beach Resort. Nous avons réservé et payé depuis la France sans problème, règlement par virement bancaire pour notre séjour du 14/03 au 18/03/12, pour 9 personnes.
POMPOM au CELEBES BEACH RESORT
Le bateau présente la proue sur la plage où les 3 marches de l’escalier permettent de descendre sans se mouiller les pieds. On est accueillis par les Dive Masters et c’est Jérôme qui va s’occuper de nous. Il est français mais parle tellement anglais qu’il lui arrive de chercher ses mots en français, de demander une explication sur une expression ou sur une abréviation, « Non Jérôme, un BEES 1 n’est pas un Niveau 1 équivalent à un Open Water. Tu vois les 2 messieurs là ? Ils sont moniteurs, comme toi ! » Reçu 5 sur 5 ! Eclat de rire général qui brise la timidité des premiers moments. Il y a plein d’échanges quant à la pédagogie, les niveaux, les exercices demandés, son job ici … Il est quasiment incollable sur la faune, la flore, et les nudibranches. On s’entend tellement bien qu’à la fin du séjour, on voudra l’emmener avec nous à Sipadan !
L’île fait environ 1 km de diamètre, on fait le tour en une heure en prenant son temps. Il y a 2 hôtels dessus et c’est tout. Ici on est peinard, on est cool, on glande et on n’est pas des agités. Pour la teuf, il faut rester à Semporna. Quoique ! Il y eut des soirées ici qui valent largement Semporna !
Le Celèbes Beach Resort est une petite structure et c’est son très grand avantage, je dirais que la capacité de l’hôtel est d’environ 25 à 30 personnes. On s’y sent à la maison.
La vie commune :
– On peut s’écrouler pour la sieste ou l’apéro dans le large salon d’environ 150 m2, avec tables, tables basses, grands canapés, livres de plongée et de biologie marine, télévision, musique, wifi, et le bureau des dives masters. C’est le lieu d’échanges avant la plongée, après la plongée et le coin des soins des bobos « t’inquiète pas, il tombe dans les pommes à la vue du pansement ».
– Une salle à manger de 200 m2 avec des petites et grandes tables et un distributeur de sodas et bières (payant).
Ces deux pièces sont reliées par l’accueil et totalement ouvertes sur l’extérieur. On est dedans/dehors et c’est très agréable.
– Sous les arbres, sur la plage, du matin au soir, on s’installe sur les tables rondes pour le petit déjeuner, on s’incruste pour le déjeuner et on attend le coucher de soleil à partir de 17h allongé sur le transat. Ouf-ouf, la vie est dure…
– La mer est là, même à marée basse on peut se baigner, détail qui a son importance quand on n’a pas l’habitude des marées
Dodo : 8 bungalows-chambres, répartis autour d’un grand jardin ombragé au bord de la plage. Ils sont spacieux, propres, lumineux et leur disposition éloignée du salon garantit le silence pour dormir. La literie est confortable. Les douches et toilettes sont séparées. La clim fonctionne et est réglable. L’étendoir à linge dehors à côté de chaque bungalow c’est appréciable. Le ménage est bien fait et tous les jours.
Comme les chambres sont grandes, il y a la possibilité d’avoir deux lits par chambre, ça peut faire fait diminuer le coût de l’hébergement.
Mes bungalows préférés, les 1 & 2 (ci-dessous) car les chambres sont en plein soleil ; inconvénient, la chaleur à la fin de la journée, mais moi j’aime.
Repas : La nourriture est correcte et suffisante, poisson, pâtes, riz, viande et fruits frais. Comme il y a 95% de plongeurs, ils ont l’habitude des « bonnes fourchette » mais Guido veut améliorer ce poste, il sent bien qu’il faut un coup de pouce aux saveurs.
