L’hippocampe, mythique et mystérieux animal marin se déclare officiellement en crise. En réalité, la crise s’est généralisée à l’ensemble de son monde immergé et chaque espèce vivante qui le constitue lutte désormais pour sa survie.
Tout combat possède son icône et grâce à sa popularité, l’hippocampe est naturellement le meilleur ambassadeur des fonds marins de notre littoral. Portrait d’une égérie:
L’hippocampe, un hybride qui n’en est pas un !
Ne vous y trompez pas, malgré ses allures chevaleresques, l’hippocampe est très clairement identifié comme un poisson, il respire grâce à des branchies et se déplace avec ses nageoires pectorales et dorsales.
Il fait partie de la grande famille des syngnathidés et se retrouve sous le genre Hippocampus qui représente au minimum une trentaine espèces dans le monde.
En Europe, nous n’en recensons cependant que deux, l’hippocampe à museau long (hippocampus Guttulatus) ou l’hippocampe à museau court (hippocampus Hippocampus).
Leur différence tient essentiellement à la longueur de leur bouche et à leur tête, l’hippocampe à museau long arbore une petite couronne tandis que l’hippocampe à museau court dispose d’une crête triangulaire au sommet de son crâne. Il semblerait également que le premier soit légèrement plus grand et plus répandu.
Anatomie d’un poisson original.
Darwin et sa théorie de l’évolution serait bien embêté à expliquer les caractéristiques physiques étonnantes de l’hippocampe. Biopsie d’un poisson unique en son genre:
Une tête qui ressemble à s’y méprendre à celle d’un petit cheval avec une longue bouche édentée mais capable d’aspirations fulgurantes. Le système de la sarbacane inversée qui permet donc à l’hippocampe d’aspirer tranquillement ses proies lorsqu’elles sont à portée.
Ses yeux indépendants lui offrent une vision binoculaire, idéale pour repérer ses proies tout en surveillant la zone des prédateurs. C’est aussi un atout majeur pour mesurer avec précision la distance d’une proie et ainsi déclencher une attaque efficace.
Un corps dépourvu d’écailles mais renforcé par un squelette doublé de plaques osseuses sous cutanée qui lui garantissent une bonne protection face aux petits prédateurs.
Certains hippocampes un peu plus farfelus, arborent même de jolies excroissances et filaments de peau. Le corps de l’hippocampe est capable d’homochromie et d’homotypie, parfait pour rester invisible.
Chez le mâle, une poche incubatrice garantit la reproduction et la protection d’une descendance.
Enfin, l’hippocampe, privé de nageoires ventrales et caudales, se voit doté d’une queue préhensile, particularité aussi unique qu’utile sous l’eau. Une capacité venue directement du singe ? Allez savoir…
Hippocampe, mode d’emploi.
Où vit-il ?
En France, les deux espèces d’hippocampes se retrouvent majoritairement dans les zones infralittorales à forte productivité organique comme les lagunes (Bassin d’Arcachon et bassin de Thau…) ou autres milieux paraliques (Ria d’Etel, Rade de Brest, Golfe du Morbihan…) mais il est théoriquement possible d’en voir sur tout le littoral.
Son biotope de prédilection ? Les fonds sableux et sablo-vaseux colonisés par des herbiers de type zostère ou posidonie mais on le retrouve également dans des zones rocheuses riches en algues, éponges ou ascidies.
En réalité, les hippocampes sont capables de s’adapter aux différents écosystèmes de nos côtes. Il est courant de retrouver une même espèce avec de fortes variabilités morphologiques en fonction de sa zone d’habitat.
Se déplacer incognito.
Sa morphologie particulière et la miniaturisation de ses nageoires font de l’hippocampe un poisson peu rapide et peu endurant. Il est donc peu mobile et sa seule chance d’effectuer de longs voyages marins reste la dérive, accroché à un débris flottant.
Dans les faits, l’hippocampe nage peu et l’utilisation de ses deux nageoires dorsales l’aide plutôt à ramper ou à manœuvrer élégamment dans des zones restreintes.
