Yann Scussel est un aventurier en herbe. Passionné depuis son plus jeune âge par les sports aquatiques ,comme il le dit si bien ” l’eau, c’est mon élément”. Yann est représentatif de cette nouvelle génération qui s’intéresse à l’environnement, ses idoles Mike Horn et Nicolas Hulot lui ont transmis un certain goût pour l’aventure. Durant son travail de maturité il a choisi de partir aux îles Fidji sur le bateau d’une ONG engagée dans la préservation des requins. Fort de cette expérience Né son nouveau projet “Chasing the tiger”, Scuba People le magazine gratuit en ligne à interviewer Yann Scussel un jeune aventurier prometteur.
1- Yann Scussel Bonjour, tu es à l’origine d’un projet qui s’appelle “Chasing the Tiger (Chasser le tigre)”. Peux-tu te présenter ?
Bonjour Chris, je m’appelle Yann Scussel, j’ai 18 ans et j’habite à Genève en Suisse. Je suis actuellement étudiant au collège (l’équivalent du lycée en France) et en dehors de l’école, je suis « aventurier » notamment en organisant de nombreux projets ayant un lien avec l’environnement, la plongée ou l’exploration en général.
2- Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton projet, quel sera son format, et pourquoi as-tu choisis ce sujet ?
« Chasing the Tiger » est centré autour de la réalisation d’images et d’un court-métrage sur les requins-tigres aux Bahamas. Il a pour but de sensibiliser les jeunes à la cause de la préservation des requins qui sont trop souvent victimes de leur réputation. J’ai choisi ce sujet car j’ai réalisé l’année dernière un travail de recherche sur la cohabitation homme/requin aux îles Fidji, notamment sur le requin-bouledogue, afin de confronter la théorie des livres à la réalité du terrain. J’ai donc passé un mois sur place et à mon retour j’ai eu l’idée de « Chasing the Tiger », car mon travail de recherche restait très scolaire et je cherchais notamment à pouvoir mieux exprimer mon opinion à ce sujet.
3-Ils existe déjà de nombreux projets sur les requins, comment “Chasing the Tiger“ se différencie ? Quels sont tes attentes ?
« Chasing the Tiger » se différencie particulièrement par le message véhiculé et le vecteur de celui-ci. En effet, le but ne sera pas seulement de ramener de belles images mais surtout de transmettre un message de sensibilisation par l’intermédiaire de ma personne en espérant montrer que les jeunes sont capables d’agir à leur niveau pour des questions écologiques, environnementales ou bien de préservation des requins.
4- Quels ont été tes démarches pour trouver le financement pour ce métrage ?
J’ai la chance depuis mon projet aux îles Fidji d’être le plus jeune Ambassadeur d’Alpina Watches (prestigieuse marque horlogère suisse) et d’être soutenu également par Olympus et Cressi dans le cadre de mes futurs projets. De ce fait, le financement du court métrage provient essentiellement de mes sponsors.
5- Comment as-tu rencontré Phil Simha ? Quel sera son rôle dans la réalisation ?
C’est Olympus, dont Phil est ambassadeur pour l’image sous-marine, qui m’a proposé de l’associer au projet. En effet, quand j’ai parlé de « Chasing the Tiger » à mon sponsor, je cherchais un photographe/cameraman sous-marin et j’avais entendu parler du travail de Phil. Je suis rentré en contact avec lui grâce à cet intermédiaire et il a tout de suite adhéré au projet, cela s’est fait très vite (rire).
6- Avec le court-métrage, as-tu l’intention d’innover le genre ? Vas-tu utiliser des innovations technologiques ? Si oui quelles sont-elles et comment les as-tu choisies ?