Ce soir il nous a rejoint et m’a convoquée dans la cuisine. Il s’était mis aux fourneaux et nous préparait des beignets de fleurs de courgettes, courgettes qui poussent dans le jardin. S’en est suivie une longue conversation sur ses difficultés passées et tout ce qui a été mis en place depuis. « Tu sais quand je suis arrivé j’ai dû apprendre au personnel à faire à manger, à varier les menus, et à faire le ménage tel qu’on le conçoit. Plus le reste ». Un petit moment de silence méditatif puis il conclut « Il y a tout ici, il faut juste mixer les bons ingrédients ». Puis on passe aux projets, mise en place d’une collaboration-formation avec une école de cuisine, tu-m’apprends-à-cuisiner et je-t’apprends-à-plonger, agrandissement du parc marin de Sipadan, interdiction totale de la pêche à la dynamite et les moyens de sa mise en application. Vastes programmes qui vont solliciter son énergie.
Les plongées : 3 plongées par jour départ en bateau en fonction de la météo, et selon l’envie de chacun, des plongées de la plage qui sont illimitées. Les dive masters sont attentionnés et efficaces. Ils aiment leur job ce qui donne le petit plus d’une ambiance amicale.
Journée type : 07h30 petit déj, 09h00 départ plongée avec infos sur le site, ce que l’on devrait voir & courant ; 11h00 plongée ; 12h30 déjeuner ; 14h30 plongée ; 16h30 plongée de la plage ou plongée de nuit à la demande.
Attenante à la plage, il y a la plateforme en béton avec les douches et l’étendage en bois pour les stabs et combis. Le reste du matériel est rangé dans des caisses. Chacun grée (ou son dive master le fait) son matériel sur la plateforme et traverse les 15 m de plage pour monter sur le bateau.
Le rinçage des matériels photos/video se fait dans les gros bacs en plastique réservés à cet effet, exceptés aux changements d’eau où la déconnade les transforme en inévitable jacuzzi !
Les bateaux ont une capacité de 16 plongeurs, mais ça fait beaucoup et le matériel souffre un peu (je suis un tantinet maniaque). J’ai préféré les sorties en petit comité ou les plongées du bord où Jérôme et moi avons séché nos blocs. Je le vanne, il est d’usage que l’hôpital se moque de la charité !
Etat des fonds : Certains endroits sont ravagés par les pêches à la dynamite, c’est vraiment une calamité. La rumeur avertit qu’un des opposants à la pêche à la dynamite a été assassiné à coups de machette il y a deux ou trois mois. Vrai ou paroles d’intimidation ? Toujours est-il que de sombres économies vivent là-dessus. Qui fabrique la dynamite ? Qui la vend ? Où la trouve-ton ? Qui manipule les pêcheurs ? Qui a intérêt à sa continuité ? Comment faire respecter la loi vu les moyens et la surface à surveiller ? J’ai entendu une explosion pour la première fois en plongée à Pompom, c’est un gros boom grave et sinistre. Et ne parlons pas des estropiés ou des morts par ces manipulations foireuses.
Il y a une volonté d’agir et de réparer : Sur des endroits qui sont abîmés, j’ai constaté un gros travail de mise en place de structures métalliques, pneus et bois qui ont été immergées. Petit à petit des colonies d’éponges, de coraux, de crevettes se reconstituent, attirent les plus gros et la vie du récif reprend. Ça ne devrait que s’améliorer. Par ailleurs, Guido aide à la repique du corail avec l’association : http://www.projectaware.org/category/tags/coral-conservation
Il reste bien heureusement de très beaux sites et notamment « The Secret Dive » et pourvu qu’il reste caché. Là, les tables de corail sont larges, les couleurs, les poissons et la vie sont partout et je me suis régalée.
Petite info en passant : avec toutes les actions menées contre le massacre des requins avec les associations locales et Sea Shephered, l’élargissement de la zone de la réserve marine et la lutte contre la pêche à la dynamite, Guido a perdu sa licence de plongées à Sipadan… No comment.
