Sans batteries, adieu photos, vidéos sous-marines et plongées de nuit ! Mais je dois vous avouer e vous avoue être totalement perdu!Au plomb, nickel métallisé, nickel-cadmium, lithium… effet mémoire, charge optimum… J Essentielles mais potentiellement dangereuses, nos batteries ? Pierre Bertois, Gérant de la Société familiale Bersub implantée en Rhône-Alpes qui en fabrique pour alimenter ses lampes-torches, a bien voulu nous éclairer de ses lumières en la matière.
Vocabulaire
Un accumulateur (aussi appelé accu) est un système de stockage d’énergie :
• un accumulateur électrique ou accumulateur ou accu, un dispositif électrochimique de stockage de l’électricité ;
• une batterie d’accumulateurs ou batterie, un boîtier regroupant plusieurs accumulateurs identiques. (une pile électrique rechargeable est constituée d’un ou plusieurs accumulateurs identiques ; éviter cette locution qui sème la confusion avec la pile, par définition non rechargeable, et qui n’apporte rien par rapport à la batterie ou à l’accumulateur ; sous le capot d’une voiture se trouve une batterie, et non une pile rechargeable) ;
Une batterie d’accumulateurs ou plus communément une batterie, est un ensemble d’accumulateurs électriques reliés entre eux de façon à créer un générateur électrique de tension et de capacité désirée. Ces accumulateurs sont parfois appelés éléments de la batterie ou cellule.
On appelle aussi batteries les accumulateurs rechargeables destinées aux appareils électriques et électroniques domestiques.
Évolution des batteries en plongée.
De plus en plus rares, les accus au plomb : trop lourds, encombrants, mais robustes;
De 1996 à 1998, les accus en nickel métallisé, NIMH : avec des métaux hybrides ;
De 1998 à 2000 environ, les accus en nickel et cadmium : sans métaux lourds ;
Aujourd’hui, les accus au lithium sont à la pointe des progrès technologiques : plus légers et moins volumineux. Un phare de plongée peut ne plus mesurer maintenant que 20cm pour 1,2kg environ. Mais ils sont très sensibles et classés « dangereux ».
La conception
La conception se fait en interne à l’aide de logiciels CAO, avec une série d’aller-retours des ingénieurs de la Société aux Ateliers. Une fois le produit validé en interne, on le soumet à des organismes indépendants pour homologation, tels Véritas ou ??? pour ne citer que les plus connus. Cela peut encore prendre de quelques semaines à plusieurs mois. Le coût est élevé, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros, si bien que les produits ne sauraient être renouvelés en permanence. Mais ils évoluent au fil des homologations qui doivent être répétées régulièrement, ceci en fonction des quantités produites.
Chez Bersub :
Pour les produits fabriqués en quantité, tous les deux ans ;
Pour les productions artisanales plus modestes, tous les trois ans environ.
La fabrication
Une fois le travail de conception finalisé et validé, la Société Bersub sous-traite l’usinage des pièces, l’injection du plastique et la fabrication des cartes électroniques, puis se charge de l’assemblage final en interne, dans ses Ateliers.
Avancées technologiques assorties de normes multipliées
Les normes à respecter se sont en effet multipliées avec les avancées technologiques. Elles visent à accorder le label de « conformité européenne », dit CE, qui atteste de la conformité du produit aux obligations fondamentales en matière de sécurité, d’hygiène et de protection de l’environnement. Un organisme de contrôle tiers peut aussi en attester.
Pour ne citer que quelques-unes de ces normes, les produits doivent :
Suivre toutes les directives européennes liées à la sécurité électrique en basse tension, qui varient selon les types d’appareils ;
Notons au passage que les chargeurs, qui se branchent sur le 220v sont, eux, soumis aux directives concernant la sécurité électrique de la haute tension ;
Suivre toutes les directives concernant la sécurité intrinsèque des produits, leur dangerosité potentielle, comme les élévations excessives de température ou les angles saillants qui pourraient être coupants ;
Respecter les risques photo-biologiques concernent les LED, susceptibles d’abîmer la vue des enfants, par exemple ;
Respecter la compatibilité électromagnétique – le produit ne doit pas perturber les appareils alentour ;
Les accus au lithium doivent en outre répondre aux normes UM38, qui s’intéressent à leur composition et à leur transport aérien, en particulier.
Homologation & mise sur le marché
L’homologation peut donc être faite de deux façons :
Soit par des organismes indépendants, qui fournissent, après tests, des certificats de conformité au-dessus de tout soupçon, ce qui a bien évidemment un coût, élevé pour une petite structure de huit personnes comme Bersub, mais qui constituent la seule réelle garantie de sécurité pour le consommateur ;
Soit par les fabricants eux-mêmes, qui produisent de simples auto-déclarations de conformité non accompagnées du moindre certificat ni d’aucun contrôle tiers. Cela est courant pour bien des produits fabriqués en Asie, mais aussi pour certains autres, fabriqués dans la communauté européenne.
Notons que nul certificat de conformité n’est d’ailleurs exigé pour les batteries au-dessous d’une certaine puissance, les batteries au lithium exceptées, puisqu’elles sont classées « matériel dangereux ».
Dans la réalité il n’y a aucune obligation de fournir le rapport de tests et la certification officielle par un tiers au revendeur. La garantie de sécurité des produits est ainsi gravement compromise puisqu’elle ne repose plus que sur la bonne foi. C’est la porte ouverte aux abus.
Répression des fraudes
In fine, la DGCCRF ? DGCEM ? chargée de la répression des fraudes peut intervenir.
Mais son manque en ressources humaines lui permet-il d’être pleinement efficace?
Ainsi, ils n’interviennent souvent qu’après les accidents.
En cas d’accident
Le produit est tout d’abord consigné. Il sera détruit si, après enquête et séries de tests, il est avéré qu’il est un réel danger ;
– Le fabricant hors-la-loi est responsable, passible d’amende et justiciable.
S’il fait fabriquer à l’étranger, il demeure responsable de son logo.
Mais si vous avez perdu une main ou que votre ordinateur est tombé en
panne lors d’une plongée de nuit… cela vous consolera-t-il ?
ENERGIE EMMAGASINEE = DANGER
L’homologation par des séries de tests fiables faits par des labos indépendants ne devrait-elle pas être rendue obligatoire pour toutes les batteries ?
Conseils pour une durée de vie maximale des batteries lithium
Comparable à nos muscles, une batterie lithium doit servir régulièrement, selon ces règles :
– Les utiliser vers 20°C. Lourdes pertes en autonomie par temps froid ou chaud ;
– Ne pas les laisser sur chargeur 24/24. Ce n’est ni nécessaire, ni conseillé ;
– Les stocker dans un endroit tempéré ;
– Les stocker à moitié charge. Complètement vides, elles ne pourraient plus être
rechargées. Pleines, elles perdraient de leur capacité de stockage.
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