L’idée vous a forcément déjà traversé l’esprit : ramener de vos plongées plus que de jolis souvenirs, et immortaliser vos ballades sous-marines. Cher ? Compliqué ? Pas forcément. Sans pour autant devenir un pro de l’image, vous pouvez vous y mettre. Nous avons demandé à Eric Le Coedic d’H2O Voyage, photographe et grand voyageur, et à Hubert Lacour de chez Plongimage, de vous aider à vous poser les bonnes questions avant de choisir votre premier appareil.
UNE FOULE D’APPAREILS NUMÉRIQUES COMPACTS
Le marché de la photo s’étant largement démocratisé, toutes les marques proposent désormais une gamme complète de compacts numériques, à tous les prix. Il faut donc avant de faire votre choix vous poser simplement la question de savoir ce que vous souhaitez faire de vos photos : s’il ne s’agit que de ramener quelques souvenirs, comme vous le faites sur terre en famille, vous pouvez vous en tirer pour une enveloppe d’environ 400 à 500 euros. Vous aurez alors un petit appareil et son caisson, bon marché et très simples d’utilisation. Pensez aussi au moment de votre achat à votre niveau de plongée, en vous posant la question de façon honnête : suis-je capable de trimballer sous l’eau une grosse araignée (caisson, bras articulés, flashs…) ou est-ce encore trop tôt pour moi et dois-je me contenter d’un boitier tout petit, tout compact, qui tiendra presque dans ma main ?
LES PRÉFÉRÉS DE PLONGIMAGE
– Panasonic TZ20 ou TZ30 avec caisson Panasonic
– Canon S100 caisson Canon WP-DC46
DES APPAREILS PLUS ÉVOLUTIFS
Mais si vous souhaitez pouvoir progresser vers une meilleure qualité d’image, il vous faudra choisir la gamme au-dessus : là encore, on reste dans le monde des appareils et des caissons compacts. Ils offrent aujourd’hui une résolution extrêmement fine, de l’ordre de 16 millions de pixels, et fournissent des fichiers de base en format Raw, mis à part Sony, qui permettent de les travailler de retour de voyage. Toutes les grandes marques proposent ce type d’appareils, et les caissons qui vont avec, pour un coût qui tourne autour de 1000 ou 1200 Euros. L’avantage, outre la résolution, est qu’ils se rapprochent considérablement du matériel des pros en ce qui concerne les accessoires : platines pour fixer des bras et des flashs externes, bagues macro, objectifs grand angle…Vous aurez toute la panoplie du photographe sous-marin.
LES PRÉFÉRÉS DE PLONGIMAGE
– Canon G12 caisson Isotta
– Nikon P7100 caisson Isotta
– Canon G1X caisson RECSEA
SANS LES INCONVÉNIENTS DU MATÉRIEL PRO
Passer à du matériel professionnel est une autre histoire. Outre le prix, extrêmement élevé pour acquérir les meilleurs caissons et les meilleurs appareils numériques, qu’il faudrait bien sûr équiper des meilleurs flashs (on se situe cette fois dans des sommes à 5 chiffres), se pose le problème de la maintenance et de la fragilité. Vous n’aurez peut-être pas envie, en tant qu’amateur, de passer chaque jour une heure ou deux de vos précieuses vacances à nettoyer, vérifier, surveiller votre précieux matériel. Sans compter que quand une goutte d’eau s’insinue dans des équipements de pros, la tension est tout de suite extrêmement palpable…
FAITES VOUS CONSEILLER PAR UN SPÉCIALISTE
Dans la mesure du possible, faites vous conseiller en interrogeant de vrais spécialistes dans la prise de vue sous-marine, il en existe quelques uns, et leurs techniciens seront les plus à même de vous diriger vers tel ou tel modèle en fonction de votre budget et de votre niveau de pratique. Ces spécialistes peuvent aussi parfois vous proposer d’excellents appareils et caissons d’occasion qui vous permettront de démarrer sans vous ruiner. Si vous achetez ailleurs préférez les marques les plus connues : pensez au SAV au cas où il y ait un problème. Des marques Europennes arrivent sur le marché ; avec elles, pas de soucis de SAV, pas de soucis de retour usine long et coûteux, un contact direct en Français …
DES VALEURS SÛRES
“Ces 3 dernières années, insiste Hubert de Plongimage, trop de produits « jetables » fabriqué en Asie sous des noms de marques semblant respectables (SeaLife, Intova, etc…) ont déçu les plongeurs. Ils sont donc revenus sur les valeurs sûres, Canon, Nikon, Panasonic, Olympus avec caisson fabricant quand il existe (Canon, Panasonic, Olympus) ou caisson de marque Japonaise ou Européenne (RECSEA, ISOTTA, HUGYFOT) , les caissons de marque Américaine étant de plus en plus boudés pour leur manque d’ergonomie, leur encombrement et leur fiabilité parfois douteuse.”