Ce que nous avons vu : anténaires, barracudas, bénitiers, cigales, poissons clowns, poissons coffres, crabes, crevettes, poissons crocodiles, étoiles de mer, poissons faucons, murènes, nudibranches, oursins, perroquets, poissons aiguilles, platax, ptérois, rascasses, seiches, spirographes, syngate, tortues, plus les poissons de récifs et cette liste est non exhaustive car j’ai dû en oublier. Les adeptes de la macro sont ravis.
Les promenades en bateau dans les lagons bleu turquoise en allant plonger sont un pur bonheur.
Les bobos : Dans l’eau à 29-30° trois heures par jour et une température extérieure à 35-40, les ampoules, égratignures et bobos en tous genres s’infectent et guérissent mal. On a recours à la bétadine et on laisse sécher tant qu’on peut. Cette année, va savoir pourquoi, j’ai pris 2 boites de Tricostéril en bande, elles vont servir tout au long des 15 jours et surtout à Sipadan. Pour l’heure à Pompom c’est la teinture mère Apis Melifica, plus des antihistaminiques, plus un bandage de glace pilée qui vont me soulager. Les potes se plaignent « Stooop la glaaace ! ça va manquer pour le rhum ce soir !» En prenant ma serviette, je me suis fait piquer par une scolopendre. Ma main a doublé de volume et pour la douleur, on dirait la brûlure d’un fer à repasser. La sale bête ! Je me jure d’en goûter si je les trouve en friture sur le marché !
« Guidoooo, mets des poules dans ton jardin, non pas celles-là, les autres ! Celles qui mangent les scolopendres !»
Le 18/03 on boucle nos sacs et on repart sur Semporna à 13h00. Je fais rapido un tour de mangues sur le marché – quand on aime on ne compte pas – on va dire au revoir à Guido et son bateau nous transfère sur le Celebes Explorer sur lequel nous allons passer la semaine autour de Sipadan.
SIPADAN sur le CELEBES EXPLORER (lecteur sans auto-dérision et humour décapant s’abstenir)
Les 5 copains qui n’avaient pas pu venir à Pompom sont déjà à bord. On se retrouve avec plaisir, et nous sommes accueillis et briefés par Axel, qui est en charge de la logistique sur le bateau. Tom et Cristina sont nos deux Dive Master.
Le bateau est vétuste au niveau des cabines, pourtant on a l’impression qu’il ne manquerait pas grand-chose pour que ce soit réparé. Manque de volonté du propriétaire ? Laxisme de l’équipage ? Par ailleurs, les agences qui vendent le voyage, ont des commentaires en retour de séjour, que font-elles de ces informations ? Sommes-nous les seuls à lister un état des lieux d’huissier de justice ! Nous avions tous effectué une croisière en Egypte et au cours du séjour la comparaison avec les bateaux et le service égyptien s’est naturellement faite, Egypte – Malaisie : 1 – 0. Je commence par ce qui nous a fait lever les yeux au ciel et faire pfffh, ça terminera ma copie sur tout ce qu’on a aimé !
Etat de 5 cabines du bas et des 2 cabines sur le pont (il y a 8 cabines en tout) du 18 au 25 mars 2012, je donne les dates au cas où une réparation miraculeuse ait eu lieu et que mes infos soient périmées :
— Odeurs de moisi désagréable dans les cabines du bas et comme les hublots ne s’ouvrent pas l’odeur est permanente malgré les bombes d’aérosol
— Les wc des cabines du bas ne fonctionnent pas en navigation. Certains d’entre nous ont été malades, heureusement que des copains avaient leur cabine sur le pont et qu’ils ont pu utiliser leurs toilettes.
— Cabine n° 1 : Il y a des fuites au plafond. La climatisation ne fonctionne pas, ils ont été obligés de dormir avec la porte ouverte pour avoir un peu de d’air et si tant est, un peu de fraîcheur. En revanche au niveau de l’intimité, on peut rêver mieux.
