PUBLI-RÉDACTIONNEL
Inscrit au patrimoine de l’humanité, le Sanctuaire de la Faune et de la Flore de Malpelo n’est pas seulement un haut-lieu de rencontres avec les squales les plus emblématiques du Pacifique. Certes, de grands bancs de marteaux s’interposent souvent entre les plongeurs et la surface, les requins Galápagos règnent partout en maîtres, les soyeux arrivent par centaines à la saison des pluies. Mais au-delà des squales, Malpelo est aussi le théâtre d’une autre diversité : celle des nombres infinis, des tailles démesurées, des formes inouïes, des couleurs stupéfiantes et des espèces à foison ! Malpelo un sanctuaire de requins entourant un rocher désolé ? Oui, bien sûr, mais bien plus que cela… Accompagnez-moi, je vais vous présenter cette île aux multiples trésors…
En route pour l’aventure
Jeudi 27 juin 2014, nous quittons l’hôtel, à Panama, en début de matinée. Pendant quatre heures, le confortable bus de 45 places affrété par Coïba Dive Expeditions roule vers l’Ouest. A travers la forêt primaire, nous longeons la côte Pacifique du Panama. Les villages se font bientôt de plus en plus rares et quand nous arrivons à Puerto, dans l’après-midi, nous avons l’impression d’être arrivés au bout du monde. Le Yemaya est amarré dans un estuaire boueux, contre un vieux tas de rouille réformé ! Pas vraiment une marina touristique, mais c’est tant mieux. L’endroit, authentique, fleure déjà l’aventure !
Une traversée sans histoire
Après une escale d’une courte journée près de l’Ile de Coïba, le MV Yemaya lève l’ancre vers 3 heures du matin et nous voilà partis pour un périple de près de vingt-six heures de navigation. Le but est d’atteindre Malpelo au lever du jour et de profiter ainsi de toute la journée pour plonger.
A bord, la journée est rythmée par les repas pris en commun sur le pont supérieur, à l’abri du soleil… ou de la pluie. Un petit-déjeuner froid est suivi d’un petit-déjeuner chaud, du déjeuner, d’un en-cas et enfin du dîner. En accompagnement des viandes ou des poissons, les repas comprennent toujours des légumes frais et des salades du jour. Sur le Yemaya, il semble que l’on mange en permanence, et l’on mange bien !
Au théâtre de l’océan:
Pour cette première, direction la Nevera, une station de nettoyage à marteaux. Quatre minutes plus tard, nous avons rejoint notre spot, situé sur le côté ouest de l’île. Mise à l’eau négative au cas où le courant serait plus important que nous ne le pensions. En surface, l’eau est à 28°C. Nous traversons rapidement la thermocline à 25 mètres. La température a baissé de quelques degrés mais une combinaison intégrale de 3mm suffit parfaitement pour nous protéger. A 35 mètres, nous nous calons contre la roche et attendons, en surveillant nos palmes. En effet, l’île abrite une importante colonie de murènes vertes qui passent le plus clair de leur temps à nager en pleine eau. Il y en a partout et c’est un véritable exercice d’équilibriste que de ne pas les déranger en les bousculant.
Devant nous, la station de nettoyage est en pleine action. Des papillons à nez noir (Johnrandallia nigrirostris) et des demoiselles royales (Holacanthus passer) s’affairent sur des carangues arc-en-ciel (Elagatis bipinnulata) et des mérous cuir (Dermatolepis dermatolepis). Des raies aigles en formations serrées nous survolent.
Je réfléchis qu’il y a longtemps que je n’ai vu de station de nettoyage aussi active, quand les premiers marteaux apparaissent. Un, puis deux puis cinq. Le reste du banc est là aussi, mais il fait tellement sombre que nous ne pouvons pas le voir. Un Galápagos, puis deux, défilent tranquillement, majestueusement, une nuée de carangues travaillant sur leur queue. C’est le seigneur des lieux. Puis s’avance un requin soyeux, plus nerveux, plus alerte que ses cousins. J’ai l’impression d’être au balcon, à une représentation de « L’Océan », et que celui-ci me présente tour à tour ses plus beaux joyaux. Pour une première, c’est une première magnifique !
Alors que nous remontons, la luminosité décroît encore. Nous faisons surface sous une averse torrentielle. Le ciel est noir et la visibilité ne dépasse pas quelques mètres. Heureusement, Félix, notre pilote, a suivi nos bulles alors que nous remontions en nageant vers le large pour éviter le ressac du bord, en surface. A Malpelo, il faut toujours tenir compte de cette météo changeante et tirer le parachute de signalisation aussitôt que possible… sous peine de ne pas être repérés en surface.
Malpelo, le temple de la biodiversité :
Tour à tour, nous découvrirons «Los tres mosqueteros» et « d’Artagnan » où des milliers de carangues gros yeux (Caranx sexfasciatus) se rassemblent en une boule immense. Le soir venu, elles se sépareront pour aller chasser.
A « Aquario », c’est une toute autre espèce que nous repérons : des vivaneaux radis (Lutjanus aratus), gros poissons de près d’un mètre et de plus de 15 kilos se sont rassemblés en un banc qui dépasse en taille tout ce que j’ai déjà vu. Je tente de passer sous eux pour faire une photo en contre-plongée, mais vers 40 mètres, force est de constater que des nuées de poissons se trouvent encore et toujours plus bas que moi… et mon mélange Nitrox 32 ne me permet pas de continuer à descendre. Ce banc est capable d’obscurcir la lumière du jour et de troubler l’eau tant sa densité et la quantité des déjections sont importantes… Incroyable ! Inimaginable ! Sans compter qu’il sera très vite rejoint par un autre banc comptant plusieurs milliers de bonites du pacifique oriental (Sarda chiliensis) !