Se déplacer, c’est prendre le risque d’être repéré, ce sont donc ses capacités de camouflage qui lui offrent le plus de chance de survie. Capable d’homochromie (faculté à reprendre la couleur de son environnement) et d’homotypie (faculté à reprendre les formes de son environnement), l’hippocampe a de sérieux atouts et son immobilisme à tout épreuve lui permet d’éviter ses prédateurs tout en se nourrissant sans le moindre effort.
Servir le repas ou servir de repas ?
Pour survivre, la règle est simple et identique à chaque espèce: se nourrir sans être mangé.
Et il faut admettre que la technique de chasse de l’hippocampe est particulièrement bien rodée, rester immobile, invisible et attendre qu’une proie entre dans son périmètre d’aspiration.
Dès lors qu’elle se trouve à portée, l’hippocampe redresse lentement sa tête et lance son processus d’aspiration qui ne dure qu’une fraction de seconde. L’aspiration est si propre qu’aucun remous ne viendra perturber sa proie. Cette dernière n’a aucune chance d’y échapper et parfois même, ne se rendra compte de son sort qu’une fois dans l’orifice buccal de l’hippocampe.
Ses proies favorites ? Les copépodes et autres petits mollusques ou crustacés au stade larvaire qui sont particulièrement abondant dans leur zone d’habitat.
L’hippocampe est dépourvu de dents et dispose d’un système digestif plutôt simple, il est assez glouton et ne rate que peu d’opportunités d’avaler une proie.
Un dispositif de chasse qui n’est pas sans rappelé celui du Frog fish (poisson grenouille). Ce dernier est d’ailleurs un redoutable prédateur pour l’hippocampe des eaux tropicales mais sous nos latitudes, modestement plus tempérée, les principaux prédateurs naturels de l’hippocampes sont d’autres poissons tels que les raies, labres et petits requins mais parfois aussi des céphalopodes, ou bien même des oiseaux marins dont la prédation est bien avérée dans le bassin d’Arcachon.
Mais malheureusement, le plus gros et le plus dangereux prédateurs de l’hippocampe, c’est nous mais nous y reviendrons plus tard.
Un mari parfait.
Comme toutes espèces animales, la vie de l’hippocampe se résume finalement à se protéger, manger et se reproduire.
Et sur ce dernier point, l’hippocampe n’est pas en reste au niveau originalité. Monogame, fidèle et dévoué, l’hippocampe est un mari parfait.
Soucieux de la santé de madame, c’est monsieur qui, après avoir émoustillé sa belle d’une parade amoureuse, recevra ses ovules dans sa poche incubatrice. Il se chargera ensuite de leur fécondation et de la gestation des oeufs pour une durée de 3 à 4 semaines, jusqu’à la naissance de leur progéniture.
La saison de reproduction démarre généralement aux premiers réchauffement de l’eau et elle peut être éprouvante pour notre hippocampe mâle. Un cycle entier de reproduction dure entre 3 et 4 semaines et peut se répéter jusqu’à 5 fois par saison. Avec une moyenne de 300 naissances par cycle, notre couple pourrait être parent de 1500 petits hippocampes par saison. Et oui, quand on aime, on ne compte pas… Relativisons cependant car seulement 10 à 15% des nouveaux nés atteignent la taille adulte.
En Europe, nos hippocampes ont une durée de vie moyenne de 4 à 5 années et peuvent atteindre une taille de 12 à 15cm voir jusqu’à une vingtaine de centimètres pour les plus gros spécimens rencontrés.
Avec ses facultés de chasses, de camouflage et de reproduction, l’hippocampe semble armé pour durer mais la réalité est tout autre.
L’hippocampe, un cuirassé dans la tourmente.
Au delà de ses airs de cuirassé infaillible, l’hippocampe est vulnérable et même si c’est surtout en raison de l’exposition directe de son habitat aux activités humaines, il est aussi la cible d’un vaste trafic mondial.
Victime de la mythologie.
Les Grecs voyaient l’hippocampe comme une création de Poseidon et par conséquent, l’associaient à la force et au pouvoir. Les asiatiques eux, voyaient plutôt les hippocampes comme un esprit dragon et lui donnaient des attributs de pouvoir et de chance, une symbolique également partagée par les marins et il est toujours d’actualité de se voir offrir un hippocampe séché en guise de porte bonheur.