DES PRODUITS EUROPÉENS DE QUALITÉ
“Désormais, continue Hubert, on veut un appareil capable de faire de la bonne photo terrestre et de la bonne photo sous marine, pour un encombrement minime, une fiabilité optimum niveau appareil et niveau caisson. Cette recherche de qualité à fait renaitre en Europe des marques tombées aux oubliettes ou mal exploitées durant des années par des distributeurs cherchant les marges au détriment des besoins réels des clients. L’avenir est donc aujourd’hui au Made in Europe dans tous les domaines, caisson compact, reflex, video, accessoires et ce n’est pas fini, un fabricant de flashs sous marins Européen doit arriver sous peu sur le marché. Acheter Européen coûte plus cher au départ mais moins cher au final.”
TOUT DOIT RENTRER DANS VOTRE BAGAGE À MAIN
Le choix de votre appareil et de ses accessoires, tous les photographes vous le diront, doit aussi être conditionné par le poids et l’encombrement de l’engin : “on ne peut que conseiller, rappelle Eric Le Coedic d’H20 Voyage, si c’est possible, de ne pas mettre son matériel photo en soute” : risque de bagage égaré, ou de chocs au transport, à moins de posséder de robustes valises type Pelikan (la meilleure solution, puisqu’elles sont antichoc et étanches). Vérifiez donc bien que le sac ou la petite valise que vous choisirez sera autorisé en cabine et permettra de transporter l’intégralité de votre matériel. Ceci vaut surtout dès que vous commencez à utiliser un éclairage externe : flashs et bras de flashs prennent vite de la place, ils se rangent mal parce qu’ils sont arrondis, et vous allez devoir devenir les rois de l’espace optimisé !
PENSEZ TOUT DE SUITE AU STOCKAGE DE VOS IMAGES
“Les fichiers créés par les appareils numériques étant de plus en plus lourds, prévient Eric Le Coedic, il faut aussi dès le départ penser à vos capacités de stockage : cartes, disque dur à emporter avec vous sont indispensables”. D’autant plus que grisé par le fait qu’il n’y a plus de film à développer, le photographe « numérique » se laisse plus facilement aller sur la gâchette. Pensez qu’il y a 10 ans encore, il fallait compter avec 36 clichés au maximum avant de remonter sur le bateau changer de film, en restant calme pour ne pas tremper l’appareil et remettre correctement le joint torique du caisson (sans cheveu), mais suffisamment vite pour que les dauphins ne soient pas encore partis…Le problème ne se pose plus, on appuie sans états d’âme sur le déclencheur, mais cela suppose d’avoir beaucoup de place. Cela suppose aussi, à la maison, de faire du tri si vous ne voulez pas être rapidement submergé, et de ne pas oublier de faire régulièrement des sauvegardes.
PRENEZ LE TEMPS DE VOUS FORMER
De plus en plus de structures, certains clubs proposent des formations en photo sous-marine. Vous pouvez également vous inscrire à un stage proposé par un professionnel de l’image sous-marine. Mais quelle que soit la formule que vous retenez, allez-y ! Vous gagnerez un temps précieux en intégrant les bases du cadrage, de l’éclairage, en déjouant les petits pièges du milieu sous-marin et en apprenant à entretenir votre équipement. En échangeant avec des plongeurs qui ont le même type d’appareil et davantage d’expérience que vous, que ce soit de visu ou par le biais d’internet, vous progresserez également beaucoup plus vite : n’ayez pas de honte à demander leur avis à des photographes plus aguerris que vous. Même les meilleurs ont commencé par des queues de girelles floues aux couleurs fades ! Comme vous !
Texte : Isabelle Croizeau
Remerciements à Éric Le Coedic – H2O Voyage
Et également Hubert Lacour – Plongimage