Nous avons accompagné cette boule gigantesque si longtemps à toutes les profondeurs, que nous atteignons notre réserve d’air et entamons la remontée. Soudain, une ombre gigantesque masque la lumière du soleil. Un requin baleine de plus de 10 mètres vient de passer juste au-dessus de ma tête, en direction des vivaneaux. L’animal semble ouvrir la bouche et ingurgiter les déjections du banc. Nous nous lançons à sa poursuite à grands coups de palmes. Mais le flegmatique animal, nonchalant, disparaît dans l’eau trouble d’un coup de queue. Bonheur, il ressort soudain de l’ombre et nage dans notre direction!
A « La cara de fantasma », nous découvrons un banc constitué de centaines de barracudas. Le banc évolue en surface, là où l’eau est plus claire, et je propose à mes deux compagnons, Sten et Javier, de nager à sa rencontre. Totalement sauvages, les créatures marines de Malpelo ne sont pas effarouchées par la présence des plongeurs qui peuvent les approcher en toute quiétude. Cela donne lieu à de merveilleuses rencontres et de bien belles photos et séquences vidéo.
Des marteaux à Malpelo ?
Dans l’après-midi, nous tentons notre chance à « El Bajon », un site plus profond, 36 mètres environ, fréquenté par des requins Galápagos. Bien nous en a pris… Sept ou huit gros spécimens sont attirés par le bruit d’une bouteille d’eau en plastique écrasée entre les mains expertes de Sten. Ils ne s’éloignent jamais de plus de dix à douze mètres de nous. Je suis comme au balcon et je filme, sans voir le temps passer. Mais bientôt mon ordinateur me rappelle que je ne suis pas un poisson et les minutes de palier commencent à s’accumuler. On ne pourra pas rester beaucoup plus longtemps… Nous décidons donc de remonter et de visiter un autre site moins profond. Il me reste 110 bars, c’est plus que suffisant.
Va pour la « Nevera » et sa station de nettoyage, à quinze mètres seulement. Quelques minutes plus tard, je suis de nouveau installé face au bleu, je filme des carangues arc-en-ciel en plein nettoyage, quand un marteau apparaît à la périphérie de mon champ de vision et passe devant moi, à deux mètres seulement. On vous a toujours dit qu’il ne faut pas retenir sa respiration en plongée ? C’est pourtant ce que j’ai fait. A défaut, mon marteau aurait bien pu détaler sans crier gare! Il est bientôt rejoint par un deuxième, par un troisième, puis par une bonne dizaine d’entre eux. Malgré la faible profondeur, l’azote s’accumule et je recommence à accumuler des minutes de palier. Il ne faut pas plaisanter avec ça… Le premier caisson est à plus de 48 heures de mer ! Autrement dit, il n’y a pas de caisson disponible en cas d’accident grave et de toute façon, je ne veux pas risquer de compromettre le séjour des clients du Yemaya. A contrecœur, nous quittons le tombant et commençons à remonter vers le large en palmant, entourés de plusieurs dizaines de requins marteaux… Un spectacle inoubliable, même pour les plus blasés, ce qui n’est certainement pas mon cas !
Une ombre plane sur le sanctuaire de l’humanité
A Malpelo, la nature a horreur du vide. A Malpelo, tous les bancs sont plus gros. A Malpelo, on ne fait jamais deux fois la même plongée et toutes les rencontres sont possibles. Qu’il s’agisse de requins ou d’autres animaux marins, la vie sauvage est multipliée à l’infini. Mais les trafiquants rôdent et cette explosion de vie marine est extrêmement menacée. Lisez l’encart sur la pêche illégale ! D’autre part, la création du parc marin de Malpelo n’est pas une fin en soi et des moyens financiers et matériels devraient être mis à disposition de l’Armée colombienne, des Parcs Naturels Nationaux de Colombie ou encore de la Fondation Malpelo. La communauté internationale doit prendre conscience que Malpelo constitue un héritage universel et que sa préservation passe par un effort financier collectif et par une lutte coordonnée contre la pêche illégale et ce maudit commerce des ailerons de requin dans le monde.
H2O VOYAGE Depuis 2007 et sa première expédition lors du Sardine Run, l’objectif d’H2O Expédition est d’accompagner des groupes de plongeurs vers des destinations aux plongées rares. Rares par les rencontres que l’on peut y faire, rares par leur situation hors des sentiers battus, rares aussi par la virginité et la biodiversité des sites. H2O les conjugue à des extensions terrestres hors normes, à la rencontre de cultures méconnues, de peuples oubliés, de paysages grandioses ou de situations uniques. Ainsi pour la troisième année consécutive, H2O Voyage emmènera des plongeurs à bord du Yemaya sur l’un des sites mythiques, le fameux Corridor Marin de Conservation du Pacifique Est Tropical, le « Mont Everest de la plongée» : MALPELO, concrétisant ainsi le rêve de nombreux amoureux de gros. Si vous souhaitez vivre ces plongées privilégiées dans un lieu unique, contactez-les dès à présent pour être de leurs prochaines croisières, sur lesquelles il reste encore quelques places : du 10 au 22 mars 2015, du 11 au 23 mai 2015. Contactez Julie par téléphone au 02 41 24 69 05 ou par mail jtrillot@h2ovoyage.com
Texte & images : Patrick Masse
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ben à priori, lol y en deux qui se marrent et deux à qui ça échappe….y faut que tu travailles un peu plus et tu aura peut être ton MF1… lol