Après un été principalement passé à plonger, je me suis rendu compte qu’une grande majorité des plongeurs qui débutent en images sous-marines n’ont aucune idée de la façon dont on doit entretenir ce précieux objet… Un article s’imposait, m’a-t-il semblé. Voici donc, en quelques points, les figures imposées lors de cet exercice de style.
Tout d’abord, soyons clair. Lorsque vous achetez un caisson sous-marin, la seule inconnue de l’équation est la date à laquelle celui-ci prendra l’eau… car autant se l’avouer, ça arrive même aux meilleurs. En plus, imaginez un peu: les composants électroniques sont allergiques à l’eau, à l’humidité, au sel… bref, ça commence mal. Vous l’aurez compris, sans une certaine méticulosité, mieux vaut passer votre chemin!
JOINTS TORIQUES?
Sans les joints toriques, votre caisson prendrait l’eau. Ce sont eux qui en assurent l’étanchéité. Il faut donc apporter un soin particulier à leur entretien et à leur mise en place.
Que faire afin de prolonger la vie de votre caisson et de minimiser les risques de noyade?
Trois moments bien distincts
L’avant-plongée :
C’est le moment où vous assemblez votre équipement. Nettoyage, préparation et petits contrôles doivent alors être effectués. Comptez de 5 à 10 minutes suivant sa complexité.
L’après-plongée :
C’est le moment précédant l’ouverture du caisson afin de récupérer la carte mémoire pour enfin visualiser vos chefs-d’œuvres. Généralement réalisée à l’hôtel ou au centre de plongée, cette opération prend encore 10 à 15 minutes.
L’hivernage :
Vous n’allez pas plonger pendant quelques mois? Il vous faut donc préparer la bête à être mise en hibernation.
L’avant-plongée :
C’est donc le moment qui précède votre immersion, lorsque vous allez assembler caisson, boitier, flashs et/ou éclairage vidéo… cela s’effectue toujours chez vous, dans votre chambre d’hôtel, dans votre cabine, voire dans la “photo-room” : bien au sec en tout cas. Et de préférence la veille au soir, afin d’éviter toute forme de précipitation…
- Si vous êtes dans un pays tropical, il est fortement recommandé d’opérer dans une pièce climatisée. Pensez à laisser le caisson ouvert et vide – sans appareil – toute la nuit. La climatisation a l’avantage d’assécher l’air ambiant et de faire ainsi chuter le taux d’humidité. Pensez à bien assembler le tout au matin dans la même pièce car dès que vous sortirez, les différences de température et d’humidité vont former de la buée. Rien de bien grave puisque celle-ci se cantonnera à l’extérieur du caisson, qui est supposé être étanche.
- Si vous êtes dans un pays tempéré, nul besoin de courir après la clim’. Il est néanmoins toujours primordial d’effectuer ces opérations dans un endroit sec et au calme et de ne surtout pas les faire sur le bateau ou sur une plage…
CHECK LIST
- Le caisson est parfaitement sec.
- Ouverture de celui-ci.
- Extraire le joint torique de la porte.
- Nettoyer la gorge située sur la porte du caisson avec un textile doux ne peluchant pas.
- Vérifier la propreté de la gorge.
- Nettoyer le joint avec du sopalin, par exemple.
- Prendre une pincée de graisse silicone et la passer de manière uniforme sur le joint.
- Lors de l’application, vous sentez si votre joint est abîmé ou en bon état. Changez-le si nécessaire.
- Replacez le joint dans la gorge de la porte.
- Vous pouvez refermer le caisson.
- Inspectez l’ensemble visuellement, afin de vous assurer que tout est en place.
- Allumez votre appareil et faites un test afin de valider que tout fonctionne correctement.
L’OPERATION EN VIDEO
POINTS IMPORTANTS
- Afin d’extruder le joint, le plus simple reste de le pincer entre vos doigts comme sur la vidéo ci-dessus. Il faut prendre le coup de main mais c’est très simple. Certains fabricants proposent des outils plus ou moins sophistiqués. Pourquoi pas, mais ceux-ci sont susceptibles d’abîmer le joint…
- Utilisez toujours la graisse fournie lors de l’achat de votre caisson. En effet, il existe des joints plus souples que d’autres, plus durs, plus élastiques… la graisse silicone de chaque fabriquant est spécialement adaptée à ses joints à lui.