Bien évidemment, cette symbolique ne relève que de croyances ancestrales où l’imaginaire faisait office de sciences.
Dans le monde, on estime entre 35 et 40 millions d’hippocampes pêchés chaque année, la moitié servant uniquement la médecine traditionnelle asiatique qui lui prête des vertus fortifiantes et aphrodisiaques, l’autre moitié étant exploitée par l’industrie agroalimentaire, les aquariophiles, ou le commerce de souvenirs macabres.
Ironie du sort, les chinois, qui pourtant, semblent rafler la majorité des prises mondiales, interdisent la pêche des hippocampes sur leur territoire, préférant s’approvisionner de façon plus discrète, en témoigne la dernière saisie de 12 millions d’hippocampes sur un navire péruvien en septembre 2019.
Cette pêche ciblée et souvent artisanale reste un désastre pour les hippocampes monogames qui, orphelin de leur moitié, ne se reproduiront plus.
A l’image des requins donc, les hippocampes sont victimes de croyances ancestrales et font l’objet d’un vaste trafic mondial.
Les européens plus sérieux ?
En Europe, les choses sont quelques peu différentes, plusieurs conventions ont donné un statut à l’hippocampe:
- la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage place les deux espèces d’hippocampes européens dans la catégorie des « espèces strictement protégées » .
- La convention de Barcelone relative à la protection des aires protégées et à la biodiversité méditerranéenne place les hippocampes dans l’annexe des « espèces en danger ou menacées ».
- La convention OSPAR, elle, place l’hippocampe dans la catégorie des espèces menacées et en déclin dans les zones allant de la mer du Nord à l’Atlantique.
Citons également la convention de Washington (CITES) qui régit son commerce entre les 183 pays signataires. Sous l’impulsion d’Amanda Vincent et du Project Seahorse, la convention a placé l’hippocampe sur son annexe II dès 2002. Il s’agissait alors de la première espèce marine à être protégée selon ses accords.
L’espèce a donc clairement un statut reconnu d’espèce menacée et protégée mais ce cadre juridique n’est qu’une base, et les conditions de pérennisation de l’espèce et surtout de son habitat nécessiteront bien davantage.
Une démographie humaine étouffante.
De part leur proximité avec la zone littorale, les hippocampes et leur biotope subissent directement la pression des activités humaines, citons notamment:
- La pêche non sélective: le chalutage est une pêche aveugle qui peut détruire des populations et des zones d’habitat entières en un seul passage. La pêche de ce type est clairement l’ennemi numéro un et à ce jour, cette pratique est un non sens écologique !
- les constructions portuaires et autres opérations de dragage ont souvent un impact lourd sur l’habitat des hippocampes, provocant très souvent des modifications substantielles de l’environnement comme des déplacements de courants marins côtiers ou des sédimentations excessives et durables.
- La pollution des eaux est un facteur indéniable et menace de plus en plus la pérennité des zones de biodiversité marine côtière. Les rejets industriels d’eaux chargées en polluants, le transport maritime et ses hydrocarbures, l’agriculture et ses engrais riches en nitrates mais aussi les déchets plastiques ou organiques que nous jetons chaque jour dans la nature et qui finissent tôt ou tard dans la mer.
- Et enfin, ne négligeons plus la pression démographique que subissent les zones côtières où l’activité humaine augmente considérablement. Le tourisme et les activités nautiques et subaquatiques ou la pêche à pied empiètent directement sur la zone de vie de l’hippocampe.
La pression de ces activités devient d’autant plus préoccupante qu’elle suit une courbe démographique ascendante et que les dernières études sur la zostère, habitat favori de l’hippocampe relève une nette diminution des espaces colonisés.
La zostère, mangrove des zones tempérées.
Le long de nos côtes françaises, Il existe un écosystème que l’on considère aujourd’hui comme un « Hot-spot » de biodiversité, il s’agit des herbiers de zostère. A l’image de la posidonie qui peuple exclusivement la Méditerranée, les prairies de zostère jouent un rôle écologique majeur.
La zostère, une plante à fleurs.
On recense principalement deux espèces, la zostère marine et la zostère naine, la première étant bien sûr plus grande que la seconde et leur zone de répartition est légèrement différente, si on trouve la zostère marine dans la zone infralittorale, la zostère naine, elle, se retrouve plutôt dans la zone intertidale.