– Cabine n° 2 : la mienne. Lorsqu’il pleut, il y a des infiltrations sur le mur au pied du lit. l’ordinateur posé parterre dans sa sacoche, a été mouillé. Je n’ai pas apprécié du tout. D’ailleurs en cas de panne due à la prise d’humidité, ça se passait comment ? Qui prend la réparation ou le changement de mon ordinateur en charge ?
— Cabine 3, je ne sais pas, les occupants n’étaient pas de notre groupe.
— Cabine n° 4 : Il y a des fuites d’eau dans le wc, le sol est mouillé en permanence. La climatisation est à fond et le système étant cassé, on ne peut pas la réduire. Ils se sont gelés ou ont étouffé. Avec le chaud-froid M a été malade deux jours avec sinusite et les problèmes liés que nous connaissons tous. Mais quand on est là pour une semaine seulement, on plonge quand même.
— Cabine n° 5 : Ils ont eu du goutte à goutte au-dessus de leur lit et au fur et à mesure, le matelas se trempait. Dans les toilettes il y a des fuites au ballon d’eau chaude et à la douchette. Le sol est mouillé en permanence.
— Cabine n° 6 : Il y a des fuites à la chasse d’eau et le sol est mouillé en permanence. L’odeur de moisi a chassé les copains qui ont passé trois nuits sur le pont en se faisant un lit de camp avec les matelas de plage. L’humidité a eu raison de leurs sinus et ils ont été enrhumés le reste du séjour
— Cabine n° 7 : Il y a des fuites au niveau de la chasse d’eau, le sol est mouillé en permanence. Des fuites (dues à la clim et/ou à la pluie ?) ont trempé le matelas de la cabine
— Cabine n° 8 : Au-dessus du lit il y a une fuite qui trempe le matelas ; idem l’orage et/ou la clim ?
N’ayant pas le choix, chacun a pris son mal en patience, a trouvé une serviette pour colmater, ou a utilisé le lit du dessous lorsque c’était possible. Quant nous en avons parlé à Axel, Tom ou Cristina, hormis la mine de circonstance qui indique que c’est habituel et qu’on n’y peut rien, nous n’avons obtenu une seule réponse « un nouveau bateau est en construction, il sera opérationnel l’année prochaine ». C’est très bien mais on s’en fout, on est sur celui là. Je ne l’ai pas dit parce que je sais bien que face à moi, ce n’est pas le bon interlocuteur.
Par ailleurs, chaque semaine le groupe change et dans tous les cas, il sera obligé de s’adapter. Alors les trois employés qui sont aux premières loges patientent durant le quart d’heure de discussion inutile et attendent que ça passe.
Le conseil du jour : réserver la cabine 2 et ne rien laisser au pied du lit. Bonus : on peut tendre une corde à linge du crochet extérieur de la porte à un des barreaux de l’échelle.
Le sketch du jus de fruits
La croisière a commencée le 18/03 à 18h, le 20/03, il n’y a plus de pack de jus de fruits. Il y en a eu 4 litres pour 16 personnes. Axel nous a répondu que le bateau n’avait pas été approvisionné et il n’y en n’avait pas non plus à acheter dans le frigo distributeur. Mince, un verre de jus de fruits le matin en vacances, ça fait partie du petit plaisir qu’on attend.
Comme on était à Mabul, j’ai suggéré que le responsable du bateau achète du jus de fruits. Il nous a d’abord répondu qu’il n’y en avait pas mais comme je connaissais Mabul, j’ai indiqué qu’il y avait des restaurants qui avaient surement quelques jus de fruits en stock. Finalement Tom est parti chercher 5 litres de jus de mangues. Au retour n’ayant pas trouvé de jus de mangues, il est revenu avec 5 litres de jus d’oranges (pas un fruit du pays) dont il nous a présenté la facture pour la modique somme de 132 ringgits, soit 30.70 €. Pour la Malaisie, ce n’est pas cher, c’est colossal ! (J’envoie le pdf de la facture à celui qui me la demande).
