Nous voici de retour sur Scuba-People, après une absence quelque peu prolongée. Nous devons admettre que notre inspiration nous avait quittés, mais plutôt que de recourir à une solution rapide comme Chat GPT, nous avons préféré prendre le temps de produire notre propre contenu, basé sur nos expériences et nos connaissances Ensemble analysons les appareils hybrides pour la photo sous-marine voici nos recommandations pour choisir le meilleur modèle.
Le temps des appareils numériques tire à sa fin, laissant place à une nouvelle génération d’appareils “mirrorless”. Plus compacts et plus rapides que les appareils photo numériques traditionnels, ces boîtiers sont légion et sont souvent ultra-performants, que ce soit pour la photo ou pour la vidéo. Mais que nous réserve l’avenir ? Quel sera le meilleur appareil à venir ? Une question complexe à laquelle il est difficile de répondre.
Toutefois, une chose est certaine : ces appareils high-techs sont de plus en plus polyvalents, et un boîtier haut de gamme peut désormais être utilisé aussi bien pour les portraits que pour les voyages, l’animalier ou même la photo sous-marine. Nous devons nous aussi changer de boîtier, et le choix est si complexe que nous avons décidé d’en faire un article, dans l’espoir que cela puisse également vous aider à y voir plus clair. Nous passerons en revue les sorties les plus récentes et tenterons de mettre en lumière les avantages et les inconvénients de chacun, tout en gardant en tête que nous cherchons avant tout à trouver le meilleur compromis entre les hybrides en qualité photo et vidéo.
Sony, une technologie à la pointe.
Chez Sony, l’A1 est une véritable machine de guerre, capable de tout gérer, que ce soit pour la photo ou pour la vidéo. Certes, son prix reste l’un des plus élevés du marché, mais il offre une possibilité de prise de vue jusqu’à 30 images par seconde avec un capteur plein format de 50 millions de pixels, et est capable de filmer en 8k30fps et 4k120fps sans surchauffer. Le nouvel A7R5 est également une belle réussite chez Sony, avec un capteur de 61 millions de pixels et un viseur HD de 9 millions de pixels. En vidéo, il est tout aussi performant, pouvant monter jusqu’à 8k24fps et 4k60fps.
Pourtant avec Sony, il n’est pas possible de tourner en RAW interne, pour cela, il faut utiliser un enregistreur externe tel que l’Atomos Ninja v ou même sa version +. Il est donc nécessaire de se contenter du codec H.265. Le format RAW en vidéo, tout comme en photo, permet de réaliser la balance des blancs en post-production. En utilisant le format RAW, la correction des couleurs est plus précise. Pour faire de l’image sous-marine, c’est le meilleur moyen d’utiliser la lumière naturelle et d’éviter une teinte bleue-verte sur les images. Malgré l’absence de fichiers en format RAW, Sony possède un logiciel de couleur très plat qui permet de retoucher les fichiers avec une certaine qualité, mais qui reste toutefois inférieure au format RAW.
La technologie de mise au point sur le A7R5 est encore meilleure que celle de l’A1, qui était déjà très réactive et “stickait” le sujet, pour utiliser le jargon de la photographie. L’AF du A7R5 est équipé d’une intelligence artificielle capable de reconnaître les visages, ce qui est une première pour un appareil photo. Cependant, il est regrettable qu’un boîtier comme l’A1, à un tel prix, ne bénéficie pas de la même technologie
La plus grande faiblesse de Sony réside dans sa mise à jour peu régulière du système d’exploitation de ses boîtiers.
Canon, a l’affût de la demande des consommateurs.
Canon a fait sensation avec la sortie de son R5, qui a rapidement connu des problèmes. Bien que les performances soient incroyables, certains défauts ont nui à la réputation de l’appareil.
En effet, il avait tendance à surchauffer rapidement lors de l’enregistrement de vidéos en haute résolution, obligeant les utilisateurs à l’éteindre voire souvent l’appareille restait éteints à cause du protocole anti-chauffe. Ce problème a été résolu grâce à la dernière mise à jour du firmware, qui permet de régler la sensibilité à la chaleur du capteur.