La zostère n’est pas une algue mais une plante phanérogame qui se développe sur des fonds sableux ou sablo-vaseux et comme ses cousines terrestres, elle possède un système foliaire composé de feuilles, d’une tige (rhizome) et d’un sytème racinaire.
Les herbiers ont un double rôle, à l’image des mangroves. Ils protègent les côtes de l’érosion et fournissent un habitat de qualité à de nombreuses espèces.
Un filtre géant qui protège contre l’érosion
En diminuant l’énergie hydrodynamique, ils sont capables de piéger les sédiments et macroalgues, de les fixer puis de les filtrer, contribuant largement à diminuer la turbidité de la colonne d’eau. Si vous voyez vos pieds lorsque vous vous baignez, les herbiers de zostères n’y sont pas étrangers.
Cette capacité à fixer les sédiments leur permet de renforcer leur ancrage en stabilisant leur sol et la couverture de leur feuillage est capable d’atténuer la force des vagues, notamment aux marées basses, limitant ainsi le déplacement des sédiments et donc l’érosion de nos côtes.
Réservoir de biodiversité.
Les herbiers de Zostères sont la base d’un écosystème extrêmement riche et indispensable à de très nombreuses espèces. En Bretagne par exemple, il est possible de répertorier plus de 150 espèces de macrofaune invertébrée dans un herbier.
Le rôle des zostères va bien plus loin et sa capacité à offrir une protection aux prédateurs corrélée à l’abondance de nutriments disponibles en fait une excellente zone de reproduction et de nurserie. De très nombreuses espèces non résidentes, choisissent les herbiers pour y déposer leurs oeufs et leur progéniture, ainsi, il est très courant d’y trouver des pontes de calamars, seiches, raies ou petits requins comme les roussettes.
C’est évidemment un environnement très favorable aux syngnathes et hippocampes, la majorité des observations en Bretagne provenant d’ailleurs d’un herbier ou d’une zone proche.
Si la zostère n’est pas consommée par ses hôtes marins, elle représente un met de choix pour quelques oiseaux migrateurs comme les oies bernaches ou les canards siffleurs qui, lors de leur passage, peuvent détruire une zone assez rapidement mais leur impact global reste cependant assez limité.
La zostère, écosystème en danger.
La zostère est capable de s’adapter à différents environnements mais elle reste très sensible à l’anthropisation de son milieu et aux changements rapides et prolongés de ses paramètres. Citons entre autre quatre causes majeures: une modification de la sédimentation, une hausse de la turbidité, un sur-apport d’éléments nutritifs et l’arrachage.
Sédimentation, luminosité et apports nutritifs:
Sensible aux conditions de sédimentation, la zostère peut se déchausser en cas de faible apport de sédiments mais c’est plus souvent une augmentation de celui-ci qui cause sa perte par ensevelissement. Cette hausse de la sédimentation peut arriver lorsque de lourdes opérations de dragage ou travaux portuaires ont lieu mais aussi après des phénomènes météorologiques de plus en plus réguliers, comme les tempêtes ou les pluies torrentielles.
Cela peut également causer une nette augmentation des sels nutritifs dans l’eau provoquant la prolifération d’algues épiphytes, et cela donne parfois des tapis d’algues étouffant littéralement l’herbier comme les marées vertes en Bretagne par exemple.
Ce phénomène n’est pas rare au printemps mais il dure de plus en plus longtemps, réduisant alors l’apport de lumière indispensable au fonctionnement de l’herbier, limitant ainsi la fixation des sédiments et nutriments, ce qui finira par augmenter la turbidité de l’eau et c’est alors un cercle vicieux qui se met en place, l’herbier ne peut se régénérer et meurt.
L’eutrophisation des milieux aquatiques littoraux devient préoccupante et si la raison principale restent des taux élevés d’azote et de phosphore en Bretagne, elle relève plutôt des taux anormaux d’hydrocarbure et de biocide dans le bassin d’Arcachon.
Autant de nutriments terrigènes différents qui viennent polluer et modifier l’écosystème marin infralittoral et dont les principaux responsables restent l’agriculture, l’industrie et les transports.