1 ringgit malaisien vaut 0,25 €, 1 litre de jus de mangues à Semporna vaut 2.30 ringgits, soit 0.53 €. Nous l’avons donc payé plus de 11 fois le prix d’un jus basique. Morts de rire !
Les ironiques du petit déjeuner qui a suivi : «Tiens, jus obligatoire », « Celui qui refuse a un gage : aller retour à Mabul à la nage et revenir avec 5 litres de jus piqués au bar du resto sans se faire chopper ». Ou encore « Ceci est mon sang. Amen !». Une autre, une autre ! Bon d’accord : « Dive Master c’est une couverture, il fait un trafic juteux !»
On en a surtout conclu que les relations entre ce bateau et les îles sont tendues ou inexistantes. Il est le seul à tourner autour de Sipadan, il fait tellement de jaloux, qu’il n’était pas question que le restaurant de Mabul lui rende un service : « tu reviens la semaine prochaine, ramène-moi les 5 litres que je te prête aujourd’hui ». Visiblement, c’est chacun pour soit.
Le conseil du jour : supprimer définitivement le jus de fruits ou s’en faire livrer une palette à bord.
Pigeon vole
Durant le trajet du retour, Sipadan-Semporna, nous voyons deux canettes vides voler du 2ème pont jusque dans la mer.
Et nous d’en bas : Ho-ooo !
Une tête apparaît. — « why are you throwing your can into the sea ? » Pourquoi lances-tu ta canettte à la mer ? – « Which can ? » Quelle canette ?
Le conseil du jour : résister à la vérification du principe d’Archimède en passant le marin par-dessus bord.
Pigeons volent
Au moment de régler les achats effectués sur le bateau, Axel nous présente la note. Là où les choses se compliquent c’est lorsque le taux de change est tarifé en fonction des billets en euro avec lequel je paie et non sur la somme totale de mes achats. A savoir :
Je paie avec un billet de 50 € ou 100 €, le taux de change est à 3.8
Je paie avec un billet de 10 € ou 20 €, le taux de change est à 3.6
Je paie avec un billet de 5 €, le taux de change est à 3.4
Et comme je paie avec plusieurs billets, on fait un calcul à chaque fois.
Je mets tellement de temps à comprendre (blonde je suis) que finalement Axel :
(*)
□ me propose une aspirine
□ me dit que si je continue il aligne le taux de change sur le tarif du jus d’oranges
□ me montre la feuille des tarifs qu’il a reçue de son bureau. Pour chaque monnaie, Dollar, Yen, Livre Anglaise, Euro etc, un taux différent est appliqué aux billets. Je suis tellement sidérée que j’épluche tout. La date de son tarif est périmée depuis un mois. Après vérification (à mon retour en France) les variations de la bourse sont négligeables.
(*) cocher la/les case(s) inutile(s).
Je prends une photo de sa feuille de change qui comporte l’adresse mail de son job (pour ceux que ça intéresse et qui souhaitent, eux aussi, avoir une explication – plus on est de fous plus on rit – SRB Tawau : tawau88@myjaring.net) et je veux absolument tirer ça au clair. Est-ce une pratique légale ou une arnaque ?
Mes actions à mener et dont je n’ai pas encore eu le temps de m’occuper : envoyer un courriel à tawau88, à la banque de Malaisie équivalente à la banque de France, à Guido qui est peut être au courant des coutumes locales (on n’a pas eu ce problème chez lui, ni ailleurs à Semporna) et un post sur les forums de plongée, afin de croiser les informations et extraire si possible la vérité. J’étais à Bornéo il y a deux ans, je n’ai jamais eu ce système ni dans aucun autre pays que j’ai visité.
Le conseil du jour : faire le change à l’aéroport de Tawau ou n’importe où ailleurs mais AVANT d’embarquer et tout régler en ringgits. Ou ne rien acheter sur le bateau (je sens que vous allez développer votre côté économe).
