Marcel Isy-Schwartz s’en est allé le 7 septembre, allongeant la liste des pionniers de la grande aventure qui nous ont quittés cette année. Nous avons demandé à notre Vieux Scaf de nous rappeler qui était « Zizi ».
DANS LES EAUX DU BRÉSIL
Il fut, il y a bien longtemps, un véritable pionnier de la chasse sous marine et de la prise de vues. A 25 ans, il reçoit sa première arbalète. Il va devenir champion de chasse sous marine au Brésil avec un poisson de 178 Kilos. Cette arme d’origine inconnue, il l’appellera le Coca Cola, du nom de la firme organisant le dit championnat. C’est lors de l’occupation allemande pendant la dernière guerre que va se décider son avenir. Il doit échapper à la Gestapo. Sportif et solide il a collé une rouste à un officier. Alors, fuyant Paris, il va aller vivre dans le sud sur les bords de la Méditerranée. L’arbalète reçue comme cadeau d’anniversaire va lui permettre de se nourrir et surtout de découvrir le monde sous marin. Se perfectionnant tous les jours il finit par mettre sur sa flèche un mérou de 60 kilos. Un richissime Brésilien, le découvre en photo dans le journal local, et l’invite dans son pays où il y a des poissons de belle taille : dans la baie de Rio un mérou lui a demandé cinq heures d’efforts et pas des moindres. L’animal pèse 180 kg. Recordman mondial -Schwartz parait en première page d’un hebdomadaire parisien à fort tirage et devient célèbre.
RÉALISATEUR ET CONFÉRENCIER
Il va alors se lancer dans une autre activité, sa passion, la réalisation de films sous marins qu’il projettera au cours de nombreuses conférences à la Salle Pleyel. La dite salle où passent tous les grands explorateurs de l’époque. Ensuite conférencier pour “Connaissances du Monde”, il va également être, en 1946, l’un des fondateurs de l’un des premiers clubs du monde sous marin, celui des Chasseurs et Explorateurs Sous-Marins de France. Une passion partagée
C’est à cette occasion qu’il va m’être donné de le rencontrer pour la première fois, à la fin de l’une des réunions de ce club prestigieux qui nous avait invités, nous les Hommes grenouilles de la Sogétram, les plongeurs de Galerne. Nous étions quelques uns venus à cette profession par la passion de la chasse sous marine et rencontrer Marcel Isy-Schwartz, c’était un genre de consécration. Surtout que, très simple et enchanté de nous voir autour de lui à poser des questions sur ses fusils, palmes et surtout ses énormes mérous, il nous a entretenus un moment en toute simplicité.
Il va aussi publier, après sa création en 1954, dans « l’Aventure sous marine », ce magazine prestigieux pour l’époque de Jean albert Foex, un sacré gaillard lui aussi véritable pionnier du journalisme sous marin. Je l’ai ensuite revu fortuitement lors des salons nautiques de Paris sur les bords de la Seine où nous avions un stand. Nous y faisions parler de nous par nos excentricités. Par exemple l’un d’entre nous avait repêché une mitrailleuse hotskich sur son trépied au pied d’un pont voisin, y adjoignant une poignée de mausers allemands, et nous avions été offrir le tout aux militaires du stand de l’Armée Française afin, disions nous, d’améliorer leur présentation un peu trop juste à notre avis. Il est évident qu’avec ce type d’exploit tous les plongeurs célèbres dont Zizi venaient nous dire bonjour et applaudir nos facéties.
Ensuite, nous nous sommes perdus de vue, lui retournait faire de belles images, écrivant des livres qui nous servaient de bibles, nous travaillant dans la boue des chantiers. Les années passent et je retrouve Zizi il y a un peu plus de dix ans au festival international de l’image sous marine à Antibes. Lui demandant de ses nouvelles :
” Je plonge toujours, moins souvent et moins profond… Me parlant de ses projets. Il en avait toujours.”
Aujourd’hui, j’ai le cafard car notre ami Zizi est parti chasser dans les étoiles…
Gérard Loridon dit le Vieux Scaf’.
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Eh…merde…! Dommage…!
On fera mieux la prochaine fois…