Des pêcheurs et plaisanciers pas toujours bien informés.
La zone littorale soumise aux marées voit régulièrement des hordes de pêcheurs à pieds racler, creuser et piétiner l’estran. Cette pratique pourtant strictement encadrée est responsable de l’écrasement et la destruction de nombreux herbiers.
La réglementation française et européenne, protège les herbiers qu’ils soient de Zostère ou de Posidonie et l’interdiction de pêche sur ces zones est claire. Si cette interdiction reste toutefois respectée par la plupart des pêcheurs, certains restent capables de détruire des dizaines de mètres carré de zostère à chaque marée, avec des conséquences désastreuses sur la biodiversité qui le peuple.
Même constat pour les plaisanciers qui raffolent logiquement des zones côtières abritées, et qui y jettent régulièrement leur ancre, arrachant au passage de nombreux plans.
Cette destruction directe par l’homme n’est pas à marginaliser tant ces activités tendent à augmenter de façon considérable. La réglementation existe, il s’agit maintenant de la faire connaitre et de l’appliquer car les mauvais comportements sont très souvent la résultante d’une simple « ignorance ».
Agir pour protéger.
Il est donc urgent de rendre durables nos pratiques car si l’hippocampe est en danger, il n’est clairement pas le seul et c’est tout un écosystème marin qui pourrait disparaître. La fatalité n’est pas une option et la première chose à ne pas faire, c’est ne rien faire !
Tout à chacun, nous avons une possibilité d’agir pour conserver et pérenniser ce que la nature nous offre de plus incroyable. Les hippocampes ont besoin d’alliés et même si nous sommes son ennemi numéro un, nous pouvons aussi être son allié principal.
Apprendre, partager et agir.
Il y a une base essentielle à toute protection, c’est la recherche. Sans la sciences et son apport de connaissances, il est impossible de comprendre les interactions et leurs conséquences sur notre environnement. Sans elle, point de découvertes, point d’émerveillement et point d’avenir… Fort heureusement, nous disposons aujourd’hui de suffisamment de connaissances à partager pour agir en conséquence.
On peut tous agir, que ce soit à travers des initiatives individuelles ou collectives, chaque démarche citoyenne est un signal positif et permettra de faire changer les pratiques de chacun mais aussi de l’industrie, de l’agriculture, des transports et de la pêche etc…
Exemples d’actions individuelles:
- Respecter les zones d’habitat sous-marine comme les herbiers de zoostère et la posidonie. Ne pas pratiquer la pêche à pied dans ces zones, ne pas y mouiller d’ancres et lors de nos plongées, privilégier l’exploration de la zone périphérique, disposer d’une bonne flottabilité et bien sûr, on ne prélève rien.
- Limiter sa consommation de plastique et autres emballages superflus. Lors de nos immersions, il est très courant de retrouver des déchets, ramassons-les autant que possible. Si chaque plongeur récupère un déchet à chaque sortie, ça fait un sacré nettoyage à la fin de l’année.
- Privilégier les produits issus de l’agriculture raisonnée et surtout locale. Manger des produits de saison.
- Boycotter les poissons issus de la pêche au chalut et les produits transformés de la pêche comme le surimi ou certaine terrine de la mer qui utilisent exclusivement les poissons issus de ce type de pêche. Privilégier la pêcherie locale et artisanale, idéalement à la palangre ou à la ligne.
- Ne pas acheter des souvenirs issus d’animaux. Un hippocampe séché n’a jamais porté chance, privilégier le trèfle à 4 feuilles.
- Dénoncer les pratiques illégales et frauduleuse. Les réseaux sociaux peuvent mobiliser l’opinion rapidement, un étal de poissonnier avec des espèces protégées, une usine qui rejette ses eaux polluées, autant de comportements inadaptés à dénoncer.
- Participer aux actions de sciences participatives et aider la recherche par nos photos et autres observations.
Agissons ensemble.
Les actions collectives sont la suite logique de nos actions individuelles, elles ne sont que la mise en commun de nos actes mais disposent de quelques moyens supplémentaires et d’une médiatisation plus importante.
