Un appareil photo plénoptique, commercialisé pour la première fois à un tarif raisonnable.
L’intérêt ? La possibilité de faire la mise au point sur l’ordinateur, bien après la prise de vue. Certes, pas encore de caisson sous-marin, mais gageons que ce n’est qu’une question de temps…
CHOISIR QUEL PLAN DE L’UNIVERS SERA PROJETÉ SUR LE CAPTEUR
Les appareils photo projettent l’univers (en trois dimensions) sur une surface plane (le capteur). Le problème, c’est que les objectifs créent une image en trois dimensions — l’image d’un sujet, qui réunit tous les rayons lumineux partis de celui-ci, est plus ou moins éloignée de l’objectif selon la distance du sujet. Il faut donc faire une mise au point, c’est-à-dire choisir quel plan de l’univers sera projeté sur le capteur ; les objets situés devant ou derrière ce plan auront une image floue.
ENREGISTRER LES RAYONS LUMINEUX EUX-MÊMES
Il y a pourtant une solution : enregistrer non pas la lumière percutant le capteur, mais les rayons lumineux eux-mêmes, avec leur direction d’arrivée. On peut donc calculer l’endroit où tous les rayons partis d’un même objet se croisent, autrement dit l’endroit où se forme l’image de cet objet ; ainsi, on peut reconstituer une vraie “image 3D” de l’univers, et le logiciel peut développer cette image avec une netteté complète, du premier plan jusqu’à l’horizon : la profondeur de champ est ainsi infinie.
MISE AU POINT A POSTERIORI
Il peut aussi faire une mise au point a posteriori, en décidant que le “plan image” sera à tel endroit et que les objets plus ou moins proches seront flous : on obtient alors la même image que si l’on avait utilisé un appareil classique, mais on peut changer la mise au point à volonté.
UN COÛT PROHIBITIF
Le seul problème, c’est qu’il faut enregistrer plusieurs rayons pour chaque point du sujet photographié : c’est l’intersection de ces rayons qui permet de calculer l’image. Les appareils utilisant ces technologies, dits “plénoptiques”, utilisent donc des capteurs de très haute définition, pour fournir des images finales de définition médiocre. Pis, l’utilisation de tels capteurs, avec les aménagements nécessaires, entraîne un coût prohibitif qui réserve les appareils plénoptiques à des utilisations marginales.
LYTRO : LE PLÉNOPTIQUE ABORDABLE
Ce n’est plus le cas, avec les appareils Lytro. Ceux-ci sont des appareils plénoptiques assez classiques, capturant 11 millions de rayons lumineux. Ils sont équipés d’un zoom 8x (focales équivalentes à 35-280 mm), avec une ouverture constante à f/2.
DÉFINITION FINALE DE L’ORDRE DU MÉGAPIXEL
La définition des images obtenues est un grand mystère, même si Lytro annonce au moins 1080 pixels de côté, permettant de supposer que la définition finale serait de l’ordre du mégapixel. Ça peut paraître extrêmement peu, mais les utilisateurs ciblés par Lytro sont plus susceptibles de partager leurs œuvres sur Facebook que d’en faire des tirages d’exposition…
LYTRO NE S’ADRESSE RÉSOLUMENT PAS AU TECHNICIEN
L’approche stylistique est délibérément minimaliste — l’appareil est un tube carré, avec un objectif à un bout et un écran tactile à l’autre. L’approche philosophique semble assez restrictive, le logiciel de publication envoyant les images sur le site de Lytro : c’est uniquement à partir de celui-ci que l’utilisateur pourra partager son image…
DISPONIBLE DEPUIS CETTE SEMAINE AUX US
La version 8GB pour un équivalent de 350 images coute 399$
En savoir plus : www.lytro.com
Texte : Isabelle Croizeau
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je te l’ai dit, le plus tard possible !