L’apéro
De retour en France, je suis en contact par mail avec un des plongeurs précédant notre groupe et comme le hasard fait bien les choses, avec un plongeur du groupe suivant. Le premier m’informe qu’il nous a laissé, entre autres, une bouteille de rhum entamée et il espère que nous l’avons bue à sa santé. Je mail au second qu’on a confié à Cristina et Axel, du pastis, de la vodka et de l’armagnac, avec mission de les leur donner.
Personne n’ayant rien récupéré, c’est donc détourné ou jeté. Pourvu que ce soit détourné !
Le conseil du jour : finir toutes les bouteilles avant de débarquer. Hips !
Tout ce qu’on a aimé :
— Le pont avec les cintres pour le séchage des combis, les caisses rangées et facilement accessibles, la place pour s’habiller, et les casiers avec les serviettes de toilette propres dedans.
— La large plateforme de départ et d’arrivée avec la douche chaude. La cerise sur le bateau, entre 2 plongées. On entend :
— Hé, venez voir, il y a un serpent sur la plateforme ! Effectivement, un tricot rayé commence l’ascension du bac de
rinçage photo. Je m’approche pour voir la bête et courageusement je lâche :
— Débrouillez-vous, je me suis déjà faite piquer ! Et que personne ne me réponde “oui” !
Finalement c’est le marin qui pousse doucement le serpent à l’eau avec un bâton.
— Le deuxième pont où tout le monde se réunit le soir en sirotant l’apéro et en attendant le retour de la plongée de nuit. Et c’est aussi un bon endroit tranquille et aéré pour la sieste.
— Toutes les prises électriques à l’entrée du carré et dans le carré pour nos appareils tentaculaires, pas besoin d’attendre son tour, il y en a pour tout le monde.
— La cuisine variée et copieuse
— Le capitaine du petit bateau, toujours souriant et agréable, sourd muet et qui sent tout ce qui se passe autour de lui et communique avec les dive master par les ondes de leurs coups de pieds sur la coque ; une transmission du son par les os que nous a expliqué un de nos copains plongeur et ORL.
— La balade sur Mabul
— Les couchers de soleil, la chaleur, l’eau à 29°
Les plongées
A la première plongée le festival nous accueille et il y a tout : les tortues, le banc de perroquets à bosse, le banc de carangues, le mur de barracudas, plus tout le reste. Ne pas perdre de vue le principal : les plongées sont extraordinaires, il y a trop de choses à voir, partout. Et Cristina et les autres dive master en ajoutent, ils connaissent les sites par cœur et vont droit au but.
La plongée tous les jours, 5 fois par jours à Sipadan, que du bon, avec ou sans trop de visibilité : Antenaires, barracudas bénitier, carangues, cigales, poissons clowns, poissons coffre, crabes, crevettes, poisson crocodile, poisson faucon, mérou, murène, napoléon (le gros et le petit), nason, nudibranches, pégase, perroquets à bosse, platax, ptérois, requins, rascasses, seiches, syngate…
Au retour, le plan repos au frais
Après la matinée de shopping et en attendant le transfert à l’aéroport, j’ai installé tout le monde autour d’une table ronde au Dragon Inn, un restaurant sur pilotis, presque au bout de la jetée après le pont. C’est grand et tranquille, à 400 m du point de transfert, la vue est sympa, on y mange bien, et à 11h on avait fini leur quota de jus d’ananas frais.
Donc, Sipadan c’est toujours d’actualité, allez y, c’est génial, mais la semaine est trop courte !
3 commentaires
Ouaiiiiii…! RDV avec la Sea Shepherd…ça c’est une bonne chose…!
Et ben… pour une blonde c’est un sacré billet de blog!!!
Merci pour toutes ces infos.
Je pars normalement en octobre sur le celebes… tu me fais doutais Ozi
Aucun doute sur les plongées, réserve la cabine 2, fait toi livrer la palette de jus de mangue, fait du change et finit tes apéros ! Mdr ! et si tu as le temps prend un pot avec Guido, il te plaira.