Canon a néanmoins présenté une version supérieure, le R5C pour Cinema, doté d’un capteur plus grand de 75 millions de pixels. Cet appareil est incroyable pour la vidéo et produit également des photos magnifiques. Il permet de filmer en 8k 50 fps en Cinema Raw Light, ainsi qu’en 4k 120 fps. Mais il est coûteux.
Canon propose également le R3, un excellent boîtier capable de performances photo et vidéo incroyables, mais il est assez volumineux et son capteur de 20 millions de pixels est nettement inférieur en termes de résolution par rapport à celui du R5C. Les systèmes autofocus de Canon sont d’une grande précision et figurent, avec ceux de Sony, parmi les meilleurs du marché. Il est possible de suivre la mise au point directement depuis le viseur, qui suit le regard et ajuste automatiquement l’AF, une technologie incroyable. Canon est constamment en train d’innover et cherche à attirer les utilisateurs. La plus grande force de Canon reste cependant ses optiques, mais pour l’instant, je ne parle que des boîtiers.
Nikon, n’a pas dit son dernier mot.
Nikon, qui était autrefois l’un des leaders et le challenger direct de Canon, a perdu de la vitesse au fil des ans, surtout pendant la pandémie de Covid, face à la concurrence de Sony qui est entré en course et a corsé les choses. Cependant, il y a environ un an, Nikon a lancé le Z9, un appareil incroyable qui brille tant par ses performances photo que vidéo. Avec un capteur de 45 MP, il peut prendre des photos en Raw à 20 images par seconde et jusqu’à 120 images par seconde en jpg
Le Nikon Z9 est un boîtier hybride qui a suscité beaucoup d’intérêt dans le monde de la photographie. Il est l’un des premiers à offrir la possibilité de pré-enregistrer pendant une seconde avant d’appuyer sur la gâchette. De plus, le Z9 est capable de filmer en 8k à 60fps en Raw et 4k à 120fps en Raw, ce qui en fait l’un des seuls boîtiers sans miroir à offrir cette possibilité. Bien que l’autofocus ait connu quelques problèmes au début, Nikon a été très attentif à rectifier le tir grâce à une mise à jour de son firmware. De nombreux photographes animaliers ont vanté les mérites de ce boîtier.
Cependant, il ne fait pas l’unanimité en sous-marins car il ne possède pas de mécanisme d’obturateur de vitesse mécanique et la synchronisation avec les flashes au-delà de 1/200 n’est possible qu’avec des flashes compatibles HSS (actuellement, seuls deux fabricants proposent cela en option). Il est vrai que ce type de flash sous-marin est coûteux. Si le Z9 est incroyable en photo sur terre comme sous l’eau, il y a un point douteux en vidéo. La balance des blancs ne fonctionnerait pas au-delà de 15 mètres de profondeur et le format vidéo Raw nommé N-Raw ne serait pas le meilleur pour la vidéo sous-marine. Toutefois, il est très difficile de trouver des vidéos sous-marines qui indiquent si cela s’avère ou pas.
Nikon se retrouve actuellement un peu délaissé par les photographes sous-marins alors que sur l’ancienne génération de DSLR, le D850 ou le D500 avaient été de grands succès. Il est vrai que les boîtiers phares comme le Z9 sont rarement les plus courants, surtout pour la plongée sous-marine. Il s’adresse principalement aux professionnels ou aux amateurs confirmés.
Nikon devrait bientôt dévoiler un nouveau boîtier, le Z8. Pour beaucoup, l’avenir de Nikon dans le monde de l’image repose entièrement sur le succès de cet appareil. Il sera directement en concurrence avec l’A7R IV de Sony et le R5 de Canon. Si Nikon nous offre un boîtier aussi performant, avec un viseur électronique de 9 millions de pixels fidèle, une capacité à filmer en 4k à 120fps et un autofocus aussi performant que l’A7R5, le vent pourrait tourner. Nous pensons tout de même que les critiques à l’encontre du Z9 sont injustes et pas forcément fondés. Les capacités de personnalisation des boutons sont très efficaces, l’autofocus et l’IBIS sont hors du commun, sans oublier qu’il est très apprécié par les photographes animaliers.