- La graisse s’applique avec parcimonie! Si vous en mettez trop, vous risquez l’accident… L’idée est d’avoir un joint luisant mais surtout pas des paquets de graisse silicone.
Entre les plongées
Pensez à rincer votre équipement à l’eau fraîche entre chaque plongée. Si il n’y a pas de bac d’eau douce sur le bateau, prévoyez une serviette de bain que vous tremperez dans l’eau de mer afin d’y enrouler votre précieux équipement. Il sera ainsi protégé des rayons du soleil, ce qui permet de conserver le caisson au frais et d’éviter que le sel marin ne commence à sécher et à cristalliser, ce qui peut endommager les joints.
Si le bateau dispose d’un bac de rinçage, évitez de laisser votre appareil y flotter pendant des heures sans surveillance… vous n’êtes sûrement pas le seul à faire des images et un accident est vite arrivé…
Le numérique a profondément changé les habitudes, profitez-en! N’ouvrez pas votre caisson pour un oui ou un non. La plupart des appareils sont tout à fait capables de supporter une journée de plongée sans être rechargés et votre carte mémoire a une capacité bien supérieure à ce que vous pourrez shooter. Donc, n’ouvrez pas votre caisson à bord.
L’après-plongée
Tout comme les opérations d’entretien avant la plongée, celles d’après la plongée s’effectuent toujours dans votre chambre d’hôtel ou dans votre cabine. Au calme.
Offrez un dernier bain d’eau douce à votre caisson. Vous êtes chez vous et rien ne presse, laissez-le tremper aussi longtemps que possible. Profitez de ce moment afin d’actionner l’ensemble des commandes du caisson. Pensez que derrière chaque bouton, derrière chaque molette se cache un joint : il est important de leur faire prendre l’eau douce à eux aussi.
“Après-plongée”… erreur d’iconographie… pardon!
Si vous ne plongez pas le lendemain, retirez le joint de sa gorge. En effet, lorsqu’il est en place, il est toujours sous tension et écrasé par la porte. Il va finir par perdre sa forme ronde et par s’aplatir. Enlevez-le, nettoyez-le et placez-le dans un petit sac plastique à l’intérieur du caisson, cela vous évitera d’oublier qu’il n’est pas sur la porte…
L’hivernage
Le caisson est un élément mécanique soumis à rude épreuve. Le joint de porte est par définition accessible et doit être changé tous les ans.
Par contre, bon nombre de joints sont eux compliqués à atteindre, voire inaccessibles. En fonction du nombre de plongées que vous effectuez, il est important de le faire réviser par un professionnel à minima tous les deux ans.
L’avis du pro
Nous avons contacté Hubert, de Plongimage, afin de recueillir son avis sur le sujet. Grande g….. et avisé, sa prescription est surprenante :
“100% des accidents que nous avons à traiter arrivent sur des caissons ouverts et graissés entre chaque plongée. Je ne change pas le joint de culasse de ma voiture chaque fois que je fais 50 kilomètres! Il suffit de faire le travail une bonne fois en début de séjour et de rincer quotidiennement. J’ouvre mon caisson, je fais une inspection visuelle et je vois si tout est OK. Dans ce cas, je ne touche à rien et je referme la boîte. J’étais il y a peu en Egypte, cinq plongées par jour pendant une semaine, je n’ai pas regraissé une seule fois.
On peut encore aujourd’hui voir et entendre qu’il faut enlever et graisser son joint après chaque plongée c’est criminel, deux points TRES important :
– La graisse n’est pas un élément d’étanchéité mais de lubrification,
– La graisse n’est pas soluble dans l’eau.
Un peu de bon sens et de jugeote suffisent à éviter les gros pépins…”
0 commentaire
@ Manuel : ton petit doigt a raison ! et je vais bientôt en ajouter une couche (je rentre de Tubbataha et suis en train de finir le texte de mon billet – grâce au mauvais temps !)
@ Franck : contenu et humour ++ de ton billet, j’adore !