Avec ce projet, nous avons l’intention d’apporter une vision jeune de cette problématique qu’est la préservation des requins et qui a été déjà si souvent traitée par des adultes. Le fait d’avoir la jeunesse comme public-cible va permettre de sensibiliser la partie de la population qui va pouvoir réellement agir pour la sauvegarde de ces espèces et, peut-être, améliorer l’image de ces animaux dans l’imaginaire collectif. Nous utiliserons les dernières technologies à disposition pour produire un clip avec des images de haute qualité, y compris des drones. Nous espérons même pouvoir disposer d’ I-Bubble, le drone sous-marin dont Phil est ambassadeur, mais son utilisation n’est pas encore confirmée, notamment parce qu’il y a peu de recul sur l’impact que sa présence peut avoir sur le comportement des requins.
7- Quand est ce que le projet débute et quelle est la date prévue de sortie ? Le film sera diffusé sur quelle plate-forme ? As-tu un site internet ?
Nous serons aux Bahamas du 20 au 26 avril 2019 et il n’y a pas encore une date prévue de sortie pour le grand-public. Cependant, l’avant-première aura lieu le jeudi 6 juin à 19h30 à la salle communale de Plan-les-Ouates à Genève et sera ouverte à tous. Le film sera par la suite diffusé sur internet et les réseaux sociaux et également en libre accès sur Youtube notamment. La plateforme de diffusion n’est pas encore définie, on est actuellement en discussion avec plusieurs plateformes. Je n’ai pas encore de site internet mais en dehors des communications faites par mes sponsors, je communique essentiellement par l’intermédiaire de mon compte Instagram : @yann_scussel (Je n’ai pas de Facebook).
8- Tu as décidé de parler de l’environnement et de la nature avec ce film. Récemment suite aux actions et discours de la jeune suédoise Greta Thunberg il y a eu une vague d’intérêt par les nouvelles générations pour l’environnement. Greta Thunberg a-t-elle été une source de motivation pour toi ? Que penses-tu de ce qu’elle dit ?
J’admire l’engagement de Greta Thunberg pour sensibiliser les jeunes aux causes environnementales et montrer que chacun peut agir à son propre niveau ! Le fait qu’elle ne soit encore qu’une adolescente démontre que les jeunes sont capables de faire changer les choses et je suis en total adéquation avec ce qu’elle dit.
9- Les requins-tigres sont régulièrement pêchés en Australie et à la Réunion, notamment pour la protection des surfeurs ou des baigneurs, que penses tu de cette situation ?
Selon moi, ce n’est pas une solution réaliste à long terme et les études le démontrent. Par exemple, dans l’état du Queensland en Australie, plus de trois quarts de la population de requins-tigres présente dans ces eaux aurait été décimée en à peine 50 ans dans le cadre d’un programme de pêche, afin de « réguler » la population de requins et limiter les accidents avec les hommes. Je pense qu’il faudrait plutôt privilégier des solutions non-létales comme les postes d’observations installés sur les plages, afin de prévenir les baigneurs ou les balises acoustiques qui ont un rôle similaire. Il ne faut pas oublier que les requins ont un rôle clé dans l’écosystème marin et leurs disparitions entraîneraient un véritable désastre écologique qui nous affecterait également.
10- As-tu l’intention de faire, d’autres films ? D’autres expéditions ? Si oui vas-tu garder l’environnement comme thème principal ?
J’ai plein de projets en tête, actuellement je prépare en parallèle mon projet de traversée entre l’Europe et l’Asie à la nage (Bosphore) qui aura lieu en août dans la région des Dardanelles en Turquie. J’ai également d’autres projets et expéditions en préparation mais je ne peux rien dire pour le moment, il faut bien conserver une part de mystère (rire). Ce qui est sûr c’est que je continuerai à maintenir un volet écologique dans tous mes futurs projets, car c’est quelque chose qui me tient particulièrement à coeur !
11- Si tu ne pouvais prendre qu’un seul objet avec toi au Bahamas quel serait-il et pourquoi choisis-tu celui-ci en particulier ?
Comme toujours, mon couteau suisse. Je sais que cela fait très cliché, mais c’est toujours utile en cas de pépins, surtout quand on prend plein de matériel et que l’on n’a pas la possibilité de se balader avec une boîte à outils sur soi !
Photo de Yan Scussel