Panasonic et Fujifilm des boitiers qui ne sont pas a exclure .
Panasonic a récemment lancé le S5ii, un appareil photo qui vient corriger les problèmes d’AF rencontrés par la marque jusqu’à présent. En effet, les systèmes d’AF précédents étaient souvent lents et peu efficaces pour suivre les sujets en mouvement, entraînant des mises au point ratées. Le S5ii bénéficie quant à lui d’un nouvel AF performant et innovant qui devrait séduire les photographes exigeants. De plus, il est l’un des rares boîtiers à offrir la possibilité d’enregistrer directement sur un SSD externe, ce qui constitue un atout non négligeable pour les professionnels.
Fujifilm est également en progression avec des boîtiers de qualité très appréciés des photographes et vidéastes terrestres. Cependant, peu de fabricants proposent des caissons sous-marins pour cette marque, ce qui est dommage car les appareils Fujifilm offrent une qualité d’image remarquable, avec des couleurs éclatantes et un piqué exceptionnel. Cela dit, il est à espérer que cela évolue dans le futur pour permettre aux utilisateurs de Fujifilm d’explorer encore davantage les possibilités de leur matériel en milieu sous-marin.
Les optiques à ne pas sous estimé
Nous assistons à l’aube d’une nouvelle ère pour les mirrorless, avec des avancées technologiques significatives qui améliorent sans cesse la qualité des images capturées. Cependant, il ne faut pas oublier que les optiques jouent également un rôle primordial, notamment en photographie sous-marine. Sony l’a bien compris et a lancé une nouvelle génération d’optiques ultra-rapides et performantes qui font la différence sur le marché. Cependant, il reste encore des lacunes à combler, notamment en ce qui concerne les optiques fisheye ou d’équivalent grand-angle rectiligne sans distorsion ni vignettage. En revanche, Canon fait figure de référence avec son fisheye 8-15mm, offrant une image ultra-claire et un rendu exceptionnel pour la photographie sous-marine. Chez Nikon, la gamme Z est plutôt axée sur les optiques de téléobjectif et les focales fixes de grande qualité, avec malheureusement peu d’options pour les amateurs de grand-angle en montage Z.
Alex Mustard, photographe réputé et véritable gourou, a récemment annoncé son passage sur le Sony A1. Jusque-là grand utilisateur de Nikon, il va utiliser une bague pour adapter la plupart de ses optiques Nikon sur son boîtier. Toutefois, Sony a pris des mesures draconiennes : tout objectif non Sony utilisé sur l’A1 bride automatiquement l’appareil qui se retrouve bloqué à 10 images par seconde, au lieu des incroyables 30 images par seconde. Autre point négatif, on ne peut utiliser aucun objectif d’une marque tierce avec un téléconvertisseur sur l’A1. Cela est bien dommage, car cette politique nous coupe l’envie de faire une transition vers Sony.
De ce côté-là, Nikon et Canon ont été beaucoup plus diplomatiques. Peu importe si la lentille n’est pas dotée d’une monture Z ou RF pour Canon, les performances restent les mêmes.
La conclusion.
Pour conclure, il est important de faire la part des choses : chaque constructeur a des points positifs et négatifs. Il est important, avant de se précipiter sur un boîtier, de voir s’il existe des caissons pour le boîtier convoité. Si Sony domine le marché, Canon est juste derrière et Nikon pourrait changer la donne très rapidement. Pour faire un choix, il est important de prendre en considération si on possède déjà un certain nombre d’objectifs avec un certain type de monture, ou bien si on part de zéro. Personnellement, pour nous, possesseurs de nombreuses lentilles Nikon, il est difficile de basculer sur Sony ou Canon.