Avec les associations de protection de la nature ou les initiatives citoyennes et locales, les combats menés deviennent plus visibles et disposent d’un certain poids pour l’élaboration de politiques publiques et le changement des pratiques globales.
Toutes actions dans ce sens méritent d’être soutenues, soit par votre participation ou grâce à des dons qui financeront les campagnes.
La sensibilisations auprès du public restent selon moi la base de la protection des hippocampes et des autres espèces animales. Les enfants sont un public réceptif et curieux en ce sens, ce sont parfois même les premiers ambassadeurs auprès de leur famille. Il est donc important d’organiser des campagne de sensibilisation dans les écoles. L’idée étant de créer un lien affectif ou de curiosité auprès des nouvelles générations, qui agira naturellement en conséquence, cela paiera dans les années futures.
Les actions collectives soutenues et visibles on souvent une influence dans l’élaboration des politiques nationales et européennes en matière de protection des espèces. La création d’aires marine protégées (AMP), indispensable pour la gestion et le contrôle de ces zones à forte biodiversité, ne sont par exemple possible qu’avec le travail des scientifiques et l’appui des associations.
Nous avons tous un rôle à jouer pour protéger notre nature et je ne doute pas que chacun le saisira…
Liste des associations et programmes de sciences participatives en lien avec l’hippocampe :
Peau bleue: L’association peau-bleue est certainement la plus représentative pour la protection des hippocampes et son milieu en France. Fondée en 1995 par Patrick Louisy, biologiste reconnu et passionné entre autre par les hippocampes, l’association a développé un ambitieux programme « EnQuête d’hippocampe » qui regroupe plusieurs projets comme HIPPO-ATLAS, HIPPO-THAU, HIPPO-HABITAT où chacun peut contribuer à sa manière. Les résultats de ces recherches sont régulièrement publiés et le magnifique ouvrage de Patrick Louisy « Hippocampes, une famille d’excentriques » est à recommandé à tous les curieux de nature.
A Noter également le Fish watch forum, géré par l’association peau bleue qui est un observatoire participatif collectant les nombreuses observations marine en Europe et dont chacun peut participer.
Project seahorse: Fondé et géré par Amanda Vincent, spécialiste mondiale des hippocampes, Project seahorse participe aux actions de recherches, de sensibilisation et d’actions pour la protection des hippocampes dans le monde. Leur plus beau fait d’armes ? L’inscription de l’hippocampe à l’annexe II de la CITES en 2002. Leur site et ses publications régulières sont une véritable mine d’or.
Ocean obs: Ocean Obs est un réseau de sentinelle de la mer opérant sur la façade Atlantique et les données recoupées sont ensuite partagées avec différents projets scientifiques. Leur programme observatoire participatif de la biodiversité marine (OBPM) vise essentiellement le suivi des hippocampes et seiches dans leur habitat de zostères.
Un océan de vie: « Un petit geste pour une grande cause », telle est la devise de l’association Fondée par René Heuzey. L’objectif est simple, sensibiliser le public contre la pollution par nos déchets quotidiens et encourager une action citoyenne en organisant des campagnes de ramassage sur nos plages et fonds marins. Un objectif essentiel assuré par une présence médiatique forte, ainsi leur sac filet bleu, utilisé pour le ramassage des déchets, est connu de tous.
Longitude 181: Fondée par François Sarano et sa femme en 2002, Longitude 181 est maintenant reconnue dans le monde entier. Forte de sa capacité à communiquer, l’association joue un rôle essentiel, celui de la sensibilisation, et les différentes Chartres qu’elle a instauré à l’encontre des plongeurs ou plaisanciers sont aujourd’hui adoptées et affichées un peu partout.
Il existe bien d’autres initiatives et projets dont chacun tirera une sensibilité différente mais tous méritent notre soutien. Agissons maintenant, ensemble et préservons ce que la nature nous offre de plus incroyable…
Loic Merret:
Plongeur breton avant tout, je n’hésite pas à quitter ma terre d’embruns pour découvrir le petit monde qui peuple nos océans.L’émerveillement étant la route la plus directe vers la sensibilité, il me fallait un moyen de partager cet univers que tant de terriens ignorent.C’est ainsi que j’ai découvert la photographie sous-marine et les longues immersions…Retrouve